AVANT-PROPOS

Mesdames, Messieurs,

Sous l'autorité du Premier ministre, la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) coordonne l'action des différents acteurs publics qui agissent dans les domaines de l'application de la législation relative aux stupéfiants, de la prévention de la consommation et des soins aux consommateurs de drogues. A ce titre, elle est chargée d'identifier les besoins et de définir les orientations d'une politique qui, relevant tout autant du maintien de l'ordre public que de la préservation de la santé publique, entre dans le champ de compétence de plusieurs ministères.

Alors que la Mildt n'était plus considérée depuis 2007, notamment par les professionnels, comme un lieu d'écoute et de concertation, les premières actions de sa présidente depuis octobre 2012, Mme Danièle Jourdain-Menninger, ainsi que ses propos semblent dénoter une volonté de corriger cette situation. La rupture avec les pratiques qui ont prévalu jusqu'à l'an dernier est sur certains points très claire ; sur d'autres elle l'est malheureusement moins.

Après une année 2012 de transition, liée à l'alternance politique et au renouvellement de sa direction, 2013 a constitué pour la Mildt une année de réflexion et d'élaboration de la politique qui sera conduite par le Gouvernement en matière de lutte contre les drogues et de prévention de la toxicomanie. Sur ce point, les attentes de tous les acteurs impliqués dans le combat contre les addictions sont, à juste titre, importantes : ils jugent indispensable d'y donner une nouvelle impulsion et d'adopter des méthodes nouvelles.

Des expérimentations sont nécessaires ici peut-être plus qu'ailleurs.

L'ouverture d'une salle de consommation à moindre risque en fait partie. Si elle a été retardée, à Paris, à la suite de difficultés juridiques, elle reste l'une des priorités affichées et est indubitablement un impératif sanitaire. Sur le terrain, la municipalité ainsi que les associations sont prêtes. Il faut désormais entamer le processus législatif nécessaire à sa mise en oeuvre sans tarder.

Malheureusement, d'un point de vue budgétaire la Mildt, rattachée à la mission « Direction de l'action du Gouvernement », voit en 2014 son budget diminuer pour la deuxième année consécutive. A 20,9 millions d'euros , il est en baisse de 4,6 % par rapport à 2013. De même, le montant des subventions versées à ses deux opérateurs, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) ainsi que le Centre interministériel de formation anti-drogue (Cifad), pour un total de 3,57 millions d'euros , est inférieur de 4 % à celui de 2013. Cette baisse a des conséquences sociales immédiates avec notamment cinq suppressions de postes à l'OFDT

Ce budget envoie donc un mauvais signal à tous ceux qui attendent une nouvelle politique des addictions et des actes forts de la part du Gouvernement. Pour la société civile, le monde médical et de la recherche mais également pour les forces de l'ordre, impliquées dans la lutte contre les trafics de stupéfiants qui gangrènent certains territoires, c'est au sommet de l'Etat qu'un renouveau de son action contre les conduites addictives doit intervenir. Une ligne claire doit reposer sur des bases incontestables. C'est la raison pour laquelle un large débat sociétal doit avoir lieu et que votre rapporteure appelle de ses voeux la tenue d' états généraux des addictions .

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