II. ÉVOLUTION DES MOYENS DE FONCTIONNEMENT DES ORGANISMES SOUS TUTELLE

Les subventions de fonctionnement allouées à l'Office national des anciens combattants (ONAC) d'une part, et à l'Institution nationale des invalides (INI) de l'autre, s'élèveront en 2002 respectivement à 38,7 millions d'euros , soit près de 254 millions de francs, et à 6,24 millions d'euros, soit près de 41 millions de francs.

Parallèlement, les deux établissements bénéficieront de 1,524 millions d'euros, soit 10 millions de francs (en autorisations de programme) de subventions d'investissement , inscrites au budget de la Défense 3( * ) , ce qui correspond à une diminution globale de 53 % par rapport à l'exercice 2001 : 1,07 million d'euros pour l'ONAC - 7 millions de francs - et 460.000 euros pour l'INI - 3 millions de francs. Les crédits de paiement connaissent une augmentation sensible de + 44,6 % et passe de 2,424 millions d'euros en 2001 (soit 15,9 millions de francs) à 3.505 millions d'euros en 2002, soit 23 millions de francs : une dotation d'investissement de 2,9 millions d'euros - 19 millions de francs - versée du budget de la défense à l'ONAC est prévue (contre 1,6 millions d'euros en 2001) ainsi que 0,605 million d'euros versés à l'INI - 4 millions de francs - (contre 0,8 million d'euros en 2001).

A. LA SUBVENTION DE FONCTIONNEMENT DE L'ONAC : + 3,5 %

A 38,7 millions d'euros (soit 254 millions de francs), la subvention de fonctionnement versée à l'ONAC en 2002 progresse de 3,5 % (plus 1,31 million d'euros, soit 8,6 millions de francs).

Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre

en millions d'euros

 

Indicateurs budgétaires

1999

2000

2001

1

2

3

Ressources

- subventions du budget de tutelle

- subventions d'autres budgets ministériels

- recettes des maisons de retraite et des écoles de rééducation professionnelle

- autres ressources

34,9

37,2

12,1

37,1

4,3

35,8

10,5

37,4

1,6

34,5

29,9

 

Total

84,2

87,7

103,4

1 - hors ressources pour l'action sociale

2 - subvention de fonctionnement inscrite au budget des anciens combattants

3 - subvention d'investissement inscrite au budget du ministère de la Défense

Etablissement public à caractère administratif placé sous la tutelle administrative du Ministère de la défense, l'ONAC est chargé de veiller en toutes circonstances sur les intérêts matériels et moraux de ses ressortissants comme le résume sa devise « Mémoire Solidarité ».

L'année 2001 a constitué un exercice de transition reflétant à la fois le fonctionnement traditionnel de l'office et les premiers éléments de la mise en oeuvre du « nouvel élan pour l'ONAC », repris et précisé par un projet de service dont les grandes lignes ont été approuvées par le dernier conseil d'administration. L'effort principal porte notamment sur :

- la consolidation des actions pédagogiques en faveur de la politique de la mémoire avec l'appui d'assistants-mémoire recrutés dans chaque département ;

- la refondation des services départementaux permettant un meilleur accueil du monde combattant ;

- la remise aux normes des maisons de retraite et le renforcement des actions de solidarité en faveur du monde combattant.

En outre, l'ONAC a pris en charge en 2000 le paiement de l'indemnisation des biens juifs spoliés et des mesures de réparation au profit des orphelins juifs de la déportation. S'agissant de l'indemnisation des orphelins des victimes de l'antisémitisme, 203,1 millions d'euros (soit 1,33 milliard de francs) ont été versés en 2001. Pour 2002, une dotation de 33,5 millions d'euros (219,7 millions de francs) est prévue.

Enfin, l'ONAC se prépare au transfert début 2002 de tâches jusqu'ici dévolues aux services déconcentrés du secrétariat d'Etat :

- la retraite du combattant ;

- la gestion de l'ensemble des statuts du monde combattant.

De fait, en 2002, compte tenu de l'évolution de ses ressources propres 4( * ) , les moyens de fonctionnement nets de l'ONAC devraient progresser de 1,09 million d'euros (soit 7,15 millions de francs).

On soulignera ici que la présentation des « mesures nouvelles » dans le bleu budgétaire, qui mélange les mesures financées sur crédits budgétaires et celles qui le sont sur « ressources propres » rend l'analyse peu claire, voire ambiguë.

Evolution des moyens de fonctionnement (en euros)

. Révision des services votés

- 520.512

sur ressources propres

. Mesures d'ajustement

+ 73.317

+ 929.406

sur ressources propres

sur crédits budgétaires

. Moyens nouveaux

+ 223.416

+ 383.000

sur ressources propres

sur crédits budgétaires

1. Révision des services votés : poursuite de la mise aux normes de maisons de retraite

Au total, les mesures de révision des services votés entraînent une diminution de crédits de l'ordre de 520.512 euros (3,4 millions de francs) financés sur ressources propres.

La suppression de 18 emplois pour cessation d'activité dans les maisons de retraite représente une diminution de 520.512 euros, soit plus de 3,4 millions de francs, pour les ressources propres de l'établissement. Cette mesure est présentée dans le bleu budgétaire comme une « économie sur les ressources propres de l'établissement public ».

Les lois n° 97-60 du 24 janvier 1997 et n° 2001-647 du 20 juillet 2001 ont défini les conditions dans lesquelles les établissements d'hébergement pourront continuer à accueillir des personnes âgées dépendantes : seuls seront habilités les établissements qui auront signé une convention tripartite - établissement, conseil général, assurance maladie - précisant les modalités de leur fonctionnement tant au plan financier qu'à celui de la qualité de la prise en charge des personnes âgées et des soins qui leur sont prodigués.

L'ONAC se prépare à la signature de ces conventions avant le 31 décembre 2003 et se trouve confronté à l'ampleur des investissements à réaliser pour passer de telles conventions, leur signature étant liée au respect de nouvelles normes de sécurité et d'habitabilité. De ce point de vue, la situation des établissements de l'ONAC est très contrastée 5( * ) comme l'a mis en évidence le groupe de travail qui, à la demande du conseil d'administration, a procédé à un examen au cas par cas de ces établissements :

- les maisons de retraite de Vence, de Beaurecueil et Boulogne ne posent pas de problème de fond dans la mesure où elles ont été entièrement rénovées ou sont de réalisation relativement récente ;

- les maisons de retraite de Carignan et de Thiais se trouvent confrontées à de graves problèmes d'entretien : dans le premier cas, l'établissement ne répond ni aux normes de sécurité ni à celles d'habitabilité. Une étude est en cours pour déterminer les conditions dans lesquelles pourra se poursuivre l'exploitation de la maison de retraite de Carignan. Par ailleurs, l'état de vétusté de la maison de retraite de Thiais, non médicalisée, aurait imposé sa reconstruction pour un montant de 6,1 millions d'euros (40 millions de francs). Le conseil d'administration de l'ONAC a donc décidé, le 14 décembre 2000, la fermeture de cet établissement ;

- pour les maisons de retraite de Montmorency, Anse, Barbazan, Le Theil-de-Bretagne, Saint Gobain , l'importance des investissements à réaliser (21,1 millions d'euros, soit 139 millions de francs entre 2000 et 2004) a conduit l'ONAC à rechercher, auprès des associations d'anciens combattants, des partenariats pour compléter l'aide apportée par l'Etat dans le cadre du plan ONAC / SEDAC (11,2 millions d'euros, soit 73,5 millions de francs) mis en place depuis 1996, et par les collectivités locales, le cas échéant.

2. Mesures d'ajustement en fonction des besoins de l'ONAC

Les mesures d'ajustement affectant le fonctionnement de l'ONAC entraîne une augmentation des crédits de 1 million d'euros, soit 6,5 millions de francs, dont près de 930.000 euros (6,1 millions de francs) financés sur crédits budgétaires.

- L'ONAC bénéficie, sur crédits budgétaires, de 888.238 euros de mesures nouvelles, soit 5,8 millions de francs, destinées à financer « l'ajustement du montant de la subvention de l'Etat aux besoins de l'établissement » . Cela correspond à trois millions de francs (457.000 euros) de plus que l'année dernière, soit une augmentation de 107 % par rapport à 2001 ;

- par ailleurs, il bénéficie également de transformations d'emplois , dans les services départementaux d'une part (12 emplois) ce qui représente une économie de 18.567 euros (soit près de 122.000 francs) sur la subvention de fonctionnement allouée par l'Etat (crédits budgétaires), dans le corps des enseignants des écoles de rééducation professionnelle d'autre part (6 emplois pour un coût de 57.198 euros, soit un peu plus de 375.000 francs, entièrement financé sur les ressources propres de l'établissement) ;

- autres mesures d'ajustement concernant l'ONAC : l'amélioration du pyramidage du corps des aides-soignants d'une part (pour un coût de 16.119 euros, soit près de 106.000 francs, financé en totalité sur les ressources propres de l'établissement), du corps des secrétaires généraux d'autre part (pour un montant total de 28.192 euros soit près de 185.000 francs, financés sur crédits budgétaires) ;

- enfin, l'ONAC bénéficie également d'une revalorisation des indemnités forfaitaires pour travaux supplémentaires du personnel des services départementaux, pour un coût total de 31.543 euros, soit près de 207.000 francs, financés sur crédits budgétaires.

3. Moyens nouveaux : des mesures de personnel

L'ONAC bénéficie pour 2002 de 606.416 euros de moyens nouveaux, soit près de 4 millions de francs, dont 383.000 euros financés sur crédits budgétaires.

L'établissement bénéficie de plusieurs mesures, financées à la fois sur crédits budgétaires (383.000 euros soit 2,51 millions de francs) et sur ressources propres (223.416 euros soit 1,46 million de francs) :

- revalorisation de diverses indemnités : indemnité de sujétion spéciale des secrétaires généraux, indemnité de sujétion des assistants du service social, indemnités forfaitaires pour travaux supplémentaires du personnel du service central. Cette mesure est financée à hauteur de 72.911 euros (un peu plus de 478.000 francs) sur crédits budgétaires uniquement ;

- renforcement des outils de gestion de l'Office (réseau intranet) et carte de veuve anciens combattants pour un coût total de 310.089 euros, soit plus de 2 millions de francs, financés sur crédits budgétaires intégralement ;

- création de 7 emplois de professeurs d'écoles de rééducation professionnelle (203.964 euros, soit 1,34 million de francs, financés sur ressources propres par redéploiement des crédits de vacation) ;

- transformation d'emplois liée au passage aux 35 heures dans les maisons de retraite de l'ONAC (le coût de cette mesure est de 19.452 euros, soit 127.600 francs, et est financé en totalité sur les ressources propres de l'établissement).

B. LA SUBVENTION DE FONCTIONNEMENT DE L'INI : - 8,6 %

Institution nationale des Invalides (millions d'euros)

notes

Indicateurs budgétaires

1999

2000

2001

 

Ressources

- subventions du budget de tutelle

- subventions d'autres budgets ministériels (défense titre VI)

- participation des pensionnaires et forfait soins

- remboursement des régimes de sécurité sociale

- autres recettes

6,6

3,5

7,6

4,8

6,7

1,1

6,6

11,9

5,9

6,9

0,8

3,7

10,5

4,9

 

Total

22,5

29,2

26,8

Etablissement public à caractère administratif, l'INI exerce des missions de nature hospitalière prévues par les textes fondateurs, essentiellement : héberger dans son centre de pensionnaires les plus grands invalides de guerre, et dispenser dans son centre médico-chirurgical des soins en hospitalisation et en consultation aux malades et blessés en vue de leur réadaptation fonctionnelle, professionnelle et sociale.

L'établissement est désormais inséré dans le service public hospitalier et perçoit depuis le 1 er juin 2001 la dotation globale hospitalière : 86 % des patients accueillis en 2000 relèvent d'autres régimes de protection sociale que les soins médicaux gratuits. L'INI s'est parallèlement engagée dans une démarche d'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins délivrés aux patients et a demandé sa présentation à l'accréditation prévue par l'ordonnance n° 96-346 du 24 avril 1996 portant réforme hospitalière, pour le deuxième semestre 2002.

Pour exercer ses missions d'accueil des plus grands invalides et de soins sur le handicap, l'INI reçoit, outre la dotation globale, une subvention de l'Etat et une participation des pensionnaires.

L'évolution des moyens de l'INI s'inscrit ainsi dans le cadre du « projet d'établissement », axé autour de quatre grands objectifs :

- poursuivre et développer les trois missions fondatrices : accueil des invalides bénéficiaires des dispositions du code des PMI et des victimes de guerre, soins en hospitalisation et en consultation, études et recherches sur l'appareillage des handicapés ;

- participer, en partenariat, au service public hospitalier et au schéma sanitaire de prise en charge du handicap ;

- préparer l'accréditation hospitalière programmée au deuxième semestre 2002 ;

- préparer la contractualisation interne avec les centres de responsabilité.

S'ajoute désormais à ces quatre objectifs la réorganisation liée à la mise en oeuvre de la réduction du temps de travail.

Evolution des moyens de fonctionnement de l'INI en 2002 (en euros)

. Mesures d'ajustement

+ 167.949

sur crédits budgétaires

 

+ 9.768

sur ressources propres

. Moyens nouveaux

+ 3.502

sur crédits budgétaires

 

+ 3.502

sur ressources propres

. Révision des services votés

- 762.000

sur crédits budgétaires

En 2002, l'INI devrait voir son budget amputé de près de 580.000 euros (soit 3,8 millions de francs) de moyens de fonctionnement supplémentaires, pour s'établir à 6,24 millions d'euros. S'agissant des crédits strictement budgétaires cette baisse s'élève à près de 590.550 euros (soit 3,87 millions de francs), baisse partiellement compensée par une augmentation des moyens de fonctionnement financés sur les ressources propres de l'INI.

1. Mesures d'ajustement en fonction des besoins de l'INI

Pour 2002, les crédits dévolus au fonctionnement de l'INI font l'objet de diverses mesures d'ajustement pour un coût total de 177.717 euros, soit 1,6 million de francs, dont près de 168.000 euros financés sur crédits budgétaires.

-  Ajustement du montant de la subvention de l'Etat lié aux besoins de l'établissement pour un coût total de 158.181 euros (soit 1,04 millions de francs) ;

- renforcement des moyens administratifs par des mesures de transformation d'emplois et d'amélioration du pyramidage de certains corps pour un coût total de 19.536 euros (128.000 francs), financés pour moitié par crédits budgétaires, pour moitié par les ressources propres de l'établissement public.

2. Moyens nouveaux : transformation d'emplois.

En 2002, l'INI disposera de 7.004 euros de moyens nouveaux (près de 46.000 francs), dont 3.502 euros financés sur crédits budgétaires.

- Transformation de quatre emplois dans le cadre des « actions d'amélioration exigées par l'accréditation de l'établissement en 2002 - médicalisation des soins » :

. suppression de quatre emplois d'agents des services hospitaliers de deuxième catégorie

. création de quatre emplois d'aides-soignants de classe normale.

3. Révision des services votés au regard des prestations de soins accomplies

En 2002, les mesures de révision des services votés entraînent une diminution des crédits alloués au fonctionnement de l'INI de 762.000 euros (près de 5 millions de francs, sur crédits budgétaires uniquement.

- Ajustement des financements respectifs de l'assurance maladie et de l'Etat à l'Institution nationale des invalides au regard des prestations de soins accomplies pour les assurés de droit commun.

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