C. LA POLITIQUE SANITAIRE ET SOCIALE MENÉE PAR L'ÉDUCATION NATIONALE

Afin de répondre à la précarité sociale de trop nombreux élèves et aux situations de détresse des familles touchées par la crise économique, l'éducation nationale est contrainte de développer des actions en matière sociale et dans le domaine de la santé scolaire.

1. Le rétablissement des bourses de collège

La loi d'orientation relative à la lutte contre les exclusions a permis de rétablir à la rentrée 1998 le système des bourses de collège qui remplaceront l'aide à la scolarité versée par les organismes débiteurs des prestations familiales : 600 millions de francs destinés aux CAF ont été ainsi transférés au budget de l'éducation nationale en août 1998 et affectés aux académies en septembre dernier.

Les crédits destinés aux bourses de collège s'élèveront à 949 millions de francs en 1999.

Ces bourses attribuées sous condition de ressources bénéficieront à tous les élèves inscrits en collège, quel que soit leur âge, c'est-à-dire que les collégiens de moins de 11 ans et de plus de 16 ans, ou les enfants uniques qui étaient exclus de l'aide à la scolarité pourront à nouveau en bénéficier.

Les demandes sont instruites désormais par l'établissement, le nombre d'enfants à charge et les revenus de la famille déterminant le taux d'attribution de la bourse.

Outre les deux taux existants (351 francs et 1 122 francs), un troisième taux est créé pour les familles les plus démunies (1 800 francs).

Si elle ne peut que se satisfaire du rétablissement de ce système, votre commission regrette cependant que le montant des bourses de collège reste excessivement bas et surtout que leur versement soit subordonné à des conditions de ressources si faibles qu'elles ne bénéficient en fait qu'aux familles relevant de minima sociaux.

2. Les fonds sociaux

Créés respectivement en 1991 et en 1995, le fonds social collégien et le fonds social lycéen étaient destinés à aider certains élèves et leur famille à faire face à des situations difficiles et à participer aux dépenses liées à la scolarité.

Leurs crédits sont répartis entre les académies en fonction des effectifs d'élèves et de critères sociaux et attribués aux établissements par les recteurs.

La consommation de ces crédits est passée de 30 millions de francs en 1995 à 103 millions de francs en 1996, les dotations budgétaires affectées au fonds social collégien ayant été portées à 180 millions de francs en 1997 et 1998, tandis que la dotation du fonds social lycéen était de 140 millions de francs de 1996 à 1998.

Enfin, le fonds social pour les cantines créé à la rentrée scolaire 1997 a été doté en loi de finances pour 1998 de 250 millions de francs. Ce fonds a été mis en place pour mettre fin à la situation dans laquelle des enfants, faute de moyens financiers, se trouvent privés de déjeuner. Ce fonds est réparti entre les établissements publics du second degré en fonction de la situation sociale des élèves accueillis dans ces établissements.

Enfin, la loi d'orientation contre les exclusions prévoit dans son article 146 que le gouvernement présentera au Parlement avant le 1er septembre 1999 un rapport sur l'évolution de la fréquentation des cantines scolaires depuis 1993, ainsi que sur le fonctionnement des fonds sociaux.

3. Le nécessaire renforcement du service social et de santé scolaire

Le projet de budget permettra de renforcer les moyens du service social et de santé scolaire en créant 30 emplois de médecins, 185 emplois d'infirmières et 185 emplois d'assistantes sociales.

Ces emplois devraient permettre de mieux encadrer les élèves en difficulté et d'accompagner, comme il a été vu, la relance de la politique en faveur des élèves scolarisés en ZEP.

En dépit de cet effort, et votre commission l'a déjà souligné dans le passé, les moyens accordés à la santé scolaire et au service social restent très insuffisants au regard de l'état sanitaire de trop nombreux élèves : les médecins scolaires sont en nombre insuffisant et de nombreux vacataires utilisés à temps partiel devraient être intégrés.

Il importerait enfin d'engager une véritable politique de prévention contre la toxicomanie dans les établissements scolaires.

Deux enquêtes récentes menées par l'INSERM, l'une sur les comportements des jeunes de 11 à 19 ans, et l'autre sur les comités d'environnement social, devenus comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté, révèlent en effet notamment que dans plus de la moitié des collèges consultés, le tabagisme est un phénomène préoccupant, que la drogue l'est pour 20 % et l'alcoolisme pour 15 %.

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