4. Une dépendance des finances publiques à l'égard des cours mondiaux

Le pétrole représente 50% des recettes budgétaires

Jusqu'à l'arrivée au pouvoir du président Chavez, la politique pétrolière du Venezuela tendait à l'accroissement de parts de marché au détriment du respect des quotas de production instaurés en 1987 par l'OPEP.

Ces choix ont contribué à une forte dépendance à l'égard de la demande mondiale de pétrole, elle-même fortement corrélée à la croissance.

Après une décennie de relative stabilité, autour de 20 USD le baril, les cours du pétrole ont connu des fluctuations très importantes. 3 ( * )

Le maintien actuel d'une politique budgétaire expansionniste, il est vrai dans un environnement social fortement dégradé, et la distribution de pouvoir d'achat dans le secteur public qui stimule à la fois la demande d'importations et la fuite des capitaux, ont conduit le déficit budgétaire au niveau de 5.9 % du PIB en 2001.

Essentiellement interne en l'absence de possibilités de financement extérieur 4 ( * ) compte tenu de primes de risques trop élevées, l'endettement public devient très difficile à financer dans un contexte d'incertitude politique.

Créé en 1998 par le Président Chavez, le fonds de stabilisation macroéconomique (FIEM) géré de façon peu rigoureuse, ne devrait pas permettre de faire face au retournement de conjoncture en 2002. La tentation est grande d'opérer des ponctions sur les réserves déposées par la PDVSA, ce qui conduirait à une décapitalisation de l'entreprise.

5. Les perspectives

a) Un climat de récession

Pour l'année 2002 une récession est attendue à hauteur de 3 à 6 % dans un contexte de forte inflation liée à l'absence de mesures d'accompagnement de la dévaluation.

b) Des investissements faibles

Dans les années 90, l'investissement net privé s'établissait à moins de 2% du PIB, un niveau près de dix fois inférieur à celui de la fin des années 70.

Suite à la suppression de l'ancrage monétaire au dollar, la détente attendue sur les taux d'intérêt n`a pas eu lieu avec un impact négatif de taux élevés sur l'investissement.

La restructuration récente du secteur bancaire ouvre la voie à une plus grande efficacité dans ce domaine mais l'absence de liquidités dans l'économie liée à la fuite des capitaux obère les possibilités de prêt des banques.

L'atonie de l'investissement privé qui pèse sur les capacités productives n'a pas été compensée en 2001 par l'augmentation de 12 % des investissements publics et privés.

Les investissements directs étrangers sont en repli, passés de 4.3 USD en 2000 à 2.6 MDS en 2001.

En outre, les infrastructures publiques dégradées constituent un goulet d'étranglement pour le développement du pays.

* 3 Il a connu des cours extrêmes en décembre 1998 à 9.5 USD pour atteindre 37.4 USD en septembre 2000 .

* 4 Fin février, l'état vénézuélien est noté B2 par l'agence Moody's et donc considéré comme « risque spéculatif ».

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