3. EuroNews

a) Une audience en hausse

La chaîne touche en avril 2002 près de 124 millions de foyers (dont 114 en Europe) dans 76 pays du monde, par le câble, le satellite, et les réseaux hertziens, soit 19 millions de plus qu'en décembre 2000 (+ 18,1 %).

Cette progression est due en grande partie à l'évolution de la diffusion en numérique par satellite, notamment au Royaume-Uni, au lancement des langues russe et portugaise, au démarrage en Amérique du Nord, et à la forte percée réalisée aux Pays-Bas.

• Évolution de la diffusion en numérique par satellite

Depuis janvier 2001 la distribution par satellite a doublé : elle est passée de 9 millions à 18 millions de foyers en avril 2002. Cette forte évolution concerne principalement l'Europe.

Pour le reste du monde, la distribution satellitaire a progressé d'environ 800 000 foyers, notamment en Arabie Saoudite, avec le support du satellite Arabsat.

• Lancement de la langue russe

L'arrivée de la langue russe en septembre 2001 a renforcé la position d'Euronews vis-à-vis des opérateurs de câble et de bouquets numériques en leur offrant la possibilité de toucher une nouvelle catégorie d'abonnés : les russophones, en Russie bien-sûr mais aussi dans d'autres pays européens.

• Démarrage en Amérique du Nord

Depuis le mois d'octobre 2001, EuroNews est disponible sur Cablevision, réseau câblé situé à New York ; à fin du mois d'avril la chaîne comptait 23 000 abonnés numériques. Il s'agit de la première présence d'EuroNews aux Etats-Unis.

b) Une impasse financière

En dépit de ces bons résultats, Euronews se trouve à l'heure actuelle en grande difficulté financière. En effet, alors que la société a perdu 4,1 millions d'euros en 2001, l'actionnaire britannique ITN a annoncé son retrait du capital de la chaîne d'ici la fin de l'année.

4. Radio France Internationale

a) Les orientations

• La poursuite du développement

RFI a, en 2001, poursuivi son développement dans certaines zones géographiques.

C'est particulièrement le cas en Afrique. Ainsi en Afrique de l'Ouest, RFI a consolidé sa présence au-delà des capitales : à Zinder et Maradi au Nigeret à Ziguinchor au Sénégal. Dix ans après le vote d'une loi sur l'audiovisuel au Cameroun, RFI a pu installer un relais à Yaoundé et a expédié le matériel pour deux autres relais (Douala et Bafoussam). L'ouverture d'un relais à Kinshasa, seconde ville francophone au monde, et à Lubumbashi coïncide avec le changement à la tête de la République Démocratique du Congo. Enfin RFI pénètre en Afrique australe anglophone avec un relais à Maseru, et la signature d'un accord avec Windhoek. Certains accords de reprise sur l'ensemble du continent s'accompagnent d'appui en matériel.

En Europe centrale, RFI a ouvert deux relais en 2001, à savoir Sarajevo en Bosnie et Dresde en Allemagne, et vient d'obtenir, après des années d'efforts, une fréquence partagée avec la BBC à Budapest.

Dans l'attente de la conclusion des projets au Moyen-Orient, il convient de souligner que RFI a entrepris les travaux de réhabilitation des installations de Radio Liban, qui reprend ses programmes 12h/24.

• Le renforcement des efforts de numérisation

Par ailleurs RFI a continué sa modernisation interne en poursuivant la numérisation de la diffusion et de la production.

• Améliorer le contenu pour satisfaire les attentes du public

RFI a poursuivi son travail d'adaptation des contenus, des formats et des horaires de certaines émissions en langues étrangères. Surtout, RFI a soutenu ses filiales qui ont toutes connu un fort accroissement : Radio Sofia par exemple a fait passer sa production locale journalière de 2 heures à 11 heures. Enfin RFI a tenu à renforcer les études d'audiences qui lui permettent de réajuster les contenus de ses programmes.

Il convient de souligner que le ministère des affaires étrangères a demandé à RFI de mener ses développements à effectifs constants, estimant même que les investissements consentis en matière de numérisation des processus de production devraient conduire à des économies sur la masse salariale. Il est à craindre cependant que la forte augmentation de la masse salariale enregistrée depuis 2000 du fait de l'application de la réduction du temps de travail et de l'accord sur les résorptions de disparités salariales dans l'audiovisuel public n'obère sérieusement toute possibilité significative de développement de RFI dans l'avenir immédiat.

b) Les perspectives pour 2003

• Vers la signature d'un contrat d'objectifs et de moyens

En 2001-2002, la négociation d'un contrat d'objectifs et de moyens entre RFI et l'Etat a permis d'examiner les orientations que les pouvoirs publics souhaiteraient assigner à la radio extérieure.

S'agissant de la stratégie générale de la radio extérieure, les différentes tutelles et la direction de l'entreprise se retrouvent sur les orientations suivantes :

- confirmation de la priorité à l'information décidée en 1996 ;

- régionalisation des signaux, permettant une meilleure adaptation à chaque public ;

- rapprochement des rédactions en français et en langues étrangères, visant une meilleure cohérence rédactionnelle et une organisation plus rationnelle des rédactions en langues étrangères ;

- recherche d'implantations en FM comme alternative à l'onde courte ;

- numérisation de la production ;

- recherche de synergies et de collaborations avec l'audiovisuel public national (notamment Radio France) et extérieur ainsi qu'avec l'AFP.

La seule divergence tient à la contrainte budgétaire qui pèse sur l'évolution des moyens de l'Etat, et notamment sur ceux du ministère des affaires étrangères, contrainte que RFI éprouve une certaine difficulté à intégrer dans ses propositions de développement.

Cette divergence a néanmoins provoqué l'ajournement de la négociation du COM, qui devrait reprendre au cours des prochains mois.

• Des perspectives budgétaires délicates

Dans l'immédiat, l'équilibre du budget 2002 n'a été assuré que par l'utilisation de reliquats de gestion à hauteur de 1,8 million d'euros, alors que l'Etat avait déjà accordé à RFI une progression de ses moyens de 6,1 millions d'euros (+ 5,2%), répartis entre le ministère des affaires étrangères (+ 0,76 million d'euros ) et la redevance (+ 3,81 millions d'euros en loi de finances initiale pour 2002 et + 1,52 million d'euros en loi de finances rectificative pour 2001).

RFI ne bénéficiera en 2003 que d'un supplément de 1 % de la subvention du ministère des affaires étrangères (700 000 euros) et de 2 % de la redevance (1,1 million d'euros).

Votre rapporteur craint que cette faible progression des ressources publiques octroyées à la société n'obère sérieusement son développement.

En effet, RFI doit faire face, en plus de ses coûts fixes, au financement du passage de son personnel aux 35 heures, qui jusqu'à présent n'a pas été intégré dans la base budgétaire mais financé par des suppléments de redevance affectés en loi de finances rectificative.

Votre rapporteur estime urgent que soit signé un contrat d'objectifs et de moyens qui puisse assurer à RFI une hausse régulière de son financement en échange de la mise en oeuvre d'une véritable politique de redéploiement fondée sur le choix de priorités, arrêtées avec les tutelles, en matière de publics cibles, de zones géographiques et de modes de diffusion.

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