B. LE RÉSEAU DE LA DÉCENTRALISATION DRAMATIQUE

En raison de la nouvelle procédure de répartition des crédits d'intervention mise en oeuvre à partir de 2003, il est encore plus difficile que pour les exercices précédents d'analyser l'évolution des moyens consacrés au réseau de la décentralisation dramatique.

• Les centres dramatiques

On rappellera que ce réseau regroupe 27 centres dramatiques nationaux, six centres dramatiques nationaux pour l'enfance et la jeunesse et 11 centres dramatiques régionaux.

L'activité de ces établissements pour les saisons 1999-2000 et 2000-2001 est retracé dans le tableau ci-après :

CDN pour l'enfance et la jeunesse

nombre de représentations au siège

nombre de représentations en tournée

nbre repr. Total 99/00

nbre repr. Total 00/01

fréquentation payante au siège

fréquentation payante en tournée

fréquent. Totale 99/00

fréquent. Totale 00/01

nombre de créations

99/00

00/01

99/00

00/01

99/00

00/01

99/00

00/01

99/00

00/01

Lille / Grand Bleu

135

134

138

144

273

278

31 841

26 528

24 875

29 125

56 716

55 653

2

3

Lyon

123

138

28

50

151

188

24 826

37 789

5 276

5 276

30 102

36 137

2

3

Strasbourg

295

379

193

184

488

563

32 495

43 204

15 292

12 896

47 787

56 100

8

4

Vire

144

72

80

102

224

174

19 164

13 725

10 542

12 801

29 706

26 526

5

6

Total

697

723

439

480

1 136

1 203

108 326

121 246

55 985

60 098

164 311

174 416

17

16

Centres dramatiques régionaux

nombre de représentations au siège

nombre de représentations en tournée

nbre repr. Total 99/00

nbre repr. Total 00/01

fréquentation payante au siège

fréquentation payante en tournée

fréquent. Totale 99/00

fréquent. Totale 00/01

nombre de créations

99/00

00/01

99/00

00/01

99/00

00/01

99/00

00/01

99/00

00/01

Château-Gontier (1)

0

68

68

0

13 251

13251

2

Colmar

142

145

25

29

167

174

15 091

17 207

2 839

5 082

17 930

22 289

2

1

Fort de France

49

32

0

0

49

32

3 739

2 493

0

0

3 739

2 493

6

3

Lorient

53

36

60

34

113

70

8 194

6 060

7 181

7 822

15 375

13 882

3

3

Paris/Théâtre Ouvert

54

117

0

9

54

126

4 165

8 445

0

0

4 165

8 445

10

11

Poitiers

35

12

72

53

107

65

5 209

1 415

7 387

5 405

12 596

6 820

2

3

Rouen

105

75

58

70

163

145

13 249

14 552

10 583

10 608

23 832

25 160

3

1

Saint-Denis de la Réunion

42

40

26

27

68

67

5 267

6 460

3 475

8 266

8 742

14 726

6

2

Thionville

50

70

19

50

69

120

7 651

9 603

0

1 506

7 651

11 109

3

2

Tours

84

59

39

36

93

95

13 419

12 788

7 552

4 361

20 971

17 149

1

1

Total

614

586

367

308

951

894

75 984

79 023

52 268

43 050

128 252

122 073

38

27

(1) retrait du label en 2001

Total centres dramatiques

5 512

5 547

3 139

3 190

8 621

8 727

1 087 851

1 120 444

537 515

597 681

1 643 148

1 711 147

155

146

Déduc. tournées inter CDN

437

469

136 322

131 166

Total réel ens. Réseau

8 184

8 258

1 506 826

1 579 981

Le ralentissement de l'activité de ces institutions apparaît essentiellement comme la conséquence d'événements ponctuels tels la restructuration des Tréteaux de France. Hormis ces facteurs conjoncturels, la tendance est à la stabilité de leur activité.

En ce qui concerne les moyens accordés par l'Etat, les centres dramatiques ont bénéficié en 2002 de subventions d'un montant de 54,41 millions d'euros, contre 53,42 millions d'euros en 2001, soit une progression de 1,9 %. Ces subventions avaient progressé en 2000 et 2001 de 1,4 %.

Le tableau ci-après fournit des indications sur la répartition de ces subventions entre les centres dramatiques. Il apparaît qu'en 2002, seuls les centres dramatiques nationaux ont bénéficié d'une augmentation des crédits alloués par l'Etat, l'enveloppe consacrée aux centres nationaux de production pour le jeune public étant reconduite à son niveau de 2001 et celle destinée aux centres dramatiques régionaux diminuant de 0,9 %.

EXERCICE 2002

CENTRES DRAMATIQUES

SUBVENTIONS DE FONCTIONNEMENT

Centres dramatiques nationaux

2001

2002

évolution

(Source : ministère de la culture)

€uros

€uros

%

Angers

1 135 591

1 135 592

1

0,0%

Annecy/Chambéry

1 402 531

1 402 000

-531

0,0%

Arcueil

1 135 600

1 135 600

0

0,0%

Aubervilliers

1 413 355

1 460 000

46 645

3,3%

Besançon

1 158 612

1 173 860

15 248

1,3%

Béthune

1 097 631

1 100 000

2 369

0,2%

Bordeaux

1 082 386

1 170 000

87 614

8,1%

Caen

1 619 009

1 619 000

-9

0,0%

Dijon

1 409 696

1 455 431

45 735

3,2%

Gennevilliers

1 331 032

1 361 600

30 568

2,3%

Grenoble

998 540

998 000

-540

-0,1%

Lille/Tourcoing

1 722 674

1 725 000

2 326

0,1%

Limoges

1 252 216

1 252 216

0

0,0%

Lorient

640 285

792 734

152 449

23,8%

Lyon

664 372

664 000

-372

-0,1%

Marseille

2 685 385

2 807 348

121 963

4,5%

Montluçon

904 021

914 694

10 673

1,2%

Montpellier

1 423 871

1 439 119

15 248

1,1%

Montreuil

820 022

881 100

61 078

7,4%

Nancy

1 143 368

1 158 612

15 244

1,3%

Nanterre

4 774 409

4 507 400

-267 009

-5,6%

Nice

1 211 206

1 287 430

76 224

6,3%

Orléans

716 509

716 510

1

0,0%

Paris/Tréteaux

1 309 992

1 431 954

121 962

9,3%

Reims

1 518 999

1 625 716

106 717

7,0%

Rennes

2 556 113

2 708 560

152 447

6,0%

Saint-Denis

1 655 289

1 655 300

11

0,0%

Saint-Etienne

1 570 222

1 570 000

-222

0,0%

Sartrouville

1 279 047

1 332 450

53 403

4,2%

Strasbourg

457 346

510 704

53 358

11,7%

Toulouse

2 169 956

2 185 204

15 248

0,7%

Valence

880 392

987 000

106 608

12,1%

Villeurbanne

3 285 271

3 285 000

-271

0,0%

Total

48 424 948

49 449 134

1 024 186

2,1%

Centres nationaux de production jeune public

Lille / Grand Bleu

464 970

465 000

30

0,0%

Vire

556 438

556 445

7

0,0%

Total

1 021 408

1 021 445

37

0,0%

Centres dramatiques régionaux

Colmar

670 776

712 251

41 475

6,2%

Fort de France

271 359

0

-271 359

-100,0%

Paris/Théâtre Ouvert

811 333

863 013

51 680

6,4%

Poitiers

457 348

472 500

15 152

3,3%

Rouen

330 814

381 000

50 186

15,2%

Saint-Denis de la Réunion

426 857

457 347

30 490

7,1%

Thionville

655 531

655 531

0

0,0%

Tours

359 017

405 712

46 695

13,0%

Total

3 983 035

3 947 354

-35 681

-0,9%

TOTAL GENERAL

53 429 391

54 417 933

988 542

1,9%

S'agissant des perspectives pour 2003, le ministère indique qu' « à ce stade, la répartition des moyens nouveaux envisagés par établissement est en cours d'élaboration. Elle doit être affinée en collaboration avec les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) au dernier trimestre 2002 ».

On rappellera que, conformément aux principes affirmés par la charte des missions de service public pour le spectacle vivant diffusée en 1998, les contrats de décentralisation dramatique des centres sont évalués par l'inspection de la création et des enseignements artistiques au fur et à mesure de l'arrivée à échéance du mandat de leur directeur ; cette évaluation est désormais un préalable à toute décision de renouvellement ou de non-reconduction.

• Les scènes nationales

Anciennement maisons de la culture, devenues centres d'action culturelle puis centres de développement culturel, ces structures sont unifiées sous l'appellation « scènes nationales » depuis 1992.

Les scènes nationales, au nombre de 70, bénéficiaient en 2002 de subventions de fonctionnement de 41,82 millions d'euros, contre 40,87 millions d'euros en 2001, soit une progression de 2,32 %.

Les subventions de fonctionnement de l'Etat représentent environ 25 % du budget de fonctionnement de ces établissements.

D'après les éléments d'information communiqués par le ministère, « pour l'essentiel, les mesures 2003 viseront à concrétiser un certain nombre d'engagements pris auprès des collectivités territoriales, en raison de circonstances spécifiques ou à l'occasion de la signature des contrats d'objectifs ».

Les subventions d'investissement attribuées par le ministère à ces structures s'élevaient à 2,9 millions de francs en 2002, contre 1,9 million d'euros pour l'exercice précédent. Leur ventilation est retracée dans le tableau suivant :

Établissement

Subventions 2001

Subventions
2002

Objet

Théâtre d'Alès en Cévennes

762 245

construction nouveau théâtre (2ème tranche)

Maison de la culture d'Amiens

30 490

équipements

Scène nationale de Bar le Duc

457 347

aménagement nouvelle salle 2ème tr

MC 93 - scène nationale de Bobigny

76 225

381 122

équipements en 2001 et aménagement locaux 3ème tr

MC de Bourges

22 867

étude pour rénovation théâtre

Théâtre de Cavaillon - scène nationale

45 735

équipements

Scène nationale de Cherbourg

76 224

équipements

Maison des Arts de Créteil

304 898

91 469

aménagement locaux et installation d'un ascenseur

Scène nationale de Dunkerque

106 714

aménagement salle répétition

Scène nationale Evreux (plus Louviers)

624 796

construction salle à Louviers

Théâtre de l'Agora - scène nationale d'Evry

60 980

équipements

Théâtre du Merlan - scène nationale de Marseille

76 225

aménagement accueil

Hexagone - scène nationale de Meylan

10 671

aménagement accueil

scène nationale de Montbéliard

45 735

équipements

Théâtre Maxime Gorki - Petit Quevilly

76 224

travaux réaménagement solde

Oui avec Plaisir - scène nationale de Poitiers

762 245

construction théâtre 1ère tranche

Le Manège - scène nationale de Reims

121 959

équipements

Scène nationale de Sète

228 674

aménagement petite salle

La Coupole - scène nationale de Sénart

22 867

équipements

TOTAL

1 984 886

2 903 906

On rappellera que les scènes nationales sont gérées dans leur grande majorité par des associations, les collectivités publiques partenaires étant représentées au conseil d'administration en tant que membres de droit. Ces dernières sont donc théoriquement en mesure de se prononcer sur les choix importants pour l'activité de ces structures.

Dans le souci d'encadrer et de préciser les relations entre les scènes nationales et les collectivités publiques qui les soutiennent, a été engagée la négociation de contrats d'objectifs conformément aux circulaires du 30 avril 1997 et du 8 janvier 1998.

La généralisation de ces conventions se révèle pour l'heure laborieuse ; il semble que la volonté du ministère de garantir la cohérence du dispositif d'ensemble l'a conduit dans la conception et la forme des documents, à formuler des exigences qui n'ont pas toujours été bien perçues par les différents partenaires.

Pour l'heure, 14 contrats ont été signés. Il faut souligner qu'un plus grand nombre de contrats a été signé mais que certains sont devenus caducs en raison du départ de leur directeur. 20 contrats sont en cours de négociation, dont cinq devraient être signés avant la fin de l'année.

Le théâtre demeure le genre le plus représenté (52 %) dans l'activité des scènes nationales ; la part des autres disciplines se répartit de la manière suivante : 24 % pour la musique (y compris l'art lyrique), 15 % pour la danse et 3 % pour le cirque, genre nouveau apprécié du public.

La fréquentation de la saison 1999/2000, dernière année pour laquelle des statistiques sont disponibles, s'établit à 2 155 000 spectateurs, dont 1 815 000 payants. La progression significative de 5 % du nombre de spectateurs payants doit toutefois être relativisée dans la mesure où le nombre de scènes est passé de 69 à 70 entre cette saison et la précédente.

Il semble que la croissance du nombre de spectateurs s'explique pour l'essentiel par les nouvelles pratiques mises en place par ces structures qui organisent à la fois des spectacles gratuits et des représentations payantes, sur un dimanche, un week-end ou un festival.

• Les scènes conventionnées

Au-delà des réseaux nationaux constitués par les centres dramatiques et les scènes nationales, existent également de nombreux lieux de production et de diffusion, soutenus par les collectivités territoriales, notamment par les communes, qui jouent un rôle essentiel en termes d'animation théâtrale locale ou régionale.

C'est avec le souci de soutenir leur action qu'a été mis en place par la circulaire du 5 mai 1999 un nouvel instrument, « les scènes conventionnées ». Destiné à des structures existantes, cet instrument à vocation pluridisciplinaire remplace les dispositifs relatifs aux théâtres missionnés, aux plateaux pour la danse et aux contrats « musique nouvelle ». Elle a pour objet non de contribuer au fonctionnement des structures mais de soutenir tout ou partie du projet artistique, dans une perspective de diversification des esthétiques, de promotion de la création contemporaine et d'élargissement des publics.

Cette politique n'a commencé à être mise en oeuvre qu'à compter du début de l'année 2000. La plupart des structures concernées étaient déjà soutenues par l'Etat, la contractualisation engagée dans le cadre permettant de relancer le partenariat.

A la fin de l'année 2001, 56 conventions étaient signées. Ces conventions couvrent un large champ de disciplines : 10 pour la danse, 6 pour le théâtre, 3 pour les arts du cirque, 1 pour les arts du récit, 1 pour l'art et essai, 1 pour la musique et la danse ancienne et 29 à vocation pluridisciplinaire.

On rappellera que la circulaire de 1999 envisageait le conventionnement de 150 lieux : à ce jour, au-delà des conventions déjà signées, 60 lieux seraient susceptibles de faire l'objet d'un tel partenariat dans les deux ans à venir. D'après les informations fournies par le ministère, le nombre effectif de conventions devrait se situer autour de 120 au terme du processus de conventionnement.

Afin d'évaluer cette procédure, mais également d'en déterminer les conséquences financières, le ministère devrait établir un bilan des conventions déjà signées et des projets en cours, notamment dans le souci d'en apprécier l'impact artistique et culturel.

Votre rapporteur ne peut que soutenir cette initiative dans la mesure où, comme l'indique le ministère interrogé sur ce point, « peu de données financières sont disponibles compte tenu de la mise en oeuvre très récente de ce programme par les DRAC ».

D'après les éléments d'information fournis par les services, les scènes conventionnées reçoivent une subvention de l'Etat comprise généralement entre 38 000 euros et 150 000 euros, qui représente en moyenne environ 10 % du budget de ces structures.

RÉPARTITION DES FINANCEMENTS EN 2001 (ESTIMATIONS)

(source : ministère de la culture) (en euros)

Montant

%

Etat

5 376 000

10,5

Autres collectivités territoriales

25 000 000

48,9

Autres ressources

13 891 000

27,2

TOTAL BUDGET

51 112 000

100

Il convient de souligner que la plupart des lieux dont le conventionnement est envisagé perçoivent déjà un financement de la part de l'Etat. Les besoins identifiés au moment du conventionnement correspondent à des compléments de financement.

En 2002, le ministère estime à 8,08 millions d'euros le montant total des subventions accordées aux lieux conventionnés ou devant l'être à terme.

Aucune estimation de ce montant n'a pu être fournie par le ministère pour 2003.

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