2. Les chantiers en cours

a) Les priorités pour 2002 au titre des monuments protégés

Les crédits inscrits dans le projet de loi de finances pour 2002 permettront la poursuite des grandes opérations que sont, par exemple la restauration du Grand Palais (8,5 millions d'euros soit 54,15 millions de francs) et celle de l'Opéra Garnier (6,81 millions d'euros soit 44,7 millions de francs). De même, on relèvera que le projet de budget prévoit d'affecter 6,14 millions d'euros (40,3 millions de francs) au projet de Cité de l'architecture et du patrimoine qui devrait être créée au sein du palais de Chaillot.

Ce projet est désormais entré dans une phase opérationnelle tant du point de vue institutionnel que des travaux d'aménagement du palais de Chaillot. A été créée par arrêté du ministre de la culture en date du 2 juillet 2001 une mission de préfiguration. Par ailleurs, un projet de statut d'établissement public est en préparation. Cette nouvelle institution, ouverte au grand public, comprendra plusieurs départements principalement constitués à partir d'entités existantes : le musée des monuments français, l'Institut français d'architecture et le centre des hautes études de Chaillot.

Les travaux d'aménagement, dont la maîtrise d'oeuvre a été confiée à l'EPMOTC, devraient être engagés en mars 2002.

Par ailleurs, la restauration des 87 cathédrales, véritable « tonneau des Danaïdes » de la politique du patrimoine, demeure une priorité qui se traduira par la remise en état de la façade occidentale de la cathédrale de Bourges, entamée en 2001, la réhabilitation de la flèche de la cathédrale de Strasbourg et la consolidation de la cathédrale de Beauvais.

Pour les monuments historiques n'appartenant pas à l'Etat, la priorité consiste à remédier aux urgences sanitaires, dont votre rapporteur souhaiterait qu'il puisse en être assuré un suivi régulier. Au-delà, seront conduites des opérations de plus grande envergure concernant, par exemple, la restauration de l'abbaye de Lavoute Chilhac (Auvergne), l'aménagement du site d'Alésia ou encore le programme de réhabilitation de grands monuments de la ville de Paris (églises Saint-Eustache, Saint-Sulpice, Madeleine, Tour Saint-Jacques) ou de Lille.

La programmation de l'exercice 2002 devra enfin intégrer, pour l'ensemble des monuments protégés, le financement des travaux nécessaires à la réparation des dégâts causés par les intempéries du printemps 2001, principalement dans les régions Centre (effondrement sur le domaine de Chaumont et dans les châteaux de Vendôme et de Selles-sur-Cher), Pays-de-Loire (effondrement des remparts du château de Saumur), Picardie (inondations de la Somme) et Poitou-Charentes.

b) Le petit patrimoine oublié ?

Votre rapporteur soulignait régulièrement la modestie des crédits consacrés au patrimoine rural non protégé. En 2001, ces crédits s'élevaient à 5,40 millions d'euros (35,42 millions de francs), soit une somme dérisoire rapportée tant au nombre de sites et de bâtiments concernés qu'à l'effort que leur consacrent les collectivités locales comme les propriétaires privés.

Cette année, il ne pourra guère se prêter à cet exercice, la ligne budgétaire ayant été purement et simplement supprimée pour être globalisée au sein du chapitre 66-20 article 60 nouveau (opérations déconcentrées).

Votre rapporteur, au-delà des observations qu'il formule sur la reconduction de ces crédits, soulignera que cette modification de nomenclature a pour conséquence de priver le Parlement d'un instrument utile de contrôle sur une politique dont les moyens ne pourront plus être établis avec certitude.

C'est d'autant plus regrettable que l'engagement de l'Etat en faveur du patrimoine non protégé n'apparaît pas clairement comme en témoignent les difficultés de fonctionnement rencontrées par la Fondation du patrimoine.

Créée par la loi du 2 juillet 1996, cette fondation d'un genre très spécifique peine à exister, faute notamment d'un réel soutien de l'Etat.

En effet, en dépit de l'engagement de ses responsables et de la mise en place d'une organisation couvrant l'ensemble du territoire, l'action de cet organisme apparaît peu lisible, notamment du point de vue des collectivités territoriales qui, profondément engagées dans la protection et la mise en valeur du patrimoine vernaculaire, pourraient constituer des partenaires susceptibles de servir de levier aux actions lancées par la Fondation.

Les conditions d'octroi de l'avantage fiscal attaché à la délivrance par la Fondation de son label ont été précisées à l'issue d'une longue négociation avec le ministère des finances. Cet avantage consiste dans la déductibilité des travaux de réparation et d'entretien dans la limite de 50 % de leur montant. Cette disposition avantageuse n'est encore que peu appliquée.

Votre rapporteur regrettera que le ministère de la culture, qui a eu à juste titre le souci de respecter l'autonomie de cet organisme, n'ait pas su l'associer à la conduite de la politique du patrimoine. En ce domaine, la traditionnelle méfiance qu'entretiennent ses services à l'égard des associations de défense du patrimoine semble l'avoir emporté. On le regrettera alors même que le rôle des associations est reconnu par le projet de loi de finances pour 2002 qui, dans son article 4, relève de 6 % à 10 % du revenu imposable la limite des versements à des organismes sans but lucratif ouvrant droit à la réduction d'impôt accordée au titre des dons effectués par des particuliers.

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