B. UN PATRIMOINE DONT LA VALEUR ACCUSE UN RECUL DE PRÈS DE 20 %

Si la composition du portefeuille a peu changé, il n'en va pas de même de sa valeur financière. Au 30 juin 2016, cette valeur était estimée à 90 milliards d'euros, contre 110 milliards un an plus tôt. C'est un recul de 18 %.

Cette baisse ne résulte pas d'une intensification des cessions des titres détenus par l'État. Depuis le précédent rapport de votre rapporteur pour avis, l'APE a cédé des actions Safran pour un montant de 753 millions d'euros et a procédé à la vente des sociétés de gestion des aéroports de Lyon et Nice, pour 1,7 milliard. Dans le même temps, l'État a acquis des titres pour 2,5 milliards d'euros.

C'est en réalité la chute de la valeur boursière des titres du portefeuille qui explique le recul de 20 milliards observé depuis un an. Si le portefeuille coté « hors énergie » a plutôt bien résisté, avec un recul moindre que celui enregistré par le CAC 40 sur la même période, les titres du secteur de l'énergie se sont en revanche effondrés : -57 % en un an pour AREVA, -45 % pour EDF et « seulement » -12,8 % pour ENGIE. Ce recul traduit la situation du marché de l'énergie en Europe, avec une baisse généralisée des prix de marché dans un contexte de surproduction, mais aussi la situation spécifique d'AREVA et d'EDF que votre rapporteur a précédemment évoqué.

ÉVOLUTION DU PORTEFEUILLE COTÉ DE L'APE COMPARÉ AU CAC 40

Source : APE.

C. UNE CONCENTRATION DES RISQUES QUI DEMEURE EXCESSIVE

La forte concentration du portefeuille sur le secteur de l'énergie s'est traduite, sans surprise, par une exposition accrue à la volatilité des valeurs de ce secteur. Votre rapporteur pour avis rappelle qu'une très forte baisse des valeurs boursières de l'énergie s'était déjà produite entre 2010 et 2012. Elle fut suivie d'une très forte hausse entre 2012 et 2013, avec un doublement de l'action d'EDF. Depuis trois ans, nous sommes dans une nouvelle phase baissière, d'abord mesurée entre avril 2014 et avril 2015, puis très accentuée depuis.

La baisse des valeurs énergétiques a mécaniquement conduit à un rééquilibrage en valeur du portefeuille de l'État : le secteur énergétique ne représente « plus » désormais que la moitié du portefeuille géré par l'APE, contre 61 % un an avant.

COTATION DES ENTREPRISES DU PORTEFEUILLE DE L'APE

Source : APE.

Ce portefeuille demeure néanmoins structurellement peu diversifié. Sur les 81 entreprises entrant dans le périmètre de l'APE, les 13 entreprises cotées représentent les deux tiers du patrimoine financier de l'État. Il serait souhaitable de diversifier davantage les investissements et donc les risques.

Ceci étant, dans l'immédiat, l'essentiel des investissements prévus sont destinés au secteur de l'énergie, comme cela a été précédemment expliqué, et donc cette diversification souhaitable du portefeuille de l'État est condamnée à être remise à un avenir indéterminé.

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