CHAPITRE IER -

LE BILAN ÉNERGÉTIQUE FRANÇAIS

I. 1999 : UNE ANNÉE DE TRANSITION

Alors que l'année 1998 avait été marquée par une forte diminution de la facture énergétique française résultant de la baisse des prix des produits pétroliers, l'année 1999 constitue une année-charnière, caractérisée par un retournement de tendance. Le doublement progressif des prix du pétrole observé à compter de 1999 s'est d'ailleurs poursuivi en 2000 et a eu une incidence sur d'autres segments du marché de l'énergie, à commencer par celui du gaz.

Dans ce contexte de tension de l'offre, la production nationale d'énergie primaire s'est accrue de 2,7 % en 1999, alors qu'elle avait baissé de -2,4 % en 1998. Elle atteint, de ce fait, 123,3 millions de tonnes d'équivalent pétrole (Mtep). Sa structure demeure stable par rapport aux années précédentes puisqu'elle se décompose entre le nucléaire (71 %), l'énergie hydraulique (13,9%), les énergies renouvelables autres que l'hydraulique (9,6 %), le pétrole (1,5 %), le gaz (1,3 %) et enfin le charbon (2,7 %).

On notera que le taux de disponibilité des centrales nucléaires qui avait atteint 82,6 % en 1997 s'est abaissé à 79,3 % en l'an 2000.

La consommation totale d'énergie primaire

Après avoir augmenté de +1,5 % en 1998, la consommation totale d'énergie primaire a progressé de 1,3 % en 1999. Elle atteint, après correction climatique, 253,6 Mtep et se répartit entre : le pétrole (39,4 %), l'électricité primaire produite en France (production hydraulique et nucléaire, déduction faite du solde des échanges d'électricité avec l'étranger), soit 36,1 %, le gaz (13,9 %), le charbon (5,7 %) et enfin les énergies renouvelables autres que l'hydraulique (4,8 %).

La consommation totale d'énergie résulte, pour 84,5 %, de la consommation finale d'énergie et pour 8,8 % de la consommation de la branche énergie. Le solde, soit 6,7 %, correspond à la consommation finale non énergétique.

La consommation finale d'énergie (soit 214 Mtep) provient principalement du secteur résidentiel et tertiaire (45,8 %) ; de l'industrie (27,3 %), des transports (25,3 %) et enfin de l'agriculture (1,6 %).

L'intensité énergétique (rapport de la consommation d'énergie primaire corrigée du climat au PIB total en volume) poursuit sa diminution puisqu'elle se réduit de 1,4 % en 1999 après une baisse de 1,3 % en 1998. Si l'on prend l'année 1973 pour indice de base 100, l'intensité énergétique s'établit à environ 75 % en 1999, niveau le plus bas observé depuis vingt-sept ans. Ces données traduisent un net accroissement de l'efficacité d'utilisation de l'énergie dans le processus de production.

Le taux d'indépendance énergétique qui correspond au rapport de la production nationale primaire à la consommation totale non corrigée du climat reste inférieur à 50 % depuis deux ans. Il atteint 49,3 % en 1999 contre 48,4 % en 1998. La légère hausse observée entre les deux dernières années (+0,9 point) s'explique par l'amélioration de la production d'énergie électrique d'origine nucléaire et hydraulique. Le taux d'indépendance énergétique demeure ainsi près de deux fois supérieur au minimum de 25 % atteint en 1976, au lendemain du premier choc pétrolier.

La facture énergétique de la France (solde des importations et des exportations de produits énergétiques) a augmenté de 27 % entre 1998 et 1999, année où elle atteint 76,8 milliards de francs soit 0,87 % du PIB.

La nette augmentation de la facture pétrolière doit cependant être relativisée par le fait que celle-ci n'a jamais, en termes relatifs, été plus faible par rapport au PIB au cours des trente dernières années, exception faite de 1995 et 1998. L'accroissement de la facture pétrolière s'explique par un effet volume (la hausse des importations) et par un effet prix (la hausse des cours des matières premières énergétiques). En termes de volumes, les importations d'énergie (115,3 milliards de francs en 1999) croissent de +18 % alors que les exportations (38,6 milliards de francs) n'augmentent que de 3 % environ. S'agissant de l'effet-prix, l'accroissement du prix du pétrole brut de 13 dollars le baril en 1998 à 18 dollars le baril pour le brut explique plus de 27 % de l'accroissement total de la facture énergétique.

Au demeurant, l'évolution du marché des produits pétroliers se caractérise principalement par deux mouvements de sens opposé :

- une baisse de l'activité des raffineries de près de 9 % qui contribue à accroître la facture énergétique de +1,6 % ;

- un important déstockage qui a, en revanche, pour effet de minorer la même facture (-0,9 %) ;

- une augmentation des exportations d'électricité (+9 %) qui tempère l'ampleur de la hausse de la facture de près de 1 %.

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