2. Le service public d'aide à la presse

En vertu d'une tradition qui remonte aux premières assemblées révolutionnaires, laquelle a été confirmée lors de la Libération de la France, l'Etat consent une aide au transport de la presse, considérant que la circulation des idées va de pair avec la liberté d'opinion, fondement de la démocratie . Cette aide s'élève , ainsi qu'on l'a vu plus haut, à 289,6 millions d'euros dans le budget pour 2004 . Toutefois, deux questions principales persistent en ce qui la concerne. D'une part, la Poste doit s'efforcer d'offrir un service plus performant et, d'autre part, l'Etat doit lui compenser la totalité du coût de la mission de service public qui en résulte.

Depuis l'an 2000, la Poste met en oeuvre un important plan de redressement de la qualité du service de transport de presse qui repose sur la mesure externe de la qualité du service réalisée par la SOFRES depuis l'an 2000, sur une amélioration des procédures de production dans les bureaux et les centres de tri, (notamment par la formation des personnels d'encadrement et par le développement d'outils de pilotage interne) et enfin, par l'amélioration du process d'acheminement et de distribution de la presse (apposition d'une signalétique permettant de signaler la presse à traiter en priorité, inscription de la date de dépôt sur chaque exemplaire notamment). Selon les informations transmises à votre rapporteur pour avis, une amélioration sensible des résultats du service de la presse s'est faite sentir en 2002 puisque la presse quotidienne nationale (PQN) et la presse quotidienne régionale (PQR) ont respectivement été distribuées le jour de leur dépôt à 94,7 % et à 98,2 %. Quant à la presse magazine urgente, elle est délivrée, pour 84,6 % le lendemain de son dépôt, tandis que la presse non urgente est acheminée dans le délai attendu, soit quatre jours, à 86,5 %. De nouveaux progrès pourraient être obtenus à l'issue des expérimentations menées entre la Poste et les éditeurs à l'occasion de la mission confiée à M. Henri Paul pour définir un nouveau cadre des relations entre la presse, la Poste et l'Etat.

En vertu de l'article 38 du cahier des charges de la Poste, l'Etat participe à la prise en charge du coût du service obligatoire du transport et de l'acheminement de la presse . Toutefois, la contribution de la Poste demeure à un niveau très élevé -soit 454 millions d'euros contre 480 millions l'année précédente, loin devant l'aide précitée de l'Etat, tandis que le chiffre d'affaires réalisé grâce au tarif acquitté par les éditeurs s'élève à 430 millions d'euros.

Le Gouvernement a chargé M. Henri Paul, Conseiller Maître à la Cour des Comptes, d'établir, de façon contradictoire, un bilan des accords « Galmot » venus à expiration à la fin 2001 et de proposer une méthode pour fixer, de manière concertée, le futur cadre des relations entre la presse et La Poste. Selon les informations communiquées à M. Gérard Larcher dans le cadre de l'élaboration de son rapport précité, une série d'expérimentations est en cours qui associe La Poste et des éditeurs volontaires pour améliorer la qualité des services rendus à la presse. Elles concernent notamment l'informatisation des échanges de données pour la gestion des flux et la modernisation des formulaires de dépôt.

Votre Commission des Affaires économiques appelle de ses voeux une évolution des mécanismes d'aide au transport de la presse dans le cadre d'une meilleure orientation des prestations vers les coûts et d'une diversification des modes d'acheminement.

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Lors de sa réunion du jeudi 20 novembre 2003, votre commission des Affaires économiques a émis, sur la proposition de son rapporteur pour avis, un avis favorable à l'adoption des crédits relatifs à la poste et aux technologies de l'information pour 2004.

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