CONCLUSION

Au-delà des discours sur la promotion de la diversité culturelle, le rayonnement de notre culture ou la place de notre langue, les financements consacrés à l'action culturelle extérieure, qui sont éclatés entre plusieurs programmes et missions, sont en constante diminution ces dernières années et l'année 2008 confirme cette tendance.

En veut-on quelques exemples ?

- Environ un tiers des centres et instituts culturels situés en Europe ont été fermés entre 2000 et 2007 ;

- la réduction des effectifs se poursuit avec la suppression de 60 emplois rattachés au programme 185 en 2008 ;

- les crédits destinés à promouvoir l'utilisation de la langue française représentent moins de 15 millions d'euros pour 2008, et cela pour l'ensemble des Etats membres de l'Union européenne et des grands pays développés d'Europe (Russie), d'Amérique du nord (Etats-Unis, Canada), d'Asie (Japon, Corée du Sud) et d'Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande) ;

- alors que la France attire deux fois moins d'étudiants européens que l'Allemagne et trois fois moins que le Royaume-Uni, l'enveloppe destinée au financement des bourses au titre du programme 185 représente seulement 18 millions d'euros. Le nombre total de bourses délivrées à des étudiants étrangers est d'ailleurs en forte diminution ces dernières années, puisqu'il s'élevait en 2006 à 18 500, contre 20 000 en 2005 et 22 500 en 2002.

A titre de comparaison, l'Office allemand d'échanges universitaires et culturels dispose d'un budget de près de 250 millions d'euros, dont 55 millions sont consacrés aux bourses pour les étudiants étrangers. De même, le budget du British Council alloué à la coopération universitaire est de 220 millions d'euros, sans compter les bourses accordées par les fondations privées. Même l'agence néerlandaise pour la coopération internationale dans le domaine de l'enseignement supérieur fait mieux que nous, puisqu'elle consacre 56 millions d'euros aux bourses pour les étudiants étrangers.

Dans ce contexte, l'annonce faite par le Président de la République d'une nouvelle réorganisation de notre réseau culturel à l'étranger soulève des interrogations

L'Etat est-il disposé à augmenter la part actuellement modeste consacrée à l'action culturelle extérieure ou bien demandera-t-il aux différents opérateurs de rechercher toujours davantage d'autres sources de financement, notamment auprès du secteur privé ?

En tout état de cause, compte tenu des enjeux, votre rapporteur considère que le Parlement devrait être étroitement associé aux réflexions actuelles sur la réorganisation de l'action culturelle extérieure.

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