B. LE FONCTIONNEMENT ET L'ÉQUIPEMENT

Les programmes informatiques et de transmission bénéficient de dotations qui permettent leur poursuite dans de bonnes conditions. En revanche, la situation des équipements des services et des investissements immobiliers est très préoccupante.

1. La poursuite satisfaisante des programmes d'informatique et de transmissions

a) Les programmes informatiques

Les crédits de fonctionnement informatique s'élèvent à 259,4 millions de francs. L'augmentation de 6,1 % sera principalement consacrée au système d'information Schengen .

Trois grands projets sont actuellement en cours de développement.

Le système de traitement automatisé de l'information criminelle (STIC) est un chantier essentiel. Il regroupe l'intégralité des fichiers judiciaires de la police nationale. Il est scindé en deux sous-systèmes : d'une part le logiciel de rédaction de procédures (LRP) et, d'autre part, une base de données nationale permettant la saisie et la recherche d'informations. La base nationale permet d'alimenter le système d'information Schengen et de reprendre les images du système CANONGE. En 1999, l'accent sera mis notamment sur la numérisation des pièces de procédure non saisies dans le cadre du logiciel et sur l'extraction automatique, à partir des procès verbaux, des données destinées à alimenter la base nationale.

12,3 MF seront consacrés à ce système en 1999 sur un total de 98,6 MF depuis 1992.

Le fichier automatisé des empreintes digitales (FAED) est un important outil d'identification des personnes mises en cause dans le cadre des procédures judiciaires. Au 31 décembre 1997, la base centrale contenait 890 000 références, trois sites en permettaient la mise à jour et elle était interrogeable à partir de 11 sites. Ce fichier a fait la preuve de son utilité en permettant d'accroître notablement le nombre d'affaires résolues. En l'an 2000 l'ensemble des sites régionaux d'identité judiciaire devraient pouvoir l'utiliser.

16 millions de francs devraient être consacrés à ce programme en 1999 sur un total estimé à 84 millions de francs depuis 1996.

Le système d'information Schengen (SIS) résulte des accords de Schengen. Il vise à la mise en commun de données policières relatives à des personnes recherchées et à des véhicules ou objets (armes à feu, documents d'identité, billets de banque). Il comporte un système central situé à Strasbourg dont la France assure la gestion pour l'ensemble de ses partenaires (C.SIS) et, dans chaque pays, une partie nationale (N.SIS) assurant la consultation de la copie nationale du fichier Schengen ainsi qu'une unité de support (SIRENE) répondant aux besoins d'informations complémentaires pour mener une procédure.

Après un début difficile, la base, devenue opérationnelle en 1995, est désormais alimentée par les dix pays participant à l'accord et fonctionne de manière satisfaisante. Elle comprend près de 8 millions de références, la France, l'Allemagne et l'Italie en ayant chacune intégrées plus de 2 millions. En 1997, la France a découvert sur son territoire 9 029 signalements intégrés au SIS par nos partenaires, tandis que 3 143 signalements français étaient découverts par eux.

A court terme, le SIS soit subir d'importantes adaptations pour assurer le passage du système à l'an 2 000 et intégrer les cinq états nordiques. A l'échéance de 2005, est envisagé le passage à une nouvelle génération du système (SIS II). Mais ces changements techniques sont appelés à se développer dans des structures juridiques en évolution , puisque le traité d'Amsterdam prévoit, dès son entrée en vigueur, l'intégration de Schengen dans l'Union européenne . Les modalités de financement du SIS ou le rôle de la France pourrait donc être remis en question concernant le système SIS II.

Pour 1999, le total de la dotation consacrée à ce programme s'établirait à 41 MF , ce montant résultant, pour la part concernant le système central, d'une quote-part décidée au niveau européen . l'ensemble des dépenses consacrées au système depuis 1991 s'établirait ainsi à 216 MF.

Le ministère de l'intérieur a également décidé d'accélérer la mise en oeuvre du système DIALOG de gestion du personnel et de poursuivre le programme CHEOPS permettant la refonte des architectures informatiques utilisées dans le domaine policier.

b) Le programme ACROPOL

Le programme ACROPOL , réseau de communications cryptées numérique destiné à assurer à 100 % la confidentialité des transmissions de la police, sera poursuivi à un rythme permettant son achèvement pour 2007 (une hypothèse de développement plus rapide aurait permis l'achèvement du réseau en 2004). Couvrant actuellement le Rhône, l'Isère, la Loire et la Picardie, le réseau a commencé à être déployé en région parisienne. Il a permis d'assurer dans de bonnes conditions l'intégralité des radiocommunications des services de police et des autorités préfectorales sur trois des dix sites de la coupe du monde de football (Lyon, Saint-Etienne et Saint-Denis). En 1999, il est prévu d'achever la couverture du secrétariat général pour l'administration de la police de Paris et d'installer le système en Corse. La dotation correspondante s'élève à 422 MF en autorisation de programme et à 318 millions en crédits de paiement .

Votre commission insiste pour que soit assurée l'interopérabilité du système ACROPOL et du système de communication RUBIS mis en place par la gendarmerie nationale .

2. Des retards importants dans l'équipement matériel et immobilier

La situation du parc automobile est très inquiétante. Les services évaluent à 592,7 millions de francs les besoins théoriques en renouvellement de véhicules résultant des retards accumulés ces dernières années.

Les dotations consacrées au renouvellement du parc automobile sont en effet des variables d'ajustement de crédits de fonctionnement globalisés qui ont été fortement mis à contribution pour le fonctionnement du plan vigipirate ou du dispositif mis en place pour la coupe du monde de football.

Les dotations consacrées à l'équipement lourd des services régressent par rapport aux années précédentes en autorisations de programme comme en crédits de paiement. Cette diminution est d'autant plus préoccupante que les services ont enregistré un retard cumulé sur plusieurs années évalué à 202 millions de francs .

Le retard dans les équipements immobiliers conduit le Gouvernement à souhaiter la participation des collectivités locales pour l'aménagement des locaux de police, dans le cadre de l'opération " sécurité 2002 ".

Concernant le logement des policiers, les dotations (130 MF en autorisations de programme et 111 MF en crédits de paiement) sont en diminution par rapport à 1998. L'accent sera mis sur la constitution d'un patrimoine propre plutôt que sur la réservation des logements sociaux. Une prise de participation dans une société d'HLM pourrait intervenir par le biais de la fondation Jean Moulin.

Les laboratoires de police scientifique doivent remplacer leurs matériels obsolètes acquis entre 1985 et 1990. Il y va de leur efficacité. De même votre commission souligne l'importance de la mise en oeuvre rapide du fichier des empreintes génétiques prévu par la loi n° 98-468 du 17 juin 1998 sur les infractions sexuelles, un décret pris avis de la CNIL devant bientôt intervenir.

Votre commission constate donc que, sans un effort supplémentaire important en matière de fonctionnement et d'équipement des services, la police ne sera plus en état d'accomplir normalement ses missions.

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