IV. L'ATTRACTIVITÉ DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR FRANÇAIS : UNE BONNE PLACE DANS LA COMPÉTITION INTERNATIONALE À CONFORTER

Au-delà de l'apport économique immédiat lié à la présence de nouveaux consommateurs sur le territoire (cf. encadré ci-dessous), l'objectif principal d'une politique d'attractivité est d'abord de renforcer le rayonnement international du pays tant sur le plan économique (emploi qualifié, compétitivité, brevets, croissance) que culturel (diffusion de notre culture et de nos valeurs, promotion de la francophonie).

Sondage BVA pour Campus France sur le bilan économique
de l'accueil des étudiants étrangers en France
(novembre 2014)

Un bilan économique qui est globalement favorable à la France

Alors que le coût de ces étudiants étrangers pour le budget de l'État peut être évalué à 3 milliards d'euros environ, l'apport des étudiants à notre économie se monte à 4,65 milliards d'euros dont : 3 250 millions d'euros en consommation quotidienne de biens et services ; 563 millions d'euros en frais d'inscription et de scolarité ; 364 millions d'euros en dépenses de transport aérien auprès d'opérateurs français ; 466 millions d'euros de dépenses des proches qui rendent visite aux étudiants.

Une dépense importante pour chaque étudiant, qui demande des efforts financiers

La dépense mensuelle est évaluée à environ 920 euros par mois, dont le logement représente 40 % et les frais d'alimentation 26 % (y compris restaurants universitaires). Sur l'ensemble des séjours, la dépense totale est supérieure à 20 000 euros (sur la base d'un séjour moyen de 22 mois). Pour 82 % des étudiants, c'est une dépense jugée lourde et la moitié de ceux-ci indique qu'elle a entraîné des sacrifices financiers importants pour eux ou leur famille. Néanmoins, 70 % d'entre eux considèrent dès la fin du séjour que cet investissement financier a été rentable.

Source : www.bva.fr

L'accueil d'étudiants étrangers permet également d'offrir à ces derniers des formations qui n'existent pas dans leur pays d'origine et rejoint ici les objectifs de notre politique d'aide au développement.

A. UNE BONNE PLACE FRANÇAISE DANS LA COMPÉTITION INTERNATIONALE

1. Un enjeu majeur d'influence pour les prochaines années

L'évolution du nombre d'étudiants dans le monde (qui a doublé en quinze ans et qui doublera à nouveau d'ici 2020) constitue une formidable opportunité pour la France.

Les étudiants en mobilité internationale

On ne connaît pas précisément le nombre total des étudiants en mobilité internationale, c'est-à-dire des étudiants qui ont quitté leur pays d'origine pour se rendre dans un autre pays avec l'intention explicite d'y suivre une formation. La plupart des pays fournissent cette statistique, mais un certain nombre d'autres (dont la France) recensent uniquement une catégorie plus large, celle des étudiants étrangers présents dans leur enseignement supérieur : outre les étudiants en mobilité internationale, cette catégorie peut comprendre aussi des jeunes résidents de longue date, voire même des natifs de nationalité étrangère. Au niveau mondial, on ne peut donc totaliser que les étudiants étrangers. En 2011, leur nombre était de 4,3 millions. Ce nombre d'étudiants étrangers a été multiplié par cinq entre 1975 et 2011 et par deux sur les dix dernières années. Cependant, cette augmentation constante est comparable à celle du nombre d'inscrits dans l'enseignement supérieur au niveau mondial (entre 1980 et 1995, ce nombre a été multiplié par 1,6, celui des étudiants étrangers par 1,7). La mobilité internationale des étudiants accompagne donc le développement des effectifs dans l'enseignement supérieur.

Source : « Les étudiants étrangers : un enjeu de politique migratoire »,
Lettre du CEPII n° 338 du 20 décembre 2013

Dans son rapport remis au Président de la République le 8 septembre 2015, le comité pour la Stratégie nationale de l'enseignement supérieur (StraNES) 19 ( * ) , présidé par Mme Sophie Béjean, a choisi le développement de « l'internationalisation de notre enseignement supérieur » comme deuxième axe stratégique dont une des déclinaisons vise à « investir pour attirer les talents étrangers ».

D'ici 2025, l'objectif proposé par le comité de la StraNES est de doubler la mobilité entrante :

- en facilitant les obtentions de visas ;

- en n'augmentant pas les droits d'inscription ;

- en facilitant l'accès au logement depuis le pays d'origine ;

- en développant une « culture de la bienvenue ».

2. Une bonne position française

En termes d'attractivité universitaire 20 ( * ) , notre pays est relativement bien placé dans la compétition internationale puisqu'il était en 2012 3 e au niveau mondial, et 1 er pays d'accueil non anglophone .

Ce sont ainsi en moyenne 60 000 nouveaux étudiants étrangers qui sont accueillis chaque année dans notre pays. Au nombre de 298 900 à la rentrée 2014-2015, les étudiants étrangers représentent environ 12 % de l'ensemble de notre communauté étudiante : 11 % des inscriptions en licence, 19 % en master et 41 % des thèses.

Pour mesurer l'efficacité de notre politique d'attractivité universitaire, l'indicateur 2.2 du programme 185 s'appuie sur le nombre d'étudiants étrangers inscrits en master et en doctorat de l'enseignement supérieur français : ils devraient être 132 500 en 2015, 133 000 en 2016, 137 000 en 2017. 77 % des étudiants étrangers inscrits dans l'enseignement supérieur français le sont dans une université.


* 19 Inscrite dans la loi pour l'enseignement supérieur et la recherche du 22 juillet 2013, la stratégie nationale de l'enseignement supérieur (StraNES) a pour ambition de définir les objectifs nationaux engageant l'avenir à l'horizon des dix prochaines années et de proposer les moyens de les atteindre.

* 20 Voir également l'avis n° 2 (2015-2016) de notre collègue Guy-Dominique Kennel fait au nom de la commission de la culture, de la communication et de l'éducation du Sénat sur le projet de loi relatif au droit des étrangers en France.

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