B. SIMPLIFICATION, MODERNISATION ET RAPPROCHEMENT DES ORGANISMES D'APPUI

Initiée en juin 1996, la réforme des organismes d'appui au commerce extérieur a été largement approfondie depuis l'été 1997. Trois mesures avaient été initialement arrêtées : le regroupement du Comité Français des Manifestations Economiques à l'étranger (C.F.M.E.) et  de l'Agence pour la Coopération Technique, Industrielle et Economique (A.C.T.I.M), le recentrage du Centre Français du Commerce Extérieur (C.F.C.E) sur sa mission d'information sur les marchés étrangers et enfin, le regroupement sur un même site géographique des deux organismes.

L'évolution des organismes d'appui, CFME-Actim et CFCE, répond à un souci de meilleure réactivité, d'adaptation aux techniques nouvelles et de simplification pour les entreprises. La réforme du dispositif public d'appui à l'internationalisation des entreprises a abouti à une nouvelle organisation autour de deux pôles principaux d'activité :

- la promotion assurée par le CFME-ACTIM, issu du regroupement du CFME et de l'ACTIM en 1998 et rebaptisé, au 1 er octobre dernier, Ubifrance-l'Agence française pour le développement international des entreprises ;

- l'information, assurée par le CFCE qui a vu ses activités recentrées autour de la diffusion de l'information sur les marchés extérieurs.

1. Ubifrance, fruit du regroupement du CFME et de l'ACTIM

Ubifrance, née de la fusion du CFME et de l'ACTIM en 1997 a pour mission de réaliser et de coordonner toutes actions de promotion destinées à préparer et à favoriser le développement international des entreprises françaises, notamment par des actions de coopération technique, industrielle et commerciale, de gestion des coopérants du service national en entreprise, et depuis 2001, des volontaires internationaux en entreprise et par l'accompagnement des entreprises en vue des foires, salons et manifestations internationales ou nationales à l'étranger.

Après 3 ans de fonctionnement, Ubifrance a montré ses capacités, en tant qu'instrument de soutien à la promotion des entreprises françaises à l'étranger, à satisfaire une demande forte tant des exportateurs que de la puissance publique, dont elle reçoit une dotation représentant 45 % de ses recettes. Le regroupement du CFME et de l'ACTIM est, sans conteste, bénéfique. Il a permis, en outre, à l'Agence de renforcer son action de promotion de l'image technologique de la France, notamment en coordonnant ses moyens, ses méthodes et son savoir-faire avec la DIGITIP.

Ubifrance se doit de répondre à la demande des entreprises exportatrices ainsi que de respecter les orientations de sa tutelle administrative. Pour mener à bien une politique efficace, l'Agence a besoin de structures financières solides et donc, puisqu'elle tire l'essentiel de ses ressources propres de la participation des entreprises à la procédure des CSNE, de réussir l'adaptation de la procédure CSNE à celle du Volontariat International. Au delà, l'Agence souhaite améliorer son efficacité et sa lisibilité externe.

Mener une politique efficace de promotion au service des entreprises et de l'Etat

L'action d'Ubifrance repose sur une programmation annuelle des opérations collectives (199 opérations en 2001 et 175 en 2002), qui sont sectorielles (pavillon français sur des salons spécialisées, colloques à l'étranger, invitation de délégations étrangères en France) ou multisectorielles (expositions françaises à Mexico, Pékin, Semaines françaises à Prague, Riga et Casablanca). Au-delà de ces opérations, l'action presse, les rencontres de partenariats industriels et technologiques ainsi que l'action européenne permettent aux entreprises, et notamment aux PME, de se valoriser sur les marchés internationaux et d'y nouer des actions pérennes.

Plusieurs mesures ont été prises pour renforcer l'efficacité du CFME-ACTIM :

- amélioration de la lisibilité de l'Agence tant à l'étranger qu'auprès des entreprises par une nouvelle dénomination : « UBIFRANCE, l'Agence française de développement international des entreprises » ;

- réorganisation pour renforcer la sectorialisation de l'Agence, permettant ainsi un accès plus aisé des entreprises aux actions proposées ;

- renforcement de l'action commerciale, (nouveau système informatique de gestion commerciale, recours au télémarketing interne ou externe) ;

- adaptation de l'organisme aux nouvelles technologies (mise en place d'un nouveau site interactif, dématérialisation papier des relations, dans l'action presse, entre Paris, les 10 bureaux de presse et les clients, et partenariat sur les sites export des grandes banques françaises destinés aux entreprises),

- formation professionnelle accrue des agents et début du processus de certification ISO 9001.

Les axes de développement de sa politique de promotion sont les suivants :

- intervenir au profit d'un nombre de secteurs économiques le plus étendu possible. Si le secteur des biens de consommation fait l'objet d'un effort important, en sus des secteurs traditionnels (énergie, transport, télécommunications, agro-industrie ...), la demande la plus forte vient, depuis trois ans, de la nouvelle économie (NTIC, Biotechnologie) constituée souvent d'entreprises qui démarrent et qui ont tout de suite besoin de l'international, notamment une présence dans la presse spécialisée nord américaine, européenne ou japonaise et aux salons spécialisés aux Etats-Unis ou en Allemagne ;

- travailler avec des partenaires professionnels, consulaires ou régionaux : dans le cadre des PARDI (Programme d'Action Régional pour le Développement International) lancés par le Secrétariat d'Etat au Commerce Extérieur, par le biais de nombreux accords conclus avec les Chambres de Commerce pour les inciter à recruter activement de la clientèle dans leur zone d'activité et enfin par l'association des régions à certaines actions comme les expositions françaises, pour qu'elles jouent un rôle incitateur auprès des entreprises et qu'elles puissent aussi faire leur propre promotion à l'international ;

- créer en coopération avec un groupe français de presse spécialisée, une exposition permanente de l'offre française de biens et de services sur Internet, afin de répondre à la demande des entreprises françaises et au désir ressenti des internautes professionnels étrangers d'élargir leur champ de fournisseurs ou d'établir des partenariats.

Réussir la mutation de la procédure CSNE vers celle du Volontariat International pour conforter l'assise financière d'Ubifrance

Avec la suspension du Service National primitivement fixée à fin 2002 puis anticipée mi-2001, la procédure des coopérants du service national en entreprises (CSNE) disparaît, tout comme celle des coopérants au service national en administration (CSNA). Elle est remplacée par celle du Volontariat International définie par la loi du 14 mars 2000 et les décrets du 1 er décembre 2000.

En échange de la sélection qu'elle opérait parmi les jeunes diplômés candidats, l'Agence recevait une participation financière des entreprises lesquelles procédaient au recrutement à l'issue du CSNE dans deux cas sur trois.

Les ressources propres d'Ubifrance issues de la procédure CSNE étaient importantes, en raison du vif succès de cette procédure -3.273 départs de coopérants en 2000- et permettaient de financer de nombreuses actions collectives au profit des entreprises exportatrices. Le Volontariat International doit donc obtenir un succès équivalent pour asseoir les ressources de l'Agence, au delà de la dotation budgétaire annuelle.

A la demande du Ministère des Affaires Etrangères et de la DREE, le CFME ACTIM a créé le Centre d'Information sur le Volontariat International (CIVI) destiné à faire la promotion du Volontariat International auprès des jeunes et à enregistrer leur candidature. Son action s'est fondée sur la création d'un site internet interactif, sur une action médiatique tant au niveau national et régional que dans la presse étudiante, ainsi que sur des actions de rencontres dans les sites universitaires, à Paris et en Province, et de présence sur les forums avec les entreprises.

Les résultats sont importants puisque aujourd'hui 20.000 jeunes se sont portés volontaires sur le site du CIVI , dont plus de 60 % de jeunes femmes. Le bénéfice professionnel d'une expérience à l'étranger, qui plus est prise en compte pour la valorisation des acquis professionnels lors du calcul des droits à la retraite, est un facteur de motivation. En outre, les indemnités mensuelles versées sont exonérées de l'impôt sur le revenu et exclues de l'assiette de la contribution sociale généralisée et de la contribution au remboursement de la dette sociale.

Dans le même temps, l'action auprès des entreprises a été vigoureuse, préparant ainsi l'anticipation de la fin du Service National.

Ainsi, pour l'année 2001, 1200 CSNE ont été incorporés et 600 à 800 jeunes devraient partir comme volontaires en entreprises à l'étranger. Votre rapporteur pour avis se félicite du bon démarrage de la nouvelle formule des VIE, dont il espère qu'elle satisfera autant les entreprises que la procédure du CSNE, unanimement reconnue pour son utilité.

2. Le Centre Français du Commerce Extérieur (CFCE), recentré sur sa mission d'information sur les marchés étrangers

Dans cette nouvelle organisation, le CFCE a pour mission, dans le cadre de la politique gouvernementale et des directives du Secrétariat d'Etat au commerce extérieur, de mettre à disposition des entreprises, en particulier des PME, l'information nécessaire pour leur développement international.

A cet effet, le CFCE diffuse l'information publique produite par le réseau des Postes d'Expansion Economique. Il est chargé d'en assurer une diffusion la plus large possible et s'est doté pour cela depuis 1998 :

- d'une direction commerciale chargée d'assurer la promotion de l'information sur les marchés extérieurs et d'analyser les besoins des entreprises pour y répondre avec les produits les mieux adaptés. L'amélioration de la démarche commerciale du CFCE s'est traduite par une fidélisation accrue de la clientèle et un développement significatif du chiffre d'affaires moyen par client (passé de 488 € en 1998 à 671 € en 2001) ;

- d'un système d'information en ligne comprenant une chaîne de traitement entièrement numérisé depuis la production jusqu'à la diffusion, une base de données interrogeable en langage naturel et proposant plus de 40.000 références, des services personnalisés en ligne (téléachat sur le site internet « Planet Export », gestion de profils...).

En outre, le CFCE s'est vu confier la gestion du « Fil de l'export », numéro de téléphone spécifique permettant d'orienter rapidement l'entrepreneur désirant une information relative au commerce international. Depuis sa création, plus de 10 000 entreprises, dont 85% de moins de 200 salariés, ont appelé le Fil de l'export. Toutefois, ce service reste mal connu ; seule une amplification considérable de l'effort de communication sur le « Fil de l'export » permettrait d'en faire un outil reconnu d'information.

L'exercice 2002 du CFCE est orienté vers une logique de demande, plutôt que d'offre, ce qui devrait aboutir à une grille plus resserrée prenant davantage en compte les attentes des entreprises et de leurs organisations professionnelles. Ainsi, l'offre de produits très demandés, tels les guides répertoires d'opérateurs étrangers, devrait se développer à l'avenir. L'offre s'ajustera :

Aux priorités géographiques : hors la zone OCDE, sur laquelle les besoins en information des entreprises en informations restent très importants, le CFCE développe, avec l'apport des PEE, son offre éditoriale et événementielle sur les grands pays émergents d'Asie (Chine, Inde,...) et d'Amérique Latine (Mexique, Brésil, Argentine, Chili,...) en tenant compte des processus d'intégration régionale qui se mettent en place et sur les pays en voie d'adhésion à l'Union européenne.

Les évolutions du pourtour méditerranéen retiennent également l'attention des entreprises et les actions sur des marchés tels que le Moyen-Orient et l'Asie demeurent nombreuses ;

Aux secteurs stratégiques : les NTIC, l'énergie, les télécommunications, les projets d'infrastructure dans les domaines du transport, de l'eau et du tourisme, la distribution, les biotechnologies, l'environnement -notamment dans les pays d'Europe Centrale et Orientale- et la santé, surtout, en Afrique et au Proche et Moyen Orient.

Pour les produits agroalimentaires, les secteurs les plus suivis sont les fruits et légumes, les produits laitiers, les filières viandes et le secteur viticole ; la sécurité alimentaire est également au coeur des préoccupations.

A la nécessité de prendre en compte certains intérêts permanents : modes d'accès aux financement multilatéraux ; environnement économique, social et juridique dans les pays « à risques » ou en crise ; maîtrise du foisonnement normatif dans l'Union Européenne ; prospectives sur les nouvelles tendances des marchés, l'accès aux marchés et l'émergence des pouvoirs locaux.

Votre rapporteur pour avis encourage la dynamique du CFCE, tant en matière de développement commercial que de modernisation du système informatique.

La politique d'information française soutient favorablement la comparaison internationale, tant en termes d'abondance et de qualité des informations mises à disposition des entreprises qu'en termes de satisfaction des clients. Toutefois, elle pêche essentiellement sur un point : le faible nombre de possibilités d'affaires portées à la connaissance des entreprises , alors que ce service est très développé -y compris en ligne, moyennant authentification- par nos concurrents, singulièrement britanniques, mais également américains, canadiens ou encore espagnols.

3. Regroupement opérationnel, et bientôt géographique, d'Ubifrance et du CFCE ?

Initiée en Juin 1996, la réforme des organismes d'appui au commerce extérieur a été largement approfondie depuis l'été 1997. Trois mesures avaient été initialement arrêtées : le regroupement du Comité Français des Manifestations Economiques à l'étranger (C.F.M.E.) et de l'Agence pour la Coopération Technique, Industrielle et Economique (A.C.T.I.M), le recentrage du Centre Français du Commerce Extérieur (C.F.C.E) sur sa mission d'information sur les marchés étrangers et enfin, le regroupement sur un même site géographique des deux organismes.

Dans le prolongement de la réforme du dispositif public d'appui et dans un souci d'amélioration de la qualité des prestations servies, le CFCE et le CFME ACTIM se sont organisés pour davantage coordonner leurs actions en faveur des entreprises, en particulier autour des grandes expositions françaises à l'étranger montées par Ubifrance.

Pour cela, le CFCE et Ubifrance organisent régulièrement des réunions de concertation sur leurs programmes respectifs. Le but de ces réunions est de proposer des séquences d'actions cohérentes aux entreprises, depuis l'information sur les marchés jusqu'à la présence physique sur un stand où l'entreprise pourra nouer des contacts avec des professionnels locaux, importateurs, agents, distributeurs ...

Ainsi, en 2000, le CFCE et Ubifrance ont proposé aux entreprises exposantes aux expositions en Hongrie, en Turquie et en Corée des prestations intégrées consistant à :

- organiser un séminaire en amont de chacune de ces expositions avec participation gratuite pour les entreprises pré-inscrites à l'exposition ;

- organiser pour toutes les entreprises participant à l'exposition une demi-journée « portes ouvertes » au CFCE au cours de laquelle l'entreprise bénéficie de rendez-vous avec les experts du CFCE et avec l'équipe organisatrice de la manifestation ;

- préparer un dossier complet qui est remis à chaque exposant. Ce « kit d'information » est constitué de fiches d'information sur le pays et le secteur d'activité de l'exposant, de notes ou études du Poste d'Expansion Economique, de l'ouvrage « l'Essentiel d'un Marché » publié par le CFCE, ainsi que de tout autre document permettant à l'exposant d'optimiser sa connaissance du pays dans lequel il s'expose. Près de 200 kits d'information ont ainsi été réalisés par le CFCE à la demande des exposants sur les manifestations du CFME ACTIM en 1999.

Il a également été décidé de mettre en place un Comité d'Orientation Stratégique présidé par le Directeur des Relations Economiques Extérieures et composé des Présidents et Directeurs Généraux des deux organismes ainsi que de certains sous-directeurs de la DREE. Son rôle est de déterminer les priorités d'action et les grandes orientations des deux organismes en vue d'assurer une coordination et une complémentarité de travail entre Ubifrance et le CFCE.

Le projet de regroupement immobilier des organismes remonte à 1996 (Rapport Karpeles) et a été confirmé depuis comme prioritaire par le Secrétaire d'Etat au Commerce Extérieur en juillet 1998, suite à un avis favorable du Secrétariat d'Etat au Budget.

L'option retenue est un échange entre les immeubles d'Iéna et d'Eylau avec un immeuble à construire par un promoteur privé dans la ZAC rive gauche, à proximité de la Bibliothèque Nationale. Hors incidence fiscale, l'opération sera neutre pour le budget des organismes et de l'Etat. Le dossier est toutefois complexe à gérer dans ses aspects domaniaux et fiscaux.

Plusieurs avant-projets d'architecture sommaire (APS) ont été présentés aux administrateurs du CFCE et d'Ubifrance, mais de nouvelles contraintes environnementales ont nécessité la réalisation d'un nouvel APS qui a été présenté pour avis aux administrateurs du CFCE au prochain conseil d'administration d'octobre 2001.

La promesse synallagmatique d'échange pourrait être signée avant la fin de l'année et il faudra compter 36 mois pour la construction du nouvel immeuble. Le CFCE et le CFME ACTIM pourraient donc emménager dans leurs nouveaux locaux fin 2004.

Ce projet de regroupement physique des deux organismes est important pour présenter aux entreprises les pôles promotion et information du dispositif public d'appui regroupés sur un même site moderne et adapté.

Au delà d'un simple regroupement physique, le projet permettra de rapprocher les équipes des deux organismes et d'améliorer encore les synergies pour le bénéfice des entreprises.

Votre commission appelle le Gouvernement à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour que la perspective d'une efficacité accrue, grâce à un pôle unique de promotion et d'information à l'export, l'emporte sur les difficultés juridiques du regroupement physique du CFCE et d'Ubifrance.

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