II. LE BUDGET DU CINEMA POUR 2002

A. LES CRÉDITS INSCRITS DANS LE PROJET DE LOI DE FINANCES

Le budget du cinéma s'élève pour 2002 à 281,54 millions d'euros (1 847,07 millions de francs), en progression de 3,06 % par rapport aux crédits inscrits dans la loi de finances initiale pour 2001.

Sur ce budget, 234,75 millions d'euros (1 539,9 millions de francs) proviennent de la section « cinéma » du compte d'affectation spéciale du Trésor n° 902-10 destiné au soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes audiovisuels et 46,79 millions d'euros (307,17 millions de francs) correspondent aux dotations budgétaires du ministère de la culture destinées au financement des missions d'animation culturelle, de conservation et de diffusion patrimoniale.


Crédits

(en millions d'euros)
( en millions de francs )

2001

2002

2002/2001
(en  %)

Section cinéma du compte de soutien

227,03
(1 489,2)

234,75
(1 539,9)

+ 3,4 %

Dotation du ministère de la culture affectée au cinéma

46,14
(302,7)

46,79
(307,17)

+ 1,4 %

Budget du cinéma

273,17
(1 791,9)

281,54
(1 847,07)

+ 3,06 %

La croissance du budget du cinéma, si elle est de moitié inférieure à celle enregistrée lors du précédent exercice, demeure essentiellement imputable à la progression des recettes fiscales gérées à travers le compte de soutien (+ 3,4 %), qui résulte essentiellement d'une augmentation du rendement de la taxe additionnelle au prix des places dans les salles de spectacles cinématographiques.

Les dotations versées par le ministère ne connaissent qu'une progression modeste, soit 1,4 % (contre 5,4 % en 2001) qui recouvre une évolution contrastée des crédits d'intervention et des dépenses d'investissement : en effet, tandis que les premiers enregistrent une progression significative (+ 6,9 %), les seconds diminuent de 17,48 %.

Votre rapporteur se félicitera que le projet de loi de finances consacre la tendance à un accroissement des dotations du ministère de la culture.

En effet, si le soutien public au cinéma s'effectue essentiellement à travers les mécanismes de redistribution des recettes fiscales dégagées par le secteur cinématographique et audiovisuel, la possibilité pour le gouvernement de conduire une politique de diffusion culturelle ambitieuse en matière cinématographique dépend étroitement du niveau des crédits dégagés au sein du budget du ministère. A cet égard, l'accroissement significatif des crédits d'intervention du CNC constitue un signe encourageant. Par ailleurs, il conviendra de tempérer la diminution des dépenses d'investissement gérées par le CNC par l'effort engagé directement par l'Etat en faveur du projet de Maison du cinéma, auquel en 2002 seront consacrés 3,35 millions d'euros (22 millions de francs).

1. Les recettes de la section « cinéma » du compte de soutien à l'industrie cinématographique et audiovisuelle continuent à bénéficier de la progression de la fréquentation

? Les recettes de la section « cinéma » devraient s'établir en 2002 à 234,75 millions d'euros (1 539,9 millions de francs), en progression de 3,4 % par rapport à 2002.

Lors des deux exercices précédents, les recettes de la section « cinéma » avaient progressé sous l'effet conjugué de l'augmentation significative des recettes de la taxe sur le chiffre d'affaires des chaînes de télévision et celle plus modérée du produit de la taxe spéciale additionnelle sur le prix des places de cinéma. En revanche, la progression envisagée en 2002 résulte exclusivement de l'accroissement du rendement de la seconde de ces taxes sous l'effet du redressement de la fréquentation.

? En effet, le produit de la taxe spéciale additionnelle sur les places de cinéma a été évalué à 103,04 millions d'euros (675,89 millions de francs) contre 96,65 millions d'euros (634 millions de francs) en 2001, soit + 6,6 %. Ce produit avait progressé en 2000 et 2001, respectivement de 0,7 % et de 2,7 %. On rappellera que l'intégralité des ressources tirées de la taxe bénéficie à la section « cinéma » du compte de soutien. L'estimation réalisée pour l'établissement du projet de loi de finances a été faite sur la base de 182 millions de spectateurs, objectif qui, compte tenu de la hausse de la fréquentation enregistrée sur le premier semestre 2001, devrait être très certainement atteint, voire dépassé.

? En revanche, les autres recettes n'enregistrent qu'une faible progression.

- Ainsi, la seconde ressource de la section « cinéma », constituée par la taxe sur les chaînes de télévision , est estimée en 2002 à 330,08 millions d'euros (2 165 millions de francs) contre 327,8 millions d'euros (2 150 millions de francs), soit + 0,7 % . Cette situation est la conséquence directe de la stagnation des recettes publicitaires des chaînes après la forte augmentation enregistrée en 2000 du fait du développement des services internet et des télécommunications. Le produit de la taxe sera affecté, selon une clé de répartition inchangée, pour 36 % à la section « cinéma » du compte de soutien, soit 118,82 millions d'euros (779,41 millions de francs).

- La taxe sur les encaissements réalisés sur la commercialisation des vidéogrammes est estimée à 12,65 millions d'euros (83 millions de francs), soit une progression de 3,75 %.

Comme lors des exercices précédents, cette taxe bénéficiera à concurrence de 85 % à la section « cinéma » (1,89 million d'euros, soit 12,4 millions de francs).

2. Les dotations directes du ministère de la culture

Les crédits inscrits au budget du ministère de la culture en faveur du cinéma s'établissent en dépenses ordinaires et crédits de paiement à 46,79 millions de francs (307,17 millions de francs), en progression de 1,4 % par rapport à 2001.

Au sein de cette dotation, on relèvera une reprise de la progression des crédits d'intervention (+ 6,9 %) qui contraste avec un recul des dépenses d'investissement qui enregistrent un recul de 17 % par rapport à l'exercice 2001.

* La dotation de fonctionnement du CNC s'établit à 3,06 millions d'euros (20,07 millions de francs), contre 3,03 millions d'euros (19,93 millions de francs) en 2001, soit une progression de 1 %.

* Les crédits d'intervention affectés au CNC pour le secteur cinématographique augmentent significativement, passant de 33,5 millions d'euros (219,77 millions de francs) à 35,8 millions d'euros (234,8 millions de francs), soit une augmentation de 6,9 %.

Sur cette enveloppe, la part des crédits d'intervention gérés à l'échelon déconcentré s'élève comme en 2001 à 20 %, soit 7,22 millions d'euros (47,38 millions de francs).

* Les dépenses d'investissement gérées par le CNC en crédits de paiement s'établissent en 2002 à 7,93 millions d'euros (52,3 millions de francs), contre 9,61 millions d'euros (63 millions de francs) en 2001.

Ces crédits se répartissent de la manière suivante :

- poursuite du plan de restauration des films anciens : 5,64 millions d'euros (37 millions de francs), domaine dans lequel on constate un relâchement de l'effort budgétaire ;

- enrichissement des collections patrimoniales : 457 347 euros (3 millions de francs) ;

- renouvellement des équipements de l'école nationale supérieure des métiers de l'image et du son : 457 347 euros (3 millions de francs) ;

- travaux de sécurité et de conservation réalisés au service des archives du film de Bois d'Arcy : 1,37 million d'euros (9 millions de francs).

B. LES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE DE SOUTIEN AUX INDUSTRIES CINÉMATOGRAPHIQUES

1. Le soutien à la production, à la distribution et à l'exploitation

• L'évolution générale des crédits

Le tableau suivant détaille l'évolution des crédits du compte de soutien affectés à l'industrie cinématographique entre la loi de finances pour 2001 et le projet de loi de finances pour 2002.


en millions d'euros

(en millions de francs)

LFI
2001

PLF
2002

Variation
en valeur

Variation
en %

Art 10 - Subventions et garanties de recettes

51,46

(337,56)

46,71

(306,40)

- 4,7

(30,8)

- 9,1

Art 20 - Soutien sélectif à la production : avance sur recettes

22,1

( 145,0 )

22,1

( 145,0 )

 
 

Art 30 (197) - Subventions et garanties de prêts à la production, la distribution et l'édition sur support vidéographique de films de long métrage.

85,74

( 562,42 )

94,74

( 621,45 )

+ 8,9

( 58,4 )

+ 10,38

Art 40 - Subventions et garanties à l'exploitation

58,18

( 381,64 )

60,39

( 396,13 )

+ 2,21

( 14,50 )

+ 3,7

Art 50 (328) - Frais de gestion

9,53

( 62,51 )

10,79

( 70,78 )

+ 1,26

( 8,27 )

13,22

TOTAL

227,01
(1 489,09)

234,75
(1 539,86)

+ 7,7
(50,5)

+ 3,4

- Sur l'article 10, sont imputées les aides sélectives destinées à certains secteurs spécifiques de la profession cinématographique (court métrage, industries techniques notamment) mais également les crédits correspondants aux actions de promotion du cinéma au sein desquels sont regroupées les aides sélectives versées au titre de la distribution et les subventions aux grandes associations telles que Unifrance ou le festival international du film de Cannes.

- L'article 20 concerne pour l'essentiel l'avance sur recettes aux films de long métrage.

- A l'article 30, sont inscrits les crédits d'aides automatiques aux producteurs et aux distributeurs de longs métrages, calculées sur la base de barèmes en fonction des recettes constatées pour chaque film produit ou distribué. Cet article comprend également les crédits correspondant aux garanties de prêts bancaires de l'IFCIC.

Les crédits inscrits à l'article 40 financent les subventions automatiques accordées aux exploitants de salles de cinéma, calculées en fonction de leurs recettes et les subventions spécifiques accordées aux salles « art et essai ».

Enfin, sont imputés sur les crédits de l'article 50 les frais de gestion.

• Un renforcement mécanique du soutien automatique

Le tableau ci-après indique la répartition des crédits de la section cinéma par type d'aides et par secteur :


en millions d'euros
(en millions de francs)

LFI 2001

PLF 2002

Variation (en %)

Soutien automatique

130,1

(853,1)

142,18

(932,65)

+ 9,3 %

Producteurs )
Distributeurs )


Exploitants



Editeurs vidéo

79,19
(519,43)

47,36
(310,66)


3,5
(23)

88,18
(578,46)

50,49
(331,19)


3,5
(23)

+ 11,37 %


+ 6,61 %


-

Soutien sélectif

87,4
(573,5)

82,24
(539,45)

- 6,9 %

La majoration des crédits de la section cinéma de 3,4 %, soit 7,7 millions d'euros (50,5 millions de francs), bénéficiera essentiellement au soutien automatique (+ 9,3 %), la part du soutien sélectif diminuant de 6,9 %.

La progression de la part des films français qui est passée au premier semestre 2001 à 51 % contre 34 % au premier semestre 2000, conjuguée à une progression de la fréquentation de 10 %, entraîne du fait de l'application des barèmes, une augmentation mécanique des aides automatiques versées aux producteurs et aux distributeurs.

Or, l'augmentation de recettes générées par celle de la fréquentation ne laisse pas de marge de manoeuvre suffisante pour accroître les crédits consacrés à la promotion et aux aides sélectives aux oeuvres et aux salles.

Afin de ne pas amplifier cette baisse du soutien sélectif due à la progression mécanique du soutien automatique, il a été décidé, en accord avec les professionnels et les ministères de tutelle, d'abaisser le taux de soutien producteur de 140 % à 120 %. Des ajustements plus importants seraient nécessaires si la part de marché du film français excédait fortement les prévisions pour 2002.

Au sein du soutien automatique, les aides destinées aux secteurs de la production et de la distribution augmentent de 11,37 %, tandis que ceux destinés au secteur de l'exploitation progressent de 6,61 %.

Les dotations affectées au soutien sélectif permettront de financer les réformes entreprises en 2000 au bénéfice du court métrage et du secteur de l'art et essai ainsi que les premières mesures en faveur de l'aide à l'écriture de scénarios prises à la suite du rapport remis par M. Gassot à la ministre de la culture.

2. Les actions menées en faveur du patrimoine, de la formation et de la promotion du cinéma

a) L'action patrimoniale

Le CNC conduit la politique du ministère de la culture et de la communication en matière de patrimoine cinématographique. Outre les actions spécifiques qu'il mène lui-même, il assure également la tutelle, le soutien financier et la coordination de l'action des grandes institutions patrimoniales consacrées au cinéma : cinémathèque française, bibliothèque du film, cinémathèque de Toulouse et Institut Louis Lumière de Lyon.

L'action patrimoniale s'oriente autour de deux axes : d'une part, l'enrichissement et la conservation des collections et d'autre part la valorisation et la diffusion du patrimoine.

• La conservation et l'enrichissement des collections

- le dépôt légal

Depuis la loi du 20 juin 1992 et le décret du 31 décembre 1993, le CNC a en charge la responsabilité du dépôt légal des films sur support photochimique et assure la conservation et le catalogage des collections de film.

A ce titre, le CNC doit gérer des collections qui atteignent plus de 18 000 titres soit près d'un million de bobines.

Le transfert du dépôt légal des films au CNC ne s'est accompagné que d'une augmentation de ses crédits très modeste : il n'a bénéficié en 1994 que d'une dotation initiale de 0,6 million d'euros (4 millions de francs). Ces compétences imposent donc à cet établissement un effort budgétaire pour prévoir l'agrandissement et l'entretien des installations de stockage afin de garantir les conditions de conservation des oeuvres.

Votre rapporteur regrettera que l'infléchissement observé en 2001 en faveur d'une augmentation des dépenses d'investissement ne soit pas consolidé en 2002 ; 1,37 million d'euros (9 millions de francs), contre 1,83 million d'euros (12 millions de francs) en 2001, seront affectés à la poursuite du programme de travaux de sécurité sur les bâtiments du service des archives du film et du dépôt légal.

- La sauvegarde du patrimoine

Pour l'exercice 2002, la politique de sauvegarde du patrimoine cinématographique s'orientera autour de trois axes.

Le plan de restauration des films anciens sera poursuivi. A ce plan, qui arrive désormais à son terme et devrait être relayé par une nouvelle programmation, sera consacrée en 2002 une enveloppe de 5,64 millions d'euros (37 millions de francs) contre 6,71 millions d'euros (44 millions de francs) en 2001.

Un accroissement significatif de la part des longs métrages de fiction est prévu. En effet, d'importants détenteurs de droits ont récemment signé avec le service des archives du film et du dépôt légal (SAFDL) des conventions pour un grand nombre de films de leurs catalogues, reconnaissant ainsi la qualité de ses travaux de restauration mais également les possibilités de diffusion des oeuvres du patrimoine.

Par ailleurs, en collaboration avec la Bibliothèque du film (Bifi) et la cinémathèque française, dans la perspective de l'ouverture du « 51, rue de Bercy », le SAFDL mettra en oeuvre un système informatique afin d'être en mesure d'offrir au public un catalogue représentatif de la richesse du patrimoine cinématographique, projet qui avait jusqu'ici pâti de la priorité accordée au plan de restauration des films anciens.

Enfin, une attention particulière sera accordée à la restauration numérique des films anciens sur support nitrate ou des films plus récents sur autres supports (acétate ou polyester), technique jusqu'ici peu utilisée en raison de sa complexité et de son coût, obstacles qui devraient désormais pourvoir être aplanis par les évolutions technologiques.

• L'enrichissement des collections

Le CNC mène une politique d'acquisition de collections de films, de documents ou d'objets se rapportant au cinéma, qui pour certains sont destinés à enrichir les collections des institutions dont il assume la tutelle (Cinémathèque, Bifi).

En 2002, l'enveloppe consacrée à cette politique s'élève comme en 2001 à 0,46 million d'euros (3 millions de francs).

Ces crédits seront essentiellement destinés à préparer l'ouverture du futur musée du Cinéma qui constitue un des volets du projet de « maison du cinéma », dénommé désormais projet du « 51, rue de Bercy ».

• La valorisation et la diffusion du patrimoine

Les actions de valorisation et de diffusion du patrimoine passent traditionnellement par le soutien accordé par le CNC aux associations patrimoniales d'intérêt national telles la Cinémathèque française, la Bifi, l'Institut Lumière ou encore la Cinémathèque de Toulouse.

En 2002, les crédits d'intervention consacrés à ces institutions ainsi qu'à d'autres opérations de valorisation gérées par le CNC s'élèveront à 9,49 millions d'euros (62,25 millions de francs), en progression de 14,8 % par rapport à 2001. Cet effort s'explique par la volonté de faire aboutir le projet du « 51, rue de Bercy ».

Dans la mesure où il a vocation à fédérer l'action de ses différents partenaires en matière de politique patrimoniale, ce projet devrait permettre d'accroître la cohérence de l'intervention du CNC en ce domaine

Comme son nom l'indique, cette institution nouvelle a vocation à s'installer dans les locaux construits dans le XIIème arrondissement par l'architecte Franck Gehry pour l'American Center. Elle ouvrira ses portes en 2003 et proposera diverses activités : salles de projection, musée du cinéma, médiathèques, expositions temporaires, activités d'éducation au cinéma et consultation de collections de films.

Le programme de réalisation est bien engagé.

Les travaux qui ont désormais commencé sont conduits sous la responsabilité de l'établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels (EPMOTC).

En ce qui concerne les crédits d'investissement consacrés au réaménagement et à l'équipement du bâtiment de Bercy, 3,35 millions d'euros (22 millions de francs) complètent en 2002 l'enveloppe d'autorisations de programme déjà ouvertes depuis 1999, qui s'élève à 24,39 millions d'euros (160 millions de francs). Par ailleurs, sont également inscrits pour 2002 des crédits à hauteur de 2,28 millions d'euros (15 millions de francs) pour le mobilier et les équipements qui s'ajoutent aux 2,28 millions d'euros (15 millions de francs) prévus au titre de l'exercice en cours. Enfin, on notera que les dotations ordinaires de la mission de préfiguration s'élèvent à 1,2 million d'euros (8 millions de francs).

On rappellera que le coût d'acquisition du bâtiment s'élevait à 23,48 millions d'euros (154 millions de francs).

Compte tenu du montant des investissements engagés mais également de la nécessité de remédier aux difficultés auxquelles devaient faire face les institutions qui concourent à la valorisation du patrimoine cinématographique, votre rapporteur ne peut que souligner l'intérêt que ce projet est susceptible de présenter.

A cet égard, s'il se félicite que les travaux soient enfin engagés, il s'interroge sur l'efficacité du statut juridique retenu pour le futur établissement. En effet, si le statut du groupement d'intérêt public préserve l'autonomie de chacune des institutions partenaires, il n'est pas réellement de nature à permettre au futur établissement d'affirmer son indépendance dans la mesure où son fonctionnement est étroitement tributaire de leur volonté d'y contribuer. Compte tenu des difficultés auxquelles sont confrontés les différents partenaires, on voit mal dans quelle mesure ils pourront contribuer efficacement au fonctionnement de la nouvelle institution, sauf à renforcer significativement leurs moyens. A cet égard, on notera que les subventions versées par la Cinémathèque et à la Bifi progresseront en 2002 pour s'établir respectivement à 4,15 millions d'euros (27,22 millions de francs) - + 14,68 % et à 4,45 millions d'euros (29,19 millions de francs) - + 17 %, dans la perspective de la réalisation du projet de Bercy.

b) L'enseignement du cinéma

• L'enseignement scolaire

L'initiation au cinéma s'effectue au sein des établissements scolaires, à travers d'une part, l'enseignement obligatoire ou optionnel dispensé dans le cadre des sections L, S et ES du baccalauréat et, d'autre part, les programmes de sensibilisation à la création cinématographique.

- Les enseignements obligatoires ou optionnels

Faute de pouvoir disposer d'informations chiffrées précises, on indiquera que le cinéma représente 22,5 % des crédits que l'on peut évaluer pour l'année 2001 à environ 3,99 millions d'euros (26,17 millions de francs) consacrés à l'enseignement artistique en milieu scolaire par le ministère de la culture.

On rappellera que le ministère de la culture prend en charge la rémunération des professionnels du cinéma qui participent avec les enseignants à cet enseignement.

- Les programmes de sensibilisation

Les programmes de sensibilisation (« école et cinéma », « collège au cinéma », « lycéens au cinéma »), qui font l'objet d'un partenariat entre le CNC et les collectivités territoriales ont concerné en 2000 près de 4 700 établissements et 750 000 élèves.

En 2000, dernière année pour laquelle le ministère a fourni à votre rapporteur des indications chiffrées, le financement dégagé par l'Etat à ce titre a représenté 1,37 million d'euros (9 millions de francs).

Ces dispositifs seront encore étendus en 2002. Une mesure nouvelle de 190 000 euros (1,3 million de francs) leur sera consacrée.

En dehors de ces dispositifs proposés dans le cadre scolaire, on notera le soutien accordé par le CNC à des actions d'animation destinées au jeune public. En 2001, le CNC a consacré 1,98 million d'euros (13 millions de francs) aux programmes « un été au ciné » et « cinéville ». Destinés à encourager les jeunes à aller au cinéma, mais également à organiser des activités pédagogiques autour des oeuvres visionnées, ces programmes, mis en oeuvre dans 457 villes réparties sur 88 départements, ont regroupés près de 1 000 partenaires régionaux différents (services déconcentrés, collectivités locales, associations et entreprises).

• L'enseignement professionnel

L'enseignement professionnel relève de l'école nationale supérieure des métiers de l'image et du son (ENSMIS), établissement public à caractère industriel et commercial qui a succédé en 1998 à la FEMIS, qui avait elle-même succédé en 1987 à l'IDHEC.

Cette école est financée pour 60 % par des subventions du ministère de la culture, pour 12 % par la taxe d'apprentissage et pour 28 % par des recettes diverses (ressources propres, mécénat, droits de scolarité,...).

En 2002, la subvention de fonctionnement de l'Etat s'élèvera à 6,2 millions d'euros (40,67 millions de francs) contre 6,03 millions d'euros (39,55 millions de francs) en 2001, en progression de 2,8 %.

A cette dotation, s'ajouteront des crédits d'investissement à hauteur de 0,457 million d'euros (3 millions de francs) destinés au renouvellement du matériel pédagogique.

L'ensemble de ces moyens seront engagés dans le cadre du contrat d'objectifs en cours de négociation avec le ministère de la culture pour la période 2001-2003.

c) L'appui aux initiatives locales

Le CNC soutient les initiatives locales en faveur du cinéma grâce aux conventions qu'il passe avec les collectivités territoriales mais également au concours qu'il apporte à l'Agence pour le développement régional du cinéma, association dont la mission est de veiller au maillage cinématographique du territoire.

• La politique de partenariat conduite entre le CNC et les collectivités territoriales

La mise en oeuvre d'une politique décentralisée de soutien au secteur du cinéma se heurte aux contraintes inhérentes au cadre juridique des interventions des collectivités locales en ce domaine.

En effet, si les lois de 1982 et 1983 ont favorisé la décentralisation culturelle, elles n'ont donné qu'une compétence limitée aux collectivités territoriales en matière d'action économique dans la mesure où l'Etat reste « responsable de la conduite de la politique économique et sociale ».

Si les interventions culturelles sont possibles, celles à caractère économique sont prohibées, distinction qui en matière de soutien au cinéma est difficile à établir.

Pour cette raison, la politique conventionnelle conduite par le CNC afin de renforcer la coopération entre les collectivités territoriales et l'Etat constitue encore le principal vecteur de la mise en place de politiques locales de soutien au cinéma.

Mises en oeuvre à partir de 1989, ces conventions s'adressent aux différents niveaux de collectivités territoriales, un effort spécifique ayant été accompli au cours des dernières années en direction des conseils régionaux. Conclues pour une durée d'un an et négociées avec les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) en concertation avec les professionnels, elles sont généralement reconductibles au maximum deux fois par avenant.

De juin 1989 à décembre 2000, 183 conventions ont été signées avec 7 % des collectivités locales soit 39 villes et syndicats intercommunaux, 23 départements et 17 régions. Sur la période considérée, les crédits consacrés à ces actions par le CNC s'élèvent à plus de 10,06  millions d'euros (66 millions de francs).

Ces conventions visent essentiellement la mise en oeuvre d'actions de promotion du cinéma et de sensibilisation du jeune public. Ainsi, c'est dans ce cadre que sont conduites les opérations d'initiation telles que les programmes destinés aux enfants durant le temps scolaire évoquées plus haut. Elles servent également de cadre à la mise en place des « pôles régionaux d'éducation à l'image » créés à l'initiative des DRAC et du CNC, et mis en oeuvre dans 12 régions pour promouvoir des actions d'éducation à l'image.

Au-delà de cet aspect de diffusion culturelle, les conventions ne concernent encore que marginalement les actions de soutien au cinéma, même si depuis 1996, un effort est accompli en ce sens.

En effet, les politiques de soutien à la production et à l'accueil des tournages figurent désormais dans les nouveaux thèmes pouvant être développés dans les conventions passées avec les collectivités territoriales, et prioritairement les régions. Depuis 1996, les interventions conjuguées de la Commission nationale du film France et du CNC ont conforté l'existence du réseau national des commissions locales, qui constituent des relais destinés à attirer et à faciliter les tournages de films dans les régions. Au total, entre 1996 et 2000, 620 285 euros (4,2 millions) ont été consacrés par le CNC à la création de 22 commissions du film (13 régionales, 4 départementales et 5 municipales). A cet effort, il convient d'ajouter les subventions versées par le CNC à l'association Commission nationale du film France qui s'élèvent pour cette période à 686 020 euros (4,5 millions de francs) par an.

En ce qui concerne l'aide à la production, dès 1997, à titre expérimental, dans le cadre d'une convention de développement cinématographique avec la région Auvergne, le CNC s'est engagé à cofinancer un fonds d'aide à la création, initiative qui s'est depuis généralisée avec des conventions passées avec les régions suivantes : Franche-Comté, Alsace, Aquitaine, Centre, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes, Ile-de-France, Pays de la Loire et La Réunion. Outre le court-métrage et le documentaire, certaines de ces conventions prennent également en compte le cinéma d'animation, l'aide à l'écriture, les premiers et seconds longs métrages et le multimédia.

Ces conventions permettent de généraliser des mécanismes régionaux d'aide à la production, qui jusque là n'existaient pas à l'exception du CEC-Rhône-Alpes, structure très spécifique, notamment en raison de son statut juridique.

• Le rôle essentiel des collectivités territoriales dans le secteur de l'exploitation

Au-delà, les collectivités locales jouent un rôle actif dans le secteur de l'exploitation et, à ce titre, ont contribué au maintien d'un équilibre territorial satisfaisant du parc des salles de cinéma.

Les collectivités locales jouent un rôle direct dans le fonctionnement de nombre d'établissements. Faute de statistiques pour l'ensemble du territoire national, on relèvera, à titre d'exemple, que les salles exploitées directement par des collectivités locales -essentiellement des communes- représentent 69 % du nombre total des établissements en Ile-de-France (hors Paris).

Par ailleurs, en vertu des dispositions des articles 7 et 8 de la loi n° 92-651 du 13 juillet 1992 relative à l'action des collectivités locales en faveur de la lecture publique et des salles de spectacle cinématographique, les communes, départements et régions peuvent attribuer des subventions à des entreprises d'exploitation cinématographique constituées sous forme d'entreprise en nom personnel ou de société.

A l'appui de sa demande de subvention, l'exploitant concerné doit produire un projet cinématographique précisant les actions prévues notamment en matière de programmation en direction de publics déterminés, de formation à la culture cinématographique ou de prospection de nouveaux publics, ainsi que les engagements en matière de politique tarifaire, d'accueil du public ou de travaux d'aménagement. Les travaux susceptibles de bénéficier de subventions sont ceux qui peuvent donner lieu à l'octroi d'un soutien financier de l'Etat (modernisation de salles existantes ou création de salles nouvelles...). Une convention est conclue entre l'exploitant et la collectivité locale pour fixer l'objet de l'aide et son montant.

Le montant de subvention, accordée par une ou plusieurs collectivités locales, ne peut excéder 30 % du chiffre d'affaires de l'établissement ou 30 % du coût du projet si celui-ci porte exclusivement sur des travaux.

On relèvera que lors de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi relatif à la démocratie de proximité sur proposition du gouvernement, le bénéfice de ce dispositif, réservé initialement aux établissements réalisant moins de 2 200 entrées en moyenne hebdomadaire, a été étendu aux établissements réalisant 10 000 entrées et à l'ensemble des cinémas classés « art et essai » quelle que soit leur fréquentation.

Ces nouvelles dispositions destinées, selon le gouvernement, à adapter le mécanisme initial « à l'évolution des fréquentations » devraient permettre aux collectivités territoriales d'intervenir plus activement dans le financement des salles de cinéma, en particulier en faveur des salles indépendantes de centre-ville, des salles installées en zones rurales ou encore des établissements d'art et essai.

Votre rapporteur estime qu'alors que le mouvement actuel de restructuration du parc de salles favorise la concentration, ces aides sont particulièrement nécessaires pour maintenir un réseau de salles diversifié et bien réparti sur l'ensemble du territoire, condition nécessaire pour assurer un meilleur accès du public à l'ensemble des oeuvres cinématographiques.

Votre rapporteur regrettera toutefois qu'il n'existe pas de statistiques permettant d'évaluer le montant des aides consenties par les collectivités territoriales au secteur de l'exploitation.

Seules sont disponibles les données récolées dans le cadre de la procédure d'aide sélective à la création et à la modernisation des salles dans les zones insuffisamment desservies, gérée par le CNC : entre 1992 et 1998, on note une augmentation constante du montant des interventions des collectivités territoriales, dont la participation représente environ 10 % du montant total des investissements ; la diminution relative de la part des investissements financée par les collectivités locales depuis 1998 s'explique par l'augmentation du coût des projets aidés qui, par ailleurs, ont concerné de plus en plus fréquemment des établissements dont la fréquentation dépassait le seuil fixé par la loi du 13 juillet 1992.

• Le rôle de l'agence pour le développement régional du cinéma

L'Agence pour le développement régional du cinéma (ADRC), par sa mission de soutien à la diffusion et à l'exploitation, concourt également à l'animation des politiques locales en faveur du cinéma en assurant le maintien d'une offre cinématographique dans les villes petites et moyennes.

Depuis la clarification de ses missions en 1998 à la suite des critiques exprimées par la Cour des comptes sur son fonctionnement, l'instruction des dossiers de demande d'aide sélective aux salles relève du CNC, l'ADRC ne jouant plus en ce domaine qu'un rôle d'expertise et de conseil, en matière d'architecture et d'implantation pour les collectivités et les exploitants qui le souhaitent. A ce titre, en 2000, elle a traité 53 dossiers émanant principalement de collectivités territoriales soucieuses de défendre ou de développer leurs équipements cinématographiques de proximité.

L'ADRC est désormais principalement chargée de soutenir, par la mise en circulation de copies de films et l'organisation d'opérations d'animation, l'activité de diffusion des salles de cinéma des zones rurales et des villes petites et moyennes. Par ailleurs, ses missions ont été étendues au soutien de la diffusion du patrimoine cinématographique et des films destinés au jeune public, domaines dans lesquels elle a pris de nombreuses initiatives.

Le soutien à la diffusion repose sur deux types d'aides destinées à l'édition de copies de films, la première concernant les salles des zones rurales et des petites villes qui réalisent moins de 35 000 entrées par an, et l'autre bénéficiant aux établissements des villes moyennes.

En 2000, l'ADRC a assuré la prise en charge et la répartition de 2 452 copies, soit une augmentation de 10 % par rapport à l'exercice précédent. Ces copies ont été distribuées pour 65 % (1 610 copies pour 119 titres) dans le cadre de l'aide destinée aux petites villes et pour 35 % (695 copies et 236 titres) dans le cadre de l'aide destinée aux villes moyennes. En 2001, le nombre de copies distribuées devrait avoisiner celui constaté en 2000.

Le budget de l'ADRC pour 2001 s'élevait pour ce qui concerne le fonctionnement à 1,382 million d'euros (9,065 millions de francs), dont 2,90 millions d'euros (19,05 millions de francs) de subventions versées par le CNC. Par ailleurs, une aide d'un montant de 207 000 euros (1,36 million de francs) était destinée à aider la diffusion des films du patrimoine. Pour 2002, les crédits consacrés par le CNC à cette association devraient être reconduits au même niveau.

d) La promotion du cinéma français

En liaison avec les professionnels, le CNC mène des actions en faveur de la promotion du cinéma, en particulier à travers un concours actif apporté à l'organisation de festivals et la participation à des opérations de promotion telles que la fête du cinéma.

En 2001, le CNC a consacré à ces manifestations 16,2 millions d'euros (106,27 millions de francs), hors festival de Cannes. Ces crédits sont gérés, dans leur quasi-totalité, à l'échelon déconcentré.

La mission de promotion du cinéma français est également assurée par des associations bénéficiant du soutien du CNC. Au-delà des concours apportés à l'association du festival international du film qui organise le festival de Cannes, le CNC contribue au financement d'une trentaine d'associations qui promeuvent ou font circuler des oeuvres de qualité ou participent à des actions d'éducation à l'image ou de démocratisation de la culture cinématographique. Il s'agit en particulier de celles qui regroupent à l'échelon national ou régional les salles classées « art et essai » et « recherche ». Le budget consacré à ces associations en 2001 s'élevait à 1,22 million d'euros (8 millions de francs).

• L'exportation

Compte tenu de l'étroitesse du marché national et de la tendance à l'augmentation des coûts de production, l'exportation constitue un enjeu majeur pour le cinéma français.

Or, l'audience internationale des films français demeure encore très aléatoire, variable d'une année à l'autre et liée au succès de quelques films.

Faute de disposer de données plus récentes, votre rapporteur ne pourra analyser que les résultats de l'année 1999, résultats au demeurant encourageants.

En effet, en 1999, les exportations de films français ont généré 105 millions d'euros (677 millions de francs) de recettes, soit une progression de 61 % par rapport à 1998.

Cependant, ces performances résultent pour l'essentiel du succès rencontré par le film de Luc Besson, Jeanne d'Arc , qui avec 53 millions d'euros (350 millions de francs) de recettes, représente 52 % du montant total des recettes d'exportations.

On relèvera que ce film ainsi que deux autres des cinq films les mieux vendus à l'étranger ont été réalisés en langue anglaise ou en double version.

Si l'on excepte le film Jeanne d'Arc , la répartition géographique des recettes fait apparaître que si les ventes sont restées stables en Amérique du Nord, elles ont baissé en Europe de l'Ouest et en Asie, qui constituent traditionnellement les principaux débouchés des exportations françaises.

Faute de statistiques globales permettant d'établir une tendance pour 2001, votre rapporteur relèvera avec satisfaction les excellents résultats commerciaux enregistrés en 2001 en Amérique du Nord par les films français : quatre films français ont déjà dépassé un million de dollars de recettes aux Etats-Unis. Par ailleurs, ces performances devraient encore être améliorées par les résultats du film Le fabuleux destin d'Amélie Poulain .

Face à ces chiffres satisfaisants, qui reflètent toutefois la fragilité de la position du cinéma français sur le marché international, on ne peut que souligner la faiblesse et le caractère disparate des mécanismes d'aide à l'expansion des films à l'étranger.

C'est seulement en 1997 que le CNC a mis en place un dispositif d'aides directes à l'exportation .

Ces aides s'articulent en trois volets :

- une aide destinée à soutenir les stratégies des producteurs et des exportateurs français par le financement de matériels de prospection ;

- une aide à la distribution des films français à l'étranger destinée aux distributeurs ;

- enfin, une aide au sous-titrage des films ayant pour objet d'encourager la diffusion des films français dans les pays hispanophones.

Les crédits consacrés à ces aides s'élevaient en 2001 à 2,82 millions d'euros (18,5 millions de francs).

Par ailleurs, le CNC soutient l'action de promotion du cinéma français mise en oeuvre par Unifrance Film .

Le budget d'Unifrance est financé à 80 % par une subvention du CNC, qui, après avoir fortement augmenté entre 1994 et 1996, n'a pas, depuis, été réévaluée et s'élève à environ 7,62 millions d'euros (50 millions de francs).

Les missions d'Unifrance s'articulent autour de trois axes : la promotion, la communication et l'information autour des films français. Les principales actions conduites par cette association sont les manifestations internationales consacrées au cinéma français : festivals de Yokohama et d'Acapulco et, depuis 1999, les « rendez-vous européens » à Paris. On rappellera que le CNC associe Unifrance à la gestion des aides à l'expansion des films français afin de les articuler avec les opérations de promotion qu'elle conduit.

? Le CNC soutient également l'action menée par l'association « Europa Cinémas » qui a pour objet d'aider à la diffusion du cinéma européen, à travers la constitution d'un réseau de « salles pavillons », qui s'engagent à programmer au moins 50 % de films européens sur leurs écrans et à organiser des actions de promotion autour de la cinématographie européenne.

Cette association, qui possède actuellement 809 écrans pour 328 salles dans 202 villes de 38 pays est financée par le programme MEDIA de la Commission européenne et par le CNC à hauteur respectivement de 3,9 millions d'euros (25,58 millions de francs) et 0,25 million d'euros (1,65 million de francs) en 2001.

? Plus marginalement, on évoquera également le soutien apporté sous forme d'offre de copies gratuites aux distributeurs des pays de l'Est, d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Amérique latine.

Ce système, créé en 1992, connaît un succès croissant. En 2001, 407 copies de films ont été ainsi offertes pour aider à la diffusion d'une quarantaine de films. Le coût de cette opération s'élevait pour le CNC à 76 225 euros (500 000 francs) en 2000, dernière année pour laquelle votre rapporteur dispose d'éléments chiffrés.

Le soutien à l'exportation fonctionne donc selon des mécanismes très différents de ceux mis en oeuvre pour le soutien à la production, à la distribution et à l'exploitation. Sont mis en oeuvre des dispositifs d'aide financés non pas par des recettes fiscales dégagées par la taxation du secteur mais par des crédits budgétaires destinés traditionnellement à des actions culturelles. Les aides dispensées sont donc sélectives et, pour l'essentiel indirectes dans la mesure où 70 % des crédits consacrés par le CNC au soutien à l'exportation sont affectés à l'association Unifrance.

S'interrogeant sur les moyens d'accroître l'impact de cette politique, votre rapporteur n'a pu qu'exclure la mise en place d'un mécanisme de soutien automatique à l'exportation, qui serait incompatible avec les règles du droit européen de la concurrence.

Il estime que, pour l'heure, l'existence de mécanismes efficaces de soutien automatique à la production constitue sans doute l'instrument le plus efficace en permettant l'existence d'une offre nombreuse et diversifiée mais également en assurant aux producteurs un soutien proportionnel au succès de leurs films. Par ailleurs, il considère que des mécanismes européens peuvent en ce domaine se révéler utiles.

A cet égard, il se félicitera du renforcement du programme MEDIA, le programme communautaire de soutien aux industries cinématographiques, audiovisuelles et multimédias, qui est entré dans sa dixième année.

Le programme MEDIA Plus, qui depuis le 1 er janvier 2001, a succédé à MEDIA II bénéficie d'une augmentation de l'enveloppe budgétaire : les sommes allouées passent de 310 à 400 millions d'euros (2 033,5 millions de francs à 2 623,8 millions de francs).

Cette évolution témoigne de la réussite de ce programme et de son succès auprès des professionnels.

On rappellera que le programme MEDIA II comprenait trois volets :

- un soutien au développement de projets (25 % du budget) dont la France était, avec l'Angleterre, la première bénéficiaire ;

- un soutien à la distribution (50 % du budget) sous forme principalement d'un soutien sélectif et d'une aide à la diffusion télévisuelle ;

- la formation (aides à l'écriture par exemple) et la promotion (25 % du budget).

Le programme MEDIA Plus reprend cette structure, en la renforçant dans deux directions : d'une part, la prise en compte des nouvelles technologies, et, d'autre part, un soutien accru à l'amélioration de la circulation en Europe des oeuvres et à leur promotion internationale, priorités que votre rapporteur estime très positive.

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