D. LA NÉCESSITÉ D'UNE POLITIQUE DÉTERMINÉE DE LUTTE CONTRE LA TOXICOMANIE

Votre commission a eu maintes fois l'occasion de rappeler l'importance qu'elle attachait à la lutte contre le fléau que représente la drogue.

En 1997, l'augmentation de 9,22 % du nombre d'infractions a porté principalement sur le trafic et la consommation.

Infractions à la législation sur les stupéfiants

Type d'infractions

Année 1996

Année 1997

Variation 97/96

TOTAL

79.617

86.961

+ 9.22 %

- dont trafic

5.158

8.300

+60,92 %

- usage-revente

12.424

12.115

- 2,49 %

- consommation

57.981

63.003

+ 8,66 %

Les services répressifs ont enregistré 228 décès liés à l'usage de drogue en 1997, soit une diminution de près de 42 % par rapport à l'année précédente s'inscrivant dans la continuité des trois dernières années. Ce mouvement doit être mis en relation avec la désaffection constatée pour l'usage de l'héroïne , lié à la peur de l'injection, à la diffusion des protocoles de substitution mais aussi à l'apparition de nouvelles drogues de synthèse comme le crack ou l'ecstasy dont la consommation s'accroît de manière alarmante.

Sur le plan international , votre commission a régulièrement eu l'occasion d'attirer l'attention sur l'ampleur des trafics en provenance des Pays-Bas et plus globalement sur les difficultés que suscite la politique hollandaise de la drogue. Un accord de coopération a été signé le 20 avril dernier dans le domaine de la police et de la sécurité laissant espérer que les relations avec ce pays sont en voie d'amélioration.

Votre rapporteur tient à rappeler que la lutte contre la drogue passe, tant en ce qui concerne l'action interne que la coopération internationale, par une mobilisation permanente de tous les moyens . Ceci implique que l'action préventive et répressive des pouvoirs publics entreprise sous l'égide de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), sévèrement critiquée par la Cour des comptes dans un rapport rendu public en juillet dernier, puisse être mieux coordonnée et plus efficace.

Mais ceci exige avant tout que la politique du Gouvernement en la matière soit ferme et sans ambiguïté . L'indulgence montrée envers l'appel de 111 personnalités prônant la dépénalisation de l'usage du cannabis ou les déclarations de membres du Gouvernement allant en ce sens, ne peuvent que générer une démobilisation des services chargés de la répression . La lutte contre la drogue ne doit en aucun cas être mise sur le même plan que celle contre le tabac et l'alcool , comme pourrait conduire à le penser la déclaration sur la réduction des risques en matière de toxicomanie, effectuée au Sénat le 16 juin dernier par le secrétaire d'Etat à la santé qui a fait ressortir, sur la base du rapport du professeur Bernard Roques, les dangers de l'alcool, du tabac et des médicaments psychotropes...

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