4. La monnaie courante est-elle condamnée par le porte-monnaie électronique ?

Le porte-monnaie électronique (PME) a pour ambition de remplacer progressivement la monnaie pour les petits paiements (30 euros au maximum). La France n'est encore qu'au stade des tests, menés par « Monéo » dans certaines villes - Tours a été la première ville pilote - mais le PME, que les Belges et les Portugais ont déjà bien adopté, est appelé à couvrir l'ensemble de notre territoire début 2004.

Aujourd'hui, le système se heurte à des coûts élevés tant pour les banques que pour les usagers. Mais à terme, les Français pourraient voir le caractère pratique et sûr du système « Monéo ». L'utilisation de cette monnaie virtuelle pourrait alors ralentir significativement la circulation, et donc la fabrication, des pièces métalliques.

5. En 2003, les activités s'exercent presque exclusivement dans le secteur concurrentiel

La principale raison d'être de la Monnaie de Paris - la frappe de notre monnaie courante -, exercée en situation de monopole, n'est plus. Elle s'efface devant des activités commerciales, qui demeurent dans la tradition de la monnaie (monnaies courantes étrangères, monnaies de collection, médailles, décorations, instruments de marque et de garantie, jetons) ou s'en éloignent un peu (fontes d'art, bijoux).

La division par neuf du produit généré par la frappe nationale (qui passe de 122 à 14 millions d'euros) modifie profondément la structure même des recettes et le secteur concurrentiel représente près de 69 % des recettes, alors qu'il n'en représentait que 26 % en loi de finances 2002.

La direction des Monnaies et médailles doit plus que jamais se mobiliser sur la dynamisation des ventes. Sur le plan de la frappe de monnaies courantes étrangères, elle doit s'assurer d'un partenariat efficace avec les missions économiques à l'étranger pour remporter de nouveaux appels d'offre et se positionner ainsi comme un institut monétaire incontournable au sein de l'Union européenne. Par ailleurs, pour attirer et fidéliser les amateurs de monnaies de collection ou de productions d'art et assimilées, elle doit encore développer ses réseaux commerciaux et améliorer sa qualité de service, notamment par un meilleur suivi des commandes permettant de réduire les délais d'exécution.

6. Miser sur la marque « Monnaie de Paris » constitue un projet ambitieux, voire un pari risqué

La direction des Monnaies et médailles veut compenser le vide de « l'après-euro » en définissant une stratégie commerciale nouvelle dont l'idée force est de faire de la Monnaie de Paris un centre de création artistique, et de ses produits des produits de luxe, en exploitant au mieux le concept de marque « Monnaie de Paris ».

Il s'agira de favoriser par tous les moyens l'expression d'une plus grande créativité pour séduire les amateurs d'art, de mieux décliner les gammes de produits pour répondre aux attentes des collectionneurs, d'utiliser davantage les métaux précieux pour commercialiser des produits chers concurrençant les grandes marques.

Cette stratégie ne manque pas de panache et la Monnaie de Paris peut compter sur son savoir-faire et sa réputation. Mais elle n'est pas la seule à bénéficier de ces atouts. Le produit de luxe n'a -dit-on - pas de prix. Il n'en reste pas moins vrai que dans ce secteur aussi, la concurrence existe.

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