II. UN PATRIMOINE FINANCIER IMPORTANT ET RÉMUNÉRATEUR, MAIS SECTORIELLEMENT TRÈS CONCENTRÉ

A. UN PATRIMOINE D'UNE VALEUR DE 110 MILLIARDS D'EUROS

Au 30 avril 2015, le portefeuille financier géré par l'Agence des participations de l'État, composé à la fois de titres cotés et non cotés, était évalué à 110 milliards d'euros , stable en valeur par rapport à l'année précédente.

Les participations de l'État sont désormais réparties dans 77 entreprises contre seulement 74 entreprises il y a un an. Au cours de l'année écoulée, l'État a en effet investi près de 300 millions d'euros pour entrer au capital de trois nouvelles sociétés : l'Aéroport de Marseille-Provence, la Société aéroportuaire de Guadeloupe Pôle Caraïbes et STX France.

Le poids économique global des entreprises dans lesquelles l'État détient une participation est considérable, puisque toutes ensemble elles représentent un chiffre d'affaires global de 480 milliards d'euros et emploient près de 1,8 million de personnes. L'État n'a cependant pas le contrôle de plusieurs des plus grosses entités qui entrent dans son portefeuille (Renault, PSA, Orange, Airbus, etc.). Il n'en est qu'un actionnaire important et stable.

On trouve une grande variété de statuts juridiques parmi les entreprises entrant dans le portefeuille de l'APE. Les sociétés anonymes sont nettement majoritaires (près de 70 %). Mais on trouve aussi six établissements publics à caractère industriel et commercial (notamment BPI-Groupe, SNCF Mobilités, RATP, SNCF Réseau et La Monnaie de Paris), trois établissements publics à caractère administratif, quatorze établissements publics autres (principalement des grands ports maritimes et un établissement public international, l'aéroport de Bâle Mulhouse) et trois sociétés anonymes d'économie mixte (Semmaris, ATMB et SFTRF).

STATUTS JURIDIQUES DES ENTREPRISES DU PORTEFEUILLE DE L'APE

Source : APE

Enfin, on peut noter que, sur un total de soixante-dix-sept entreprises, treize (soit 16%) sont des sociétés cotées au CAC 40 : EDF, GDF Suez, Areva, ADP, Airbus, Air France-KLM, Safran, Thalès, Renault, PSA, Orange, CNP assurances et Dexia. Minoritaires en nombre, les sociétés cotées représentent néanmoins 75 % du total en valeur du portefeuille financier de l'État, avec 83,1 milliards d'euros au 30 juin 2015 (contre 84,7 milliards d'euros fin avril 2014, en baisse de 1,9 %).

B. UN PATRIMOINE SECTORIELLEMENT TRÈS CONCENTRÉ

Les entreprises dans lesquelles l'État détient une participation sont présentes dans quatre grands secteurs :

- transports : Air France-KLM, groupe SNCF, Aéroports de Paris, RATP, multiples ports et aéroports ;

- énergie : EDF, GDF, AREVA ;

- services & finance : Orange, La Poste, groupe BPI, Française des jeux, CNP assurances, Dexia, Semmaris, Radio France, France Télévisions... ;

- industrie de défense et industrie automobile : Airbus, Safran, Thalès, Giat, DCNS, Peugeot, Renault.

Toutefois, les participations dans les trois entreprises du secteur de l'énergie (EDF, GDF, AREVA) atteignent un montant total de 51,3 milliards d'euros au 30 avril 2015 et elles représentent, à elles-seules, plus de 60 % en valeur du portefeuille coté de l'État et près de la moitié de son portefeuille total (cf graphique page suivante).

PARTICIPATION DE L'ÉTAT DANS DES ENTREPRISES COTÉES AU 30 AVRIL 2015

Source : APE

Compte tenu du poids prépondérant des entreprises du secteur de l'énergie dans le patrimoine financier de l'État, la valeur boursière de ce dernier est extrêmement sensible à la variation du cours des entreprises énergétiques.

Les évolutions extrêmement marquées du cours de l'action d'EDF, en lien avec les évolutions conjoncturelles et structurelles fortes du marché de l'énergie, expliquent l'essentiel des variations de valeur du portefeuille de l'APE. Entre 2010 et 2012, le portefeuille coté de l'État perdait 26 % de sa valeur alors que l'action d'EDF perdait 36 % de la sienne ; entre 2012 et 2013, le doublement de l'action d'EDF entrainaît mécaniquement une hausse de près de 50 % de la valeur globale des participations de l'État. Depuis deux ans, la tendance s'est de nouveau inversée : l'action d'EDF a perdu 11 % entre la fin de 2013 et la fin de 2014 et a poursuivi sa glissade en 2015. Actuellement, la capitalisation boursière de l'entreprise s'établit à 32 milliards d'euros et la valeur de la participation de l'État à un peu de plus de 27 milliards d'euros.

ÉVOLUTION COMPARÉE DE LA VALEUR DU PORTEFEUILLE COTÉ DE L'ÉTAT ET DE LA VALORISATION DE LA PARTICIPATION DE L'ÉTAT DANS EDF ET GDF

(en milliards d'euros, données au 21 décembre de l'année)

Source : APE

Même si le poids du secteur énergétique reste prépondérant dans le portefeuille de l'État, le rééquilibrage amorcé au cours des dernières années se poursuit, avec un recul de la part du secteur « énergie » et « industries de défense » et une montée du secteur « automobile », « télécom » et « transport aérien ». Ce rééquilibrage procède à la fois d'un effet prix (évolution différente des valeurs boursières selon les secteurs) et d'un effet composition (avec notamment la montée de l'État au capital de Renault et PSA).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page