3. Une coopération militaire soucieuse de garantir la stabilité du pays

La coopération militaire vise à garantir la stabilité d'un pays situé au voisinage de plusieurs zones de crise, et à ménager la possibilité d'exploiter ses plates-formes aéroportuaires pour une évacuation de nos ressortissants présents en Afrique centrale. Elle vise par ailleurs à renforcer, dans un cadre régional, les capacités camerounaises de maintien de la paix.

Le Cameroun et la France ont conclu en 1974 un accord spécial de défense et un accord de coopération militaire. L'enveloppe de la coopération militaire en 2000 s'est élevée à 7,8 millions d'euros, consacrés principalement aux coopérants militaires (au nombre de 37 en 2000, soit le plus fort effectif en Afrique centrale), à l'aide logistique (renforcement du dispositif camerounais à Bakassi) et à l'organisation de stages pour des officiers. Parmi les principaux projets figure l'ouverture d'un pôle aéronautique à vocation régionale à Garoua en janvier 2001. L'acquisition des principes et des pratiques de l'Etat de droit par le Cameroun constitue une préoccupation majeure pour la France.

4. Des relations économiques et commerciales privilégiées

Avec 35 % de part de marché et 485 millions d'euros d'exportations en l'an 2000, la France reste le premier fournisseur du Cameroun. Le Cameroun se place au troisième rang des clients de la France en zone franc, après la Côte d'Ivoire et le Sénégal. Notre commerce avec le Cameroun est structurellement excédentaire. Les principaux produits exportés en l'an 2000 vers le Cameroun sont les préparations pharmaceutiques (12,2 %), les véhicules et équipements automobiles (8,3 %), les équipements informatiques (4,5 %), les appareils de transmission (3,8 %), les céréales et plantes industrielles (3,3 %). Les échanges commerciaux bilatéraux se sont orientés en 2001 à la hausse, tant en ce qui concerne les exportations que les importations.

Les investissements français au Cameroun sont redevenus positifs à partir de 1995. Beaucoup d'entreprises françaises ayant résisté à la crise des années 1986-1994, la France est aujourd'hui le premier investisseur étranger au Cameroun avec 20 % (soit 214 millions d'euros) du stock d'investissements directs étrangers. Parmi les 140 filiales d'entreprises françaises employant plus de 20.000 personnes se trouvent principalement la Société Générale, le Crédit Lyonnais, BGI Castel, Total-Elf-Fina, Péchiney, la Compagnie Fruitière, la CFAO, le groupe Bolloré, Lafarge, France Câbles et Radio.

La France est par ailleurs très impliquée dans le programme de privatisations en cours. L'entreprise de sucre Camsuco a été rachetée par le groupe Soomdia, la compagnie nationale des chemins de fers camerounais par un consortium où figure Bolloré, la Banque Bicec par le groupe des Banques Populaires, la société camerounaise des palmeraies (Socapalm) par Bolloré et un partenaire local. Les positions françaises sont solides dans les privatisations en cours : CDC (bananes, hévéa...) avec la Compagnie Fruitière et Bolloré, Socar (assurances) avec Chanas & Privat.

Par ailleurs, plus de 533,5 millions d'euros de contrats de travaux et de services ont été adjugés à des entreprises françaises pour la construction de l'oléoduc Doba-Kribi, dont plus de 1.000 km traversent le territoire camerounais. Bouygues et sa filiale Dragages et travaux publics construiront la route tchadienne parallèle à l'oléoduc (45,7 millions d'euros), Sogea réalisera deux tronçons de routes au Cameroun (91,4 millions d'euros) et Spie-Capag participera à la pose de l'oléoduc (167,7 millions d'euros), en coopération avec une firme américaine.

Une délégation du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), conduite par M. Michel Roussin, s'est rendue au Cameroun en janvier 1999. Reçue par le Président Paul Biya, elle a retenu de son séjour que les firmes françaises pouvaient contribuer à une plus grande ouverture du Cameroun sur les marchés mondiaux.

Les firmes françaises se heurtent toutefois à l'insécurité juridique du pays. Les irrégularités judiciaires et fiscales dont elles sont victimes conduisent certaines d'entre elles à fermer leurs portes. Ainsi, Plantecam, filiale de Rhône Poulenc, qui employait 170 personnes, a fermé en janvier 2000 et Aéroports de Paris a renoncé à maintenir son assistance technique auprès d'Aéroports du Cameroun.

Les principales filiales de banques françaises au Cameroun (Crédit Lyonnais, Bicec-Groupe Natexis, SGBC-Société Générale) font face actuellement à des procédures judiciaires opaques. D'autres opérateurs français (France Câble Radio, Groupe Rougier, Groupe Lafarge) sont également en conflit avec l'administration camerounaise.

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