C. LE CONTENU DE LA RÉFORME DES AIDES AU LOGEMENT

Cette réforme, décidée lors de la conférence sur la famille du 15 juin 2000, répond à un double objectif : elle harmonise et simplifie le dispositif des aides personnelles et permet un traitement équitable et cohérent de l'aide des ménages ayant de très faibles revenus, qu'ils soient issus du travail ou de transferts sociaux.

Elle consiste, en effet, au plan technique, en la création d'un barème unique qui unifie l'APL et l'AL dans le secteur locatif hors foyers et qui a été conçu de telle sorte qu'il maintient l'aide à son niveau maximal jusqu'à un montant de revenu équivalent au RMI et la fait décroître ensuite linéairement au fur et à mesure de l'augmentation des revenus jusqu'au revenu d'exclusion de l'ancien barème de l'APL ; un ménage ayant des revenus du travail inférieurs ou de même niveau que le RMI aura, au terme de la réforme, la même aide que le Rmiste, soit l'aide maximale, alors que son aide résultant des anciens barèmes était nettement inférieure. La réforme met ainsi en oeuvre les principes de justice sociale souhaités par le gouvernement et conduit à une amélioration sans précédent de l'aide personnelle des ménages modestes.

La première étape, qui a pris effet au 1 er janvier 2001, consiste à assurer une aide au logement maximale pour des revenus équivalents à 75 % du montant du RMI. Un premier bilan en a été présenté lors de la conférence de la famille du 11 juin 2001 : 55 % des bénéficiaires obtiennent un gain et, pour près d'un million d'allocataires (20 %), celui-ci est supérieur à 15 euros (100 francs) par mois. Grâce à la mise en place d'un mécanisme compensant intégralement les pertes éventuelles, aucun ménage n'est perdant.

A travers la mise en oeuvre de la seconde étape au 1er janvier 2002, l'aide versée sera maximale jusqu'à un revenu (salaire ou minimum social), équivalent désormais à 100 % du RMI. Au delà, l'aide continuera à décroître de façon linéaire en fonction de l'augmentation des revenus.

Sur les 4,8 millions de foyers concernés, près de 75 % verront leur aide au logement augmenter pour un montant moyen d'environ 274 euros (1.800 francs) par an, sans qu'aucun bénéficiaire ne subisse de baisse de ses allocations. 1,2 millions de foyers modestes, dont 125.000 jeunes adultes, gagneront plus de 30 euros par mois (200 francs).

Le coût total de cette réforme, atteint en 2002 quand la réforme sera définitive, est de 991 millions d'euros (6,5 milliards de francs). Le coût pour le budget du logement sera de 549 millions d'euros (3,6 milliards de francs).

Votre rapporteur pour avis se félicite du contenu de cette réforme, qui constitue une mesure de justice sociale, et offre, en outre, un moyen de lutte contre le phénomène de « trappe à pauvreté », en ne pénalisant plus -pour les très faibles revenus- la reprise d'une activité professionnelle.

Cependant, et comme cela avait été souligné l'an dernier, cette réforme reste incomplète, car elle ne prend pas en compte les aides-accession ni les aides versées pour des hébergements spécifiques (logements-foyers).

Il faut néanmoins relever que lors de la dernière conférence de la famille, il a été annoncé que les conditions d'une réforme de même nature que celle qui a été réalisée en locatif ordinaire seraient examinées au cours de l'année 2002 pour les logements foyers. Dans ce cadre, le principe d'une aide maximale maintenue pour les faibles revenus d'activité profiterait prioritairement aux jeunes qui, en outre, n'ont pas droit au RMI.

Par ailleurs, il conviendrait également de revoir -pour les simplifier- les circuits de financement de l'Etat vers le FNAL et le FNH, puisque, sans logique aucune, l'Etat finance les deux fonds, puis le FNAL opère un versement au FNH. Selon les observations de la Cour des Comptes, il apparaît également que les frais de fonctionnement des caisses d'allocations familiales sont trop élevés.

Plus généralement -et peut-être s'agit-il du prochain chantier à ouvrir s'agissant des aides au logement-, il faudrait parvenir à une unification complète des aides dans le parc tant privé que social. Mais ceci suppose une réforme du conventionnement.

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