Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 07/11/2019

M. François Bonhomme interroge M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur l'état de lieux de l'enseignement agricole et sur les moyens alloués à l'objectif des 200 000 apprenants scolarisés dans l'enseignement agricole d'ici à 2020.

Il rappelle que l'enseignement agricole occupe une place originale au sein du paysage éducatif français.

Malgré une nouvelle campagne de communication du ministère de l'agriculture et de l'alimentation lancée en février 2018, à la suite de l'annonce de l'objectif de 200 000 apprenants scolarisés dans l'enseignement agricole d'ici la fin de la mandature, le nombre global des apprenants continue de chuter.

Dans ce contexte, il lui demande dans un premier temps de bien vouloir lui préciser les mesures mises en place afin d'inverser cette tendance. Il lui demande également de lui communiquer les objectifs fixés pour les trois catégories des apprenants (élèves, étudiants et apprentis) et le nombre d'apprenants pour chaque catégorie pour les années suivantes : 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 20/02/2020

Les effectifs des élèves de l'enseignement agricole ont globalement baissé entre 2010 et 2017 (perte de 14 430 élèves soit - 8,3 %). Cette perte a été plus importante dans le privé que dans le public à la fois en pourcentage et en valeur absolue (- 10,30 % et 11 323 élèves dans le privé contre - 4,85 % et 3 107 élèves dans le public). Les effectifs du privé temps plein (TP) et du privé rythme approprié (RA) ont subi des pertes proportionnellement assez proches. Les effectifs des apprentis de l'enseignement agricole sont restés relativement stables entre 2010 et 2017 (perte de 668 apprentis soit 1,98 % des effectifs de 2010). Les effectifs ont toutefois évolué différemment selon le secteur, public ou privé, des établissements de formation. Ainsi tandis que le nombre d'apprentis dans le privé a progressé entre 2010 et 2017 (gain de 760 apprentis soit + 9,52 %), les effectifs dans le public ont baissé (perte de 1 428 apprentis soit - 5,55 %). Les effectifs de l'enseignement supérieur long dans les cursus de référence ont globalement augmenté entre 2010 et 2017 (gain de 1 859 étudiants soit 15 %). Ce gain a été proportionnellement plus important dans les établissements du privé que dans ceux du public (+ 23 % dans le privé contre + 10 % dans le public). Ce gain d'effectif varie selon les différentes catégories de formation du supérieur long. Les effectifs de l'école du paysage sont ainsi restés stables entre 2010 et 2017 tandis que ceux des écoles d'ingénieurs (+ 15 %) et des écoles vétérinaires (+ 20 %) sont en forte hausse. L'objectif fixé d'ici la fin de la mandature est d'atteindre 200 000 apprenants dans les 800 établissements de l'enseignement agricole (élèves, apprentis, étudiants). Afin d'y parvenir, une grande campagne de communication « l'aventure du vivant » a été lancée pour mieux faire connaître l'enseignement agricole aux jeunes et à leurs familles. Cette campagne vise directement les jeunes au travers de leur portable : ce sont ainsi 10 millions de vues sur Snapchat et 18 600 visites du nouveau site www.laventureduvivant.fr. qui ont été enregistrées. En complément, une coopération renforcée avec le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse a été mise en place pour que les formations de l'enseignement agricole soient mieux présentées aux élèves, notamment ceux de 4ème et de 3ème. Cela s'est traduit notamment par une circulaire interministérielle, signée des deux ministres de l'agriculture et de l'éducation nationale, à l'attention des rectorats, des directeurs académiques des services de l'éduction nationale, des proviseurs de lycée et des principaux de collèges, pour favoriser l'orientation vers l'enseignement agricole. Grâce à la mobilisation des équipes sur le terrain, ces démarches ont permis d'ores et déjà pour la première fois depuis près de dix ans d'enrayer la baisse des effectifs : ceux scolarisés en formation initiale scolaire se sont stabilisés, alors que ceux scolarisés en apprentissage devraient augmenter d'environ 700, selon les premières données provisoires.

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