II. LE BUDGET DE 1997 AMORCE LA RÉDUCTION DU FORMAT ET LA PROFESSIONNALISATION DE LA MARINE

Dans le domaine des personnels comme dans celui des équipements, la Marine entend se conformer au plus vite au modèle qui lui est assigné à l'horizon 2002.

A. LES MESURES D'EFFECTIFS PRÉVUES EN 1997

L'essentiel des mesures concernant les effectifs prévues pour 1997 découlent de l'application de la loi de programmation.

1. Les mesures liées à la loi de programmation

Les effectifs de la Marine diminueront en 1997 de 2.310 unités (- 3,3 %) et se monteront à 67.568 personnes.

Le tableau ci-dessous fournit le détail de l'évolution des effectifs pour 1997 par catégories de personnels et rappelle les objectifs assignés à l'horizon 2002 par la loi de programmation.

1996

1997

2002

Officiers

4.844

4.914

4.961

Officiers mariniers

32.530

32.354

30.136

Militaires du rang

8.103

8.344

7.998

TOTAL ACTIVE

45.477

45.612

43.095

Appelés (dont VSL)

17.906

14.700

-

Volontaires

-

-

1.775

TOTAL APPELES

17.906

14.700

1.775

Civils niveau 1

260

296

501

Civils niveau 2

714

821

1.475

Civils niveau 3

455

503

859

Ouvriers

5.066

5.636

8.759

Total CIVILS

6.495

7.256

11.594

TOTAL MARINE

69.878

67.568

56.464

Le projet de budget prévoit la création de 70 postes d'officiers qui profitera essentiellement aux affectations dans les organismes interarmées. Il supprime 176 postes d'officiers mariniers.

Il prévoit également la suppression de 3.206 postes d'appelés qui affectera, à hauteur de 800 postes environ, les bâtiments susceptibles d'être déployés en opérations extérieures, à hauteur de 1.400 postes les organismes de soutien rapproché et à hauteur de 1.000 postes les écoles de la Marine.

Alors que la loi de programmation prévoit une réduction du nombre de militaires du rang appelés, le projet de budget pour 1997 permet la création de 241 postes de matelots. Il s'agit de professionnaliser rapidement les forces destinées à la projection de puissance en ayant recours au recrutement d'engagés sur contrats courts.

Enfin, 761 postes de civils seront créés, dont 570 postes d'ouvriers, à la fois pour remplacer les appelés (691 postes) et dans le cadre de la "rationalisation" des emplois (70 postes).

En ce qui concerne la répartition des effectifs par emploi, le tableau ci-dessous fournit un état des prévisions, pour le personnel militaire, à la fin de 1997.

Répartition par emploi du personnel militaire de la Marine

(Prévision pour la fin 1997)

Type d'emploi

Officiers

Officiers

mariniers

Militaires

du rang

Contingent

Total

Forces de surface

1.081

8.140

2.684

3.054

14.959

Forces sous-marines

296

1.784

338

162

2.580

Aéronautique navale

581

2.071

589

542

3.783

Protection et commandos

75

1.590

483

1.423

3.571

Conduite des forces

344

2.239

267

868

3.718

Etudes et recherches

79

411

33

315

838

Mise en condition des forces

127

338

28

145

638

Missions interarmées ou hors Marine

362

1.846

319

1.590

4.117

Soutien direct des forces

601

8.158

1.144

3.876

13.779

Soutien éloigné des forces

465

1.124

114

561

2.264

Ecoles

903

4.653

2.345

2.164

10.065

Total

4.914

32.354

8.344

14.700

60.312

2. Les mesures hors programmation

Les mesures d'effectifs non liées à la programmation sont extrêmement limitées :

Il s'agit tout d'abord de transferts de personnels qui jouent en sens contraire :

• la réintégration dans le budget de la Marine de 2 postes d'officiers et de 15 postes de sous-officiers provenant du secrétariat général de la défense nationale (il s'agit du personnel de la Marine en fonction au centre de transmissions gouvernemental)

• le transfert vers le budget de l'outre-mer d'un emploi de sous-officier et de 2 emplois d'appelés, au titre du service militaire adapté en Polynésie française.

Les mesures catégorielles proprement dites concernent :

• la revalorisation de la prime de qualification des officiers (passage de 11,5 % à 13 %),

• l'augmentation de 19 unités du contingent des primes à 10 % des officiers mariniers,

• l'augmentation, à hauteur de 29 postes, du contingent des échelles de solde n° IV attachées à la qualification, ce nombre étant très en retrait par rapport aux besoins justifiés par de meilleures conditions d'avancement pour les officiers mariniers.

B. L'ÉVOLUTION DES CHARGES DE PERSONNEL

1. Les rémunérations et charges sociales

Les rémunérations et charges sociales (RCS) s'élèvent pour 1997 à 9.903 millions de F et régressent de 0,2 % par rapport à 1996. Les RCS représentent environ les trois quarts des crédits du titre III. Elles se décomposent en charges relatives

- aux rémunérations : 8.923,6 millions de F (- 0,3 %)

- aux cotisations sociales : 590 millions de F (+ 0,6 %)

- aux prestations sociales : 389,4 millions de F (- 0,6 %)

La diminution de la dotation des RCS traduit la déflation des effectifs militaires de la Marine amorcée en 1997.

En effet, l'application de la tranche 1997 des mesures d'effectifs prévues par la loi de progammation permet une économie de 49,3 millions de francs : la suppression de 3.382 emplois qui concerne les officiers mariniers (176) et les appelés (3.206) entraînera une économie de 88,9 millions de francs alors que les recrutements de personnels militaires (70 officiers et 241 engagés) ne représentent qu'une dépense de 39,6 millions de F.

Il faut rappeler que la rémunération et les charges sociales des personnels civils ne sont pas imputées sur les crédits du titre III Marine, mais sur ceux des services communs.

Par ailleurs, les charges budgétaires de RCS seront ajustées en cours de gestion :

• par d'éventuelles mesures de revalorisation salariale de la fonction publique, une provision globale de 543 millions de F étant prévue à ce titre pour l'ensemble des personnels civils et militaires de la défense,

• par la revalorisation de la solde des engagés qui interviendra le ler juin 1997 et passera à près de 5.600 F mensuels ; une provision globale de 396 millions de F pour l'ensemble des armées est également prévue, l'impact pour la Marine devant être de l'ordre d'une soixantaine de millions.

2. Les autres charges

Au titre des autres charges, on peut noter que la déflation des effectifs entraîne une diminution de 4,6 % des dépenses d'alimentation de la Marine qui s'élèveront à 589 millions de F en 1997.

Aux charges de RCS s'ajoutent par ailleurs un certain nombre de mesures générales en direction des personnels civils et militaires dont la Marine bénéficiera en 1997 :

- l'augmentation des aides au départ des militaires, pour lesquelles un crédit nouveau de 670 millions de F pour l'ensemble des armées s'ajoute à celui de 100 millions de F prévu en 1996.

- l'augmentation de l'aide à la mobilité des militaires (67 millions de F pour l'ensemble des armées s'ajoutant à la dotation de 820 millions de F prévue l'an passé), par la revalorisation de l'aide au déménagement et la possibilité, dans les unités concernées par les mesures d'adaptation, de cumuler les accessoires de l'indemnité pour charges militaires.

- les aides à la mobilité des personnels civils de la DCN, pour lesquelles un crédit spécifique de 327 millions de F, imputé au titre V de la Marine, a été prévu, ce crédit s'ajoutant aux moyens déjà consacrés au plan "formation mobilité" et devant essentiellement permettre l'accueil au sein de la Marine de personnels de la DCN sous la forme notamment de primes de mobilité et de départ, de contrats de formation et de compléments de soldes pour les personnels de la DCN qui seraient reclassés à un échelon inférieur dans la Marine.

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