B. LES RÉFORMES ENVISAGÉES ET LES TRAVAUX DE CODIFICATION

Des réformes statutaires d'importance sont annoncées.

Tout d'abord, à la suite de l'adoption de la loi constitutionnelle du 20 juillet 1998 relative à la Nouvelle-Calédonie et l'approbation de l'Accord de Nouméa par les populations intéressées le 8 novembre dernier, le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie , comprenant une loi organique et une loi simple, devrait être examiné par le Parlement avant le printemps. Ce nouveau statut aura pour objet de traduire en termes juridiques l'Accord de Nouméa, la Nouvelle-Calédonie ne pouvant d'ores et déjà plus être classée dans la catégorie des territoires d'outre-mer.

Par ailleurs, notre excellent collègue M. Gaston Flosse, président du gouvernement de la Polynésie française, a exprimé le souhait de voir son territoire bénéficier des avancées statutaires adoptées pour la Nouvelle-Calédonie, ce qui nécessiterait une nouvelle révision de la Constitution suivie d'une modification du statut du 12 avril 1996.

Le programme législatif pour 1999 concernant les territoires d'outre-mer devrait en outre intégrer l'examen du projet de loi organique et du projet de loi simple le complétant relatifs au régime communal applicable dans le territoire de la Polynésie française . Ces deux textes, répondant à la nécessité de moderniser l'institution communale, furent déposés au Sénat le 26 mai 1998 mais n'ont pas encore été inscrits à l'ordre du jour. Cette réforme demeure cependant prioritaire dans la mesure où, comme l'avait souligné nos excellents collègues MM. Lucien Lanier et Guy Allouche dans leur rapport d'information établi au nom de votre commission des Lois à la suite de la mission effectuée en Polynésie française du 14 au 28 janvier 1996, les communes sont appelées à jouer un rôle essentiel dans la perspective d'un développement équilibré du territoire.

Il convient enfin de rappeler que les vingt ordonnances prises sur le fondement de l'habilitation accordée au Gouvernement par la loi n° 98-145 du 6 mars 1998 en vue de l'actualisation et de l'adaptation du droit applicable outre-mer font l'objet de quatre projets de loi de ratification déposés depuis le 4 novembre, soit avant la date butoir fixée au 15 novembre 1998 par l'article 2 de la loi d'habilitation précitée. Le Gouvernement s'est engagé à ce que ces projets de loi de ratification soient examinés en séance publique. Au cours du débat au Sénat sur la loi d'habilitation, le 5 février 1998, M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre-mer, a en effet déclaré : " En tout état de cause, votre assemblée sera appelée à examiner la conformité des ordonnances aux principes que je viens de rappeler lors de l'examen des lois de ratification. En effet (...) chacune des ordonnances fera l'objet d'un projet de ratification permettant au Parlement de retrouver la plénitude de ses compétences. "

Les travaux de codification des textes applicables dans les territoires d'outre-mer progressent également, bien qu'à un rythme relativement lent du fait de la complexité d'une telle tâche. Les projets de code de la communication et du cinéma, le projet de code de l'éducation et le projet de code de l'environnement ont été déposés sur le bureau du Parlement mais ne sont pas encore venus en discussion. Cinq autres codes sont en préparation : le code électoral des territoires d'outre-mer et de Mayotte, le code de la santé publique, le code du patrimoine, le code de la monnaie et du crédit, le code de l'aide sociale et de la famille. Le ministère de l'outre-mer a par ailleurs été associé à la modification du code de justice militaire qui sera rendu applicable dans les territoires d'outre-mer.

Les modalités d'organisation de ces travaux de codification ont été modifiées à la fin de l'année 1997. Un décret n° 97-894 du 2 octobre 1997 a en effet abrogé le décret n°89-704 du 28 septembre 1989 qui avait " provisoirement adjoint à la Commission supérieure de codification (...) une commission chargée de recenser pour chacun des territoires d'outre-mer l'ensemble des textes législatifs et réglementaires applicables et de signaler au Premier ministre les domaines dans lesquels il n'existe aucun texte ". Le décret du 2 octobre 1997 précité a cependant prévu, en contrepartie de la suppression de cette commission adjointe , qu' au moins trois rapporteurs particuliers de la Commission supérieure seraient " chargés spécialement de la codification des textes applicables dans les territoires d'outre-mer ", ladite Commission étant désormais directement investie de la mission de " recenser les textes législatifs et réglementaires applicables dans les territoires d'outre-mer, vérifier le champ d'application des textes à codifier en ce qui concerne ces mêmes territoires et signaler au Premier ministre les domaines pour lesquels il semble souhaitable d'étendre à ces territoires les textes applicables en métropole ".

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page