CONCLUSION

L'évolution des crédits consacrés à l'aide au développement pour 2001 suscite les plus vives inquiétudes .

En premier lieu, le décalage s'accroît entre les ambitions désormais étendues à la dimension de la zone de solidarité prioritaire et une enveloppe financière réduite . Ce décalage apparaît d'autant plus préoccupant qu' une partie des dotations, en principe destinées à la zone de solidarité prioritaire, servent en fait à financer des opérations dans d'autres parties du monde . Les moyens sont ainsi non seulement diminués, mais aussi employés dans des conditions tout à fait étrangères à leur vocation initiale. Il y a donc là une évidente contradiction et une incohérence avec les objectifs affichés en faveur de la zone de solidarité prioritaire, mais plus encore un risque d'affaiblissement de notre politique extérieure. La dispersion de crédits réduits sur la totalité du globe, conduira en effet de manière inéluctable, à une dilution de notre influence. Ce n'est naturellement pas là l'objectif recherché par notre diplomatie. Un sursaut salutaire est donc indispensable.

Une place prioritaire doit rester accordée à l'Afrique . Il convient de ne pas dilapider le capital de confiance, d'amitié et d'estime que valent à la France sa fidélité aux liens tissés par l'histoire, mais aussi une réelle solidarité financière.

Notre aide, tout en restant concentrée, doit s'adapter, se moderniser, devenir plus efficace. Il faut, en particulier, encourager les investissements , à terme, sans doute, la meilleure chance de développement pour l'Afrique .

A cet égard, notre communauté française, forte de quelque 150 000 personnes, porte les chances d'un véritable renouveau économique pour le continent. Encore faudrait-il qu'elle bénéficie de certaines garanties de la part des pouvoirs publics français. Or, lorsque nos compatriotes se trouvent ruinés à la suite d'événements politiques dans lesquels ils n'ont évidemment aucune part de responsabilité, rien n'est fait pour assurer des conditions d'indemnisation comparables à celles dont bénéficient, à juste titre, en cas de circonstances exceptionnelles, les Français restés sur notre territoire . C'est là une anomalie incompréhensible au moment où le gouvernement entend favoriser l'expatriation. La question récurrente des pensions des retraités français ayant exercé en Afrique n'est pas moins douloureuse.

Les futurs accords qui seront conclus dans le cadre des opérations d'annulation de dette bilatérale devront porter une attention vigilante à la remise en ordre financière des régimes africains de caisses de retraite, afin de restaurer un paiement normal et régulier des pensions. Plaider pour les Français en Afrique, c'est aussi, ne l'oublions jamais, favoriser le développement du continent.

S'il était encore possible de se prononcer sur un budget séparé de la coopération, ce qui n'est plus le cas depuis 1998, votre rapporteur pour avis aurait appelé à rejeter des crédits très insuffisants. Dans la mesure où le vote porte sur l'ensemble des budgets des affaires étrangères, votre rapporteur s'en remet à l'avis favorable proposé par votre commission.

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