II. PERSPECTIVES POUR LA NOUVELLE-CALÉDONIE, LES TERRITOIRES ET LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES D'OUTRE-MER

A. LA NOUVELLE CALÉDONIE

L'économie calédonienne a connu en 2000 un rythme d'activité soutenu appuyée par des transferts de la métropole importants, contribuant à fonder des programmes d'investissements publics et privés substantiels.

La bonne tenue des cours du nickel et l'attrait que ce secteur exerce sur les grandes sociétés productrices et les projets qu'elles ont engagés, constituent un élément d'assurance dans l'avenir très important pour les investisseurs.

1. La croissance des différents secteurs d'activité

Les productions commerciales traditionnelles -café, coprah- ont connu une évolution divergente. Ainsi, le café a poursuivi son déclin en 2000, sa production atteignant un minimum à 18 tonnes. La production de coprah en revanche, bien que restant modeste, a augmenté de 90 %.

L'élevage bovin , première spécialisation de l'agriculture calédonienne, est surtout orienté vers la production de viande et n'a connu qu'un léger recul, inférieur aux données métropolitaines (3939 tonnes soit -6,2 %).

Le développement du secteur de la pêche s'est poursuivi en 2000 : les exportations de poissons ont augmenté de 33 % en volume et de 53 % en valeur, l'essentiel (4,2 millions d'euros sur un total de 4,9 millions d'euros) étant constitué par du thon frais expédié au Japon.

L'aquaculture de crevettes tropicales est devenue l'une des premières activités économiques et d'importants investissements publics et privés, ainsi qu'un appui scientifique et technique de l'IFREMER, ont permis un doublement de la production depuis 1995.

Les sites de production, répartis entre 10 fermes et 4 écloseries, sont pour l'essentiel situés en milieu rural et emploient plus de 500 personnes, constituant la seconde activité exportatrice après le nickel.

La Nouvelle-Calédonie est restée le troisième producteur mondial de nickel avec une production de 7,4 millions de tonnes de minerai, en hausse de 13 %, représentant 127.000 tonnes de métal contenu. La production mondiale est de l'ordre de 1.100.000 tonnes de métal contenu.

L'emploi dans les mines, après avoir diminué sensiblement de 2.005 fin 1998 à 1.732 emplois fin 1999 s'est stabilisé en léger redressement à 1.754 fin 2000. S'agissant de l'activité métallurgique, SLN reste la seule entreprise de transformation de minerai.

Les exportations de minerai ont augmenté en volume de 8,4 % à 4.109.000 tonnes et en valeur de 77 % à 128  millions d'euros (838 millions de francs).

Les exportations de produits métallurgiques ont augmenté de 1,9 % à 57.579 tonnes de nickel contenu pour un montant de 455 millions d'euros (2.986 millions de francs) soit +42 %.

En ce qui concerne le tourisme , le bilan en 2000 est positif, même si les flux touristiques restent modestes avec 110.000 visiteurs. Toutefois l'année 2001, compte tenu de l'arrêt des vols d'AOM fin mars 2001, enregistrera de moins bons résultats et le phénomène sera sans doute amplifié par les conséquences des attentats du 11 septembre.

B. LA POLYNÉSIE FRANÇAISE

1. Un bilan général positif

La croissance de l'économie polynésienne s'est poursuivie en 2000. Le dispositif d'aide de l'Etat, mis en place d'abord par le pacte de progrès de 1994 au moment de la suspension des essais, puis par la convention pour le renforcement de l'autonomie économique de la Polynésie française en 1996 au moment de l'arrêt définitif, paraît avoir bien joué son rôle. Les transferts de l'Etat restent pratiquement stabilisés au niveau atteint au début de la décennie précédente, l'année 2000 enregistrant un léger accroissement par rapport à 1999 à 1.045 millions d'euros (6.855 millions de francs)  (+2 %).

La croissance a été également portée par une demande intérieure soutenue, confortée par des mesures d'aides sociales et par un développement d'investissements encouragés par les aides fiscales de l'Etat. Un développement des infrastructures des moyens de transport a également favorisé l'essor du tourisme.

Le dynamisme démographique que montrait le recensement de population effectué en septembre 1996, s'est maintenu, alimenté à la fois par un taux de natalité élevé, à 21 pour mille (13,2 en métropole) et un taux de mortalité faible de 4,3 pour mille (9,1 en métropole). Ces chiffres, qui résultent de la jeunesse de la population dans un contexte sanitaire de qualité, ne sont pas sans susciter des inquiétudes chez les responsables et élus du territoire quant à la possibilité pour l'économie locale d'absorber l'arrivée des jeunes sur le marché du travail.

2. Les résultats des principaux secteurs d'activité

Les recettes du tourisme , en forte progression, s'élèvent pour 2000 à 320 millions d'euros (2.099 millions de francs), représentant 62 % des recettes hors réexportation, après les excellents résultats des années 1999 et 2000. En particulier, un développement très important du tourisme de croisière a été constaté.

La perliculture a pris son essor à partir de 1983 et s'est développée depuis en transformant le nord de l'archipel des Tuamotu et des Gambier, dont la population a augmenté de 24 % entre 1988 et 1996.

Une trentaine d'îles et environ 2 000 personnes tirent aujourd'hui leurs revenus de cette activité.

La quantité de perles exportées n'a cessé d'augmenter depuis dix ans et la perle est devenue de loin le premier poste d'exportation en valeur du Territoire, représentant 175 millions d'euros (1.148 millions de francs).

Depuis l'année 1998, les prix de négociation des perles sur le marché international ont baissé, cette baisse étant liée à la crise financière asiatique et à une forte demande de perles de petite taille. Les recettes à l'exportation n'ont pu être maintenues que grâce à une augmentation du nombre de kilos exportés et le développement de ce secteur a nécessité l'adoption de mesures réglementaires d'accompagnement.

Le secteur de la pêche est resté longtemps au stade artisanal avant de connaître une profonde mutation au début des années 90.

La pêche polynésienne s'organise autour de deux pôles complémentaires :

- une pêche artisanale, orientée vers les marchés locaux, à Tahiti comme dans les archipels éloignés. Elle recouvre la pêche lagonaire, pêche familiale, souvent pratiquée en complément d'une autre activité, la pêche côtière, et la pêche des bonitiers (pêche aux thons et aux bonites).

- une pêche de type semi-industriel, essentiellement tournée vers les marchés extérieurs, qui s'est développée avec une flottille de pêche hauturière composée de soixante unités actuellement.

La modernisation de la flotte a permis l'allongement des campagnes et l'accès à de nouvelles zones de pêche. La préparation et la congélation des poissons sur les navires ont contribué à une meilleure valorisation des prises et à une optimisation des temps de pêche. Ceci s'est accompagné d'une augmentation sensible du volume des prises. La production estimée atteignait environ 5.400 tonnes en 1995 et 8.800 tonnes en 2000.

L'essor de la pêche polynésienne est facilité par une forte croissance de la demande locale, notamment en zone urbaine, et par le développement des circuits de commercialisation. On constate également à une forte progression des exportations de poissons, qui atteignent 6,6 millions d'euros (43,3 millions de francs)  en 2000.

La production traditionnelle de coprah est essentielle pour le maintien des ressources des populations rurales des îles, notamment aux Tuamotu et sur les atolls où la perliculture n'existe pas.

Si cette filière a suscité des inquiétudes ces dernières années, les résultats récents sont plus encourageants. La production de coprah est en hausse de 23% après une hausse de 15 % en 1999.

Le monoï s'intègre dans la filière coprah dont il est un sous-produit. Les exportations ont, de 1991 à 1995, bénéficié d'une demande soutenue sur les marchés français et nord-américain. Mais à partir de 1996, on enregistre une forte chute et malgré une légère reprise constatée, l'importance de ce secteur devrait rester modeste.

C. WALLIS ET FUTUNA

L'intégration de l'économie de Wallis et Futuna progresse lentement. En effet on peut encore considérer actuellement que l'on est en présence de deux types d'économie :

- la sphère des productions traditionnelles largement régie par des systèmes d'échanges réglés encore pour une part notable par la coutume

- et celle des autres biens dont l'acquisition est permise par flux financiers provenant essentiellement de l'Etat.

1. L'activité économique en progression

Le secteur public emploie l'essentiel de la main d'oeuvre avec 1.067 agents locaux au 31 mars 2000, tandis que le secteur privé (et semi public) en comptait 715 à la même date. Enfin 184 personnes étaient employées dans les chantiers de développement.

Le commerce se développe rapidement sur le territoire ainsi que les services (informatique et réseau Internet, maintenance électroménager). Ces deux créneaux emploient 70 % des actifs du secteur privé.

Pendant de nombreuses années, un flux de travailleurs de Wallis et Futuna a émigré en Nouvelle-Calédonie. Le nouveau statut de celle-ci lui permet désormais d'accorder une préférence à ses originaires. Une négociation est en cours actuellement entre les deux territoires dans le cadre d'un accord particulier pour en préciser les conditions d'application aux originaires de Wallis et Futuna, si de telles dispositions étaient prises.

Le contrat de développement 2000-2004 a été signé lors de la venue du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer à Wallis et Futuna le 4 mai 2000. L'enveloppe accordée au territoire est de 37,2 millions d'euros (244 millions de francs). Les principaux domaines d'action de ce contrat sont l'éducation, l'agriculture et l'emploi.

Il faut noter également la signature, fin novembre 1999, du programme indicatif de l'aide communautaire au territoire de Wallis et Futuna dans le cadre du VIII ème Fonds européen de développement. L'enveloppe de 6,4 millions d'euros (42 millions de francs)  se répartit pour moitié entre l'amélioration des infrastructures maritimes, avec l'agrandissement du quai de Mata-Utu et la préservation de l'environnement.

2. Les projets de développement économique

Des investissements importants sont en cours de réalisation comme la rénovation de la piste de l'aérodrome de Wallis-Hihifo et le balisage de la piste en herbe de Futuna.

Par ailleurs, en 2000, ont été mis en service un quatrième groupe diesel de 1.000 kw à Wallis et une nouvelle centrale à Futuna.

Enfin, de nouveaux projets visent, notamment, à améliorer les infrastructures scolaires sur le territoire, ainsi que les dispositifs de formation professionnelle.

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