Question de Mme CHAIN-LARCHÉ Anne (Seine-et-Marne - Les Républicains) publiée le 12/12/2019

Question posée en séance publique le 11/12/2019

Mme Anne Chain-Larché. Ma question s'adresse à Mme la ministre de la transition écologique et solidaire.

L'usage du transport public augmente dans les habitudes des Français ; c'est une réponse essentielle aux enjeux environnementaux. La fiabilité du transport public, sa continuité sont les conditions de son développement, mais surtout une exigence pour tous ceux dont c'est le seul moyen de transport.

Trop souvent et en particulier depuis sept jours, la réalité est tout autre. Si le droit de grève est un principe fondamental de notre démocratie, ce que nous respectons, il est malheureusement devenu le droit de bloquer. Trouvez-vous tolérable que bus, métros, RER, TER, Transiliens soient à l'arrêt ou presque ? Des heures interminables de galère (Protestations sur les travées du groupe CRCE.), la boule au ventre, matin et soir, sous la pluie et dans le froid, pour aller gagner leur vie et le droit de payer leurs impôts pour ceux qui n'ont pas la chance d'habiter à proximité de leur lieu de travail.

C'est inadmissible ! Le droit de grève n'est pas le droit de bloquer le pays. Ne pensez-vous pas que ce qui est possible pour la télévision publique devrait l'être pour les transports publics ?


Mme Éliane Assassi. Et vous faites comment ?


Mme Anne Chain-Larché. Ne pensez-vous pas qu'il est temps de prévoir le droit à un service garanti aux heures de pointe, conciliant droit de grève et droit d'aller travailler pour notre économie ? Nos voisins européens l'ont bien fait. Le Sénat vous le propose dans le cadre de la proposition de loi déposée par Bruno Retailleau ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 12/12/2019

Réponse apportée en séance publique le 11/12/2019

Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. Madame la sénatrice Anne Chain-Larché, je voudrais tout d'abord vous prier d'excuser Élisabeth Borne et Jean-Baptiste Djebbari qui reçoivent actuellement les dirigeants des entreprises publiques de transport – RATP et SNCF – avant de s'entretenir avec les organisations syndicales.

Un mouvement social affecte notre pays, vous l'avez dit, depuis le 5 décembre, il mobilise un certain nombre de citoyens dans la rue et affecte les transports.

Comme M. le Premier ministre vient de le dire il y a quelques minutes, nous respectons le droit de grève ainsi que le droit de manifester et de s'exprimer. Nous sommes également sensibles à la situation de tous ceux qui ont besoin d'aller travailler et de se déplacer et qui connaissent des difficultés.

La situation est actuellement la suivante : environ un tiers des Transiliens fonctionnent en Île-de-France, deux lignes de métro automatisé fonctionnent, certaines lignes de métro fonctionnent durant les heures de pointe.

Face à cette situation, Île-de-France Mobilités s'est mobilisée pour mettre en place des bus de remplacement – environ 220. Nous avons aussi facilité et élargi les possibilités de covoiturage, en ouvrant des voies habituellement réservées aux bus. Enfin, comme l'a indiqué Muriel Pénicaud à plusieurs reprises, nous avons sollicité les entreprises pour qu'elles soient ouvertes au télétravail qui permet à nos concitoyens de trouver la bonne articulation dans cette période de mobilisation.

Pour conclure, le discours prononcé ce midi par M. le Premier ministre devant le Conseil économique, social et environnemental a permis d'affirmer les trois lignes directrices de la réforme des retraites : l'universalité, l'équité et la responsabilité. (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)

M. Roger Karoutchi. Et alors ?

M. le président. La parole est à Mme Anne Chain-Larché, pour la réplique.

Mme Anne Chain-Larché. Madame la secrétaire d'État, ma question était pourtant simple et elle appelait une réponse par oui ou par non ! Depuis une semaine, quelques milliers de grévistes paralysent 27 millions d'actifs. Cela coûte 400 millions d'euros par jour aux entreprises. Avez-vous conscience de l'exaspération des Français ? Les entendez-vous ?

Avec Bruno Retailleau, nous proposons un texte pour sortir la France de l'ornière et lui éviter l'impasse que constituent à la fois les atermoiements d'En Marche et la faillite qui découlerait des positions du Rassemblement national. Or vous avez sciemment orchestré cette impasse ! Il est dans notre ADN de républicains de trouver des solutions pour ne pas aggraver davantage la situation de la France en Europe et dans le monde. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Laurence Cohen. Il suffit de retirer la réforme !

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