II. LES TENDANCES DU MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION AU NIVEAU EUROPÉEN

A. UNE REPRISE DU MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION EN EUROPE

Le marché de la construction des quinze pays appartenant à l'Union européenne était estimé à 6.000 milliards de francs (920 milliards d'euros) en 2000, contre 4.350 milliards de francs en 1994, soit une croissance en valeur courante de près de 40 %.

Si l'on compare les années 1994 et 2000, on constate que la part de l'entretien de bâtiment a augmenté (de 31 à 36 % du marché de la construction), tandis que celle du logement neuf se rétractait (de 26 à 24 %), de même que celle du génie civil (de 22 à 20 %) et celle des bâtiments publics neufs (de 6 à 4 %). La construction de bâtiments non résidentiels privés représente, quant à elle, 15 % du marché, cette donnée masquant des évolutions très contrastées selon les années et selon les pays.

En 1998, suivant le rétablissement de la croissance économique générale, tous les secteurs de la construction se sont redressés. En 1999 et en 2000, la croissance de l'activité construction a atteint + 3 % en volume en moyenne annuelle en Europe, ces trois années totalisant la meilleure conjoncture de la décennie.

En 2001 et en 2002, la croissance de l'activité devrait être plus modérée (+ 1,3 % en 2001 et + 1,7 % en 2002), en raison d'un recul du logement neuf et d'une moindre croissance des bâtiments non résidentiels. Les éléments d'information qui suivent sur les pays membres de la communauté européenne n'intègrent pas les évènements survenus à l'automne 2001, qui pourraient avoir un impact négatif sur la croissance du secteur.

L'Allemagne connaît un ralentissement de l'activité de la construction depuis 1996. La récession, qui touche tous les secteurs d'activité sauf l'entretien, devrait atteindre plus de 2 % en 2001 comme en 2000. Un redressement est prévu en 2003, après une stagnation en 2002. La conjoncture est obérée par le ralentissement d'activité dans les nouveaux Länder. Le nombre de logements achevés a sensiblement diminué depuis 1998 et il passerait en-dessous de 300.000 en 2002. A noter que l'Allemagne représente à elle seule plus du quart du chiffre d'affaires européen.

La Grande-Bretagne a connu une faible progression de l'activité au cours des années 1998, 1999 et 2000, de l'ordre de +1,5 % par an en volume. Les prévisions pour 2001 et 2002 sont plus favorables, du fait d'une reprise des investissements publics dans le génie civil, dans le cadre du « Plan décennal des transports », et d'une progression de la construction de bâtiments commerciaux.

L'Italie a connu un brutal ralentissement d'activité dès 1993-1994, suivi de trois années de stagnation, jusqu'en 1998. La reprise du génie civil en 1997 a été confortée par le bâtiment non résidentiel en 1998, puis par le logement neuf en 2000. Les perspectives d'activité sont favorables (+ 3,3 % en 2001 et + 2,1 % en 2002).

L'Espagne a connu une forte activité depuis 1998, avec un taux de croissance culminant à près de 9 % en volume en 1999, soutenu par une forte croissance du logement neuf et par la construction et la rénovation de bâtiments non résidentiels. En 2002, la croissance de l'activité serait encore de + 2,5 %, tirée par le génie civil.

La Belgique , qui a connu une activité soutenue depuis 1997, notamment grâce à des travaux de rénovation de génie civil en 1999 et 2000, année électorale, prévoit une stagnation en 2001 et une croissance de l'ordre de 2 % en 2002.

Les Pays-Bas ont connu une forte croissance économique au cours des dernières années, liée au niveau des exportations et à la confiance des ménages. Dans ce contexte, la croissance de la construction a culminé en 1999 (+ 5,4 %), et a atteint près de 20 % en volume sur la période 1995-2000. La stagnation prévue en 2001 du fait d'un recul du bâtiment neuf (logement et non résidentiel), devrait permettre une détente du marché du travail et des prix. Une croissance modérée (+ 1,5 %) est anticipée pour 2002.

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