B. LA GUADELOUPE : UNE FIN D'ANNÉE 1999 AMÉLIORÉE

L'année 1999 s'est achevée sur une amélioration de la plupart des secteurs d'activité. Ce retournement est largement imputable au dynamisme de la consommation. Il ne doit pas pour autant faire oublier les handicaps structurels de la Guadeloupe.

1. Une amélioration mitigée dans les principaux acteurs d'activité

L'agriculture a largement bénéficié de bonnes conditions climatiques.

Si la production et les exportations de bananes sont en hausse (83.508 tonnes exportées contre 78.658 en 1998), les résultats restent cependant très inférieurs à ceux enregistrés en 1997. Ces résultats mitigés s'expliquent par les perturbations cycloniques et surtout par la chute des cours de la banane, à la suite du conflit commercial opposant les Américains aux Européens.

Après deux années de sécheresse, la filière cannière a connu une campagne 1999 nettement meilleure -la meilleure de la décennie-. Le rendement moyen a été supérieur de 0,71 point à celui de 1993, ce qui a permis d'atteindre une production de 65.170 tonnes de sucre.

Le secteur de la pêche n'a pas trouvé d'issue aux difficultés qu'il traverse. Handicapé par les défaillances des coopératives et par la concurrence des pêcheurs non déclarés, il souffre en outre de la non application des mesures d'aide prévues dans le cadre des documents de programmation arrêtés pour les contrats de plan (1994-1999) et de la persistance du conflit sur les zones de pêche entre la France et les îles voisines.

Dans le secteur des bâtiments et des travaux publics, l'année a été très favorable : la branche du logement a ainsi bénéficié d'une demande relativement soutenue, tant de la part du secteur privé que des programmes de logement social. Mais ce secteur n'a pas bénéficié de chantiers d'envergure, notamment en matière de travaux publics.

Les bâtiments et les travaux publics ont contribué à la formation de la valeur ajoutée brute marchande du département pour 8,2 % en 1998, et emploient près de 12 % des actifs. Ils seraient à l'origine de 70 % de la production artisanale.

S'agissant du secteur touristique, l'année 1999 a été médiocre. Le taux d'occupation des chambres pendant la haute saison aurait ainsi diminué de deux points entre 1998 et 1999, en raison notamment d'une dégradation de l'image de la destination Guadeloupe.

2. La situation sociale demeure très dégradée

Le niveau de chômage constitue un handicap structurel de l'économie guadeloupéenne , bien que la pertinence des chiffres soit atténuée par l'existence d'une économie souterraine vraisemblablement importante. Cette année encore, ce taux a progressé de 3,5 %, portant à 54 255 le nombre de chômeurs, soit 29,5 % de la population .

Le nombre d'allocataires du RMI a également augmenté dans des proportions importantes (+ 9,6 % par rapport à 1998).

3. Une balance commerciale toujours très déficitaire

En millions de francs

1996

1997

1998

1999

Importations

10 011

10 237

10 704

10 366

Exportations

557

819

704

944

Balance commerciale globale

-9 454

-9 418

-10 000

-9 422

Taux de couverture

5,6 %

8,0 %

6,6 %

9,1 %

Source : Direction régionale des douanes

Le solde commercial est structurellement déficitaire, évoluant d'année en année au gré du niveau des productions agro-industrielles.

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