PROFESSIONNALISATION : LA TRANSITION CONTRÔLÉE

La professionnalisation constitue, pour l'Armée de l'air comme pour les autres armées, la grande affaire du moment : le recrutement des nouveaux engagés, la gestion de la réduction des effectifs, l'adaptation de la structure des bases aériennes à la nouvelle donne ...

Votre rapporteur se propose d'évoquer chacun de ces thèmes, après deux ans d'application de cette réforme majeure, en commençant par un aspect important : le recrutement et la formation de l'encadrement -officiers et sous-officiers-, même si ces thèmes, permanents, ne sont pas directement liés aux conséquences de la suspension du service national. Il abordera ensuite la question des civils et des militaires techniciens de l'air qui constitueront, à l'horizon 2000, la nouvelle "population" de l'Armée de l'air.

LE RECRUTEMENT DES PERSONNELS D'ENCADREMENT DE L'ARMÉE DE L'AIR

LES OFFICIERS

Sur un effectif total de l'Armée de l'air de 76 405 personnels civils et militaires, la population des officiers s'établit en 1998 à 7 218. Cet effectif global recouvre des métiers ou des spécialités différents : officiers pilotes -combat et transport- (quelque 44 % de la population totale de la catégorie), officiers mécaniciens et officiers des bases.

En application de la loi de programmation 1997-2002, le nombre global d'officiers sera réduit, lors de la dernière annuité, à 6 974. La déflation du nombre de postes est opérée par paliers durant la période à raison de 60 postes par an de 1998 à 2001 et de 63 postes en 2002. S'ajoutent à cette réduction programmée les départs à la retraite -avant limite d'âge ou non-, que l'Armée de l'air estime à une moyenne annuelle de 400. En regard de ces départs et des réductions de postes, l'Armée de l'air a estimé à quelque 334 par an le rythme annuel de recrutements souhaité .

Le tableau ci-après récapitule l'évolution comparée des départs et des recrutements d'officiers durant la période de programmation :

Année

1997

1998

1999

2000

2001

2002

Recrutements

353

360

349

334

334

334

Départs

411

396

400 (1)

400 (1)

400 (1)

400

(1) (prévisions)

Ainsi, pour 1998 et 1999, le recrutement, à partir des différentes filières, présente la configuration suivante :

 
 

1998

1999

 

Polytechnique

1

2

Officiers à carrière

Ecole de l'Air

86

78

longue

Ecole du Commissariat de l'Air

8

9

 

Ecole militaire de l'Air

66

67

 

Rang

60

60

Officiers à carrière courte

ORSA

90

84

 

Navigant

47

45

 

Admis sur titre

2

4

TOTAL

 

360

349

LE RENOUVELLEMENT DE LA CATÉGORIE DES SOUS-OFFICIERS

L'Armée de l'air compte en 1998 41 964 sous-officiers. L'annuité 1999 de la programmation mise en oeuvre dans le présent projet de loi de finances prévoit la suppression de 725 postes. Avec 2 086 départs à la retraite -dont 1 778 avant la limite d'âge- la reprise des départs volontaires se confirme.

Ceux-ci s'étaient taris entre 1991 et 1995, plaçant l'Armée de l'air devant un vrai problème d'encombrement au sein du corps et générant autant de difficultés à l'avancement. Ainsi convient-il de se féliciter de la reprise des départs volontaires, perceptible depuis 1996, comme le confirme le tableau ci-dessous :


Année

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Nombre de départs

2 240

2 063

1 715

1 491

1 195

1 147

1 404

1 908

2 044

A l'origine de cette reprise, figurent indéniablement les mesures incitatives à caractère catégoriel et des pécules rénovés (820 en 1998). S'y ajoute le renouveau des flux vers le secteur de l'aéronautique civile, qui s'étaient taris après 1991. Cela étant, les départs volontaires et les déflations d'effectifs de cette catégorie vont s'étoffer au cours des prochaines annuités. Il importe donc de rester vigilant quant à la mobilisation des ressources destinées aux pécules pour les années 2000, 2001 et 2002 .

Le recrutement des sous-officiers est réalisé selon deux filières, en fonction du niveau scolaire. Les candidats principalement sélectionnés parmi les bacheliers pour les spécialités techniques et de service général, voire BTS pour les spécialités administratives, sont pris en charge par l'Ecole de formation militaire de Rochefort ;

- le niveau "seconde" est pris en compte par l'Ecole d'enseignement technique de l'Armée de l'air (EETAA) de Saintes pour deux années d'études. Après ces deux années, les élèves de Saintes rejoignent leurs camarades de Rochefort dans les différentes écoles d'application.

Compte tenu des durées variables de formation -entre 2 mois et 25 mois selon la fonction préparée-, l'année de prise de fonction du jeune sous-officier peut intervenir l'année même du recrutement ou une à deux années plus tard.

Les effectifs recrutés se présentent ainsi depuis cinq ans :


Années de recrutement

Années de prise de fonctions

 

1994

1995

1996

1997

1998

1999

1992

706

 
 
 
 
 

1993

665

338

 
 
 
 

1994

169

526

460

 
 
 

1995

 

90

380

207

 
 

1996

 
 

125

401

94

 

1997

 
 
 

187

657

88

1998

 
 
 
 

239

857

1999

 
 
 
 
 

201

Total Rochefort

1 540

954

965

795

990

1 146

Total Saintes

305

267

277

394

328

184

Total général

1 845

1 221

1 242

1 189

1 318

1 330

Le cursus de formation des sous-officiers s'intègre progressivement dans un cadre interarmées . La première promotion de mécaniciens "véhicules et matériel d'environnement" est ainsi formée au sein de l'armée de terre à Bourges depuis le mois de novembre 1998. Les spécialistes "photo vidéo multimédia" de l'Armée de l'air seront très prochainement formés au sein de la Marine nationale et une formation commune des spécialités aéronautiques de la Marine et de l'Armée de l'air est à l'étude sur le site de la base aérienne de Rochefort.

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