2. Une spécialisation sectorielle évidemment perfectible

Sans doute la spécialisation sectorielle de la France ne lui a pas permis de répondre autant que l'Allemagne à la demande mondiale : la spécialisation allemande en machines et équipements répond de manière plus ciblée aux besoins des pays en forte croissance.

Source : OCDE (STAN), calculs INSEE .

Inversement, le dynamisme des dépenses de consommation des ménages français, observé ces deux dernières années, a alimenté les importations : la demande intérieure a résisté, malgré le prélèvement pétrolier, et s'est tournée davantage vers les produits importés. Il en est ainsi notamment des marchandises à fort contenu de main d'oeuvre, tels que les vêtements. En l'espèce, la levée complète des quotas sur le marché textile a entraîné une forte percée des articles chinois (+ 31,4 % en valeur). Les produits de nouvelles technologies sont eux aussi majoritairement importés. Les importations concernant l'électronique et l'achat d'ordinateurs ont été particulièrement vigoureuses en 2005 : elles ont augmenté de + 13,2 % contre + 12,6 % en 2004.

Il reste que le positionnement sectoriel de la France dans les échanges de marchandises est globalement favorable : près de 55 % des exportations françaises sont composées de biens qui ont enregistré, au cours des deux dernières décennies, une forte croissance dans les échanges mondiaux. En outre, la spécialisation sectorielle de la France est conforme à ses avantages comparatifs, localisés dans les produits de haute et moyenne technologie (aéronautique, automobile), les produits agroalimentaires (céréales, produits céréaliers, vins et spiritueux), et les produits de haut de gamme (cosmétique, articles de mode).

C'est pourquoi, si les exportations de la France avaient eu la même structure sectorielle que les exportations de l'Allemagne en 1994, elles seraient certes plus élevées en 2005 mais cet écart, selon le CAE, serait marginal par rapport à celui réellement constaté .

Votre rapporteur pour avis constate que les explications classiques de notre décrochage au regard des exportations allemandes ne suffisent pas à expliquer l'essentiel de notre contre-performance . Il semblerait que la moindre performance de nos entreprises à l'export par rapport à leurs concurrentes allemandes tienne surtout à des raisons micro-économiques qui freinent nos exportations, même à structures géographique ou sectorielle identiques.

Une double faiblesse apparaît être la cause de nos difficultés à l'export :

- d'une part, nos exportateurs n'arrivent pas à tirer parti des évolutions qui se produisent sur les marchés extérieurs : par exemple, suite à une augmentation de la demande, les exportations françaises augmentent au rythme de cette demande alors que celles des concurrents allemands augmentent près de deux fois plus vite ;

- d'autre part, notre tissu industriel serait peu adapté aux conquêtes des marchés lointains. La variation des exportations dépend largement de la variation du nombre d'entreprises exportatrices. Or, les entreprises qui exportent se distinguent par leur taille plus grande et leur productivité plus forte.

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