B. LE PROGRAMME « SÉCURITÉ ROUTIÈRE »

1. Une politique couronnée de succès...

En 2005, ont été recensés :

- 87.000 accidents corporels (- 0,9 %) ;

- 5.543 personnes tuées (- 3,7 %) ;

- et 111.653 personnes accidentées (- 0,3 %).

Si l'on ne peut naturellement que se féliciter de la poursuite de la réduction du nombre de tués sur la route, il convient malheureusement de constater que cette réduction a été moins importante cette année, comme l'illustre le graphique ci-dessous :

La réduction du nombre de tués sur la route, qui est un des grands acquis de la présente législature, devra donc continuer à être un objectif prioritaire du prochain Gouvernement.

2. ...mais la persistance d'éléments très négatifs

Votre rapporteur pour avis estime utile de revenir sur certaines idées reçues. Tout d'abord, il faut rappeler que la réduction globale du nombre de tués masque en réalité une détérioration de la situation en milieu urbain , avec l'évolution suivante des catégories de personnes tuées :

- les cyclistes : + 0,6 % ;

- les motocyclistes : + 1,3 % ;

- les cyclomotoristes : + 3,8 % ;

- les usagers de poids lourds : + 4,7 % ;

- les piétons : + 8 %.

Il y a donc des segments de la population pour lesquels la situation reste critique, voire s'aggrave. Ainsi, alors que le nombre de tués de 18 à 24 ans a diminué de près de 7 %, celui des 15-17 ans a augmenté de 12,6 %. Cette augmentation très préoccupante est sans doute à rapprocher de la hausse de la vitesse constatée sur les motocyclettes.

Il convient de rappeler que plus de la moitié des accidents corporels survient en agglomération et que 1.664 personnes ont été tuées en agglomération en 2005, c'est-à-dire 7,3 % de plus qu'en 2004 .

Votre rapporteur pour avis se doit donc d'insister sur le fait que le respect des règles de sécurité permettrait de sauver encore bien des vies . Deux exemples permettent de l'illustrer :

- il est estimé que 45 % des automobilistes, plus de 50 % des conducteurs de poids lourds et 60 % des motocyclistes roulent encore trop vite ;

- si tous les occupants de voiture avaient bouclé leur ceinture de sécurité, comme la réglementation l'impose, 509 vies auraient été sauvées en 2005, soit 9,6 % des tués.

3. Observations sur les crédits du programme

111 M€ sont inscrits au programme « Sécurité routière », soit une baisse de 8,2 % par rapport à la loi de finances pour 2006. Mais en réalité, après prise en compte des crédits concourants à la mise en oeuvre de la politique, ce sont 335 M€ qui seront consacrés à la sécurité routière, soit une hausse de 6 % par rapport à l'an passé, ce dont votre rapporteur pour avis se félicite. Les éléments évoqués ci-dessus montrent en effet que l'heure n'est pas, loin s'en faut, au relâchement de l'effort dans ce domaine.

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