C. LA COOPÉRATION AVEC LE TADJIKISTAN

Le Tadjikistan figure également au rang des pays avec lequel la France a intérêt à développer une coopération policière. Il dispose d'une frontière très perméable de 1.340 kilomètres avec le nord de l'Afghanistan, lui aussi peuplé de Tadjiks. C'est donc la voie privilégiée d'évacuation de l'opium , dont l'Afghanistan demeure le premier producteur mondial. En 2001, 80% de l'héroïne saisie en Asie centrale l'avait été au Tadjikistan. Les autorités tadjikes ont créé, avec la soutien du programme des Nations-unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID), une Agence de contrôle des drogues placée sous l'autorité du chef de l'Etat et soucieuse de coopérer avec les services étrangers.

Dans une moindre mesure, le Tadjikistan possède également une position utile du point de vue de la lutte contre le terrorisme islamique.

Nos relations avec le Tadjikistan étaient pratiquement inexistantes avant l'automne 2001 et l'établissement à Douchanbé d'un détachement aérien français pour le soutien aux opérations d'Afghanistan. La conclusion d'un accord bilatéral de sécurité intérieure, en décembre 2002, jette donc les bases d'une coopération qu'il reste désormais à concrétiser.

D. LA COOPÉRATION AVEC LA RUSSIE

La Russie abrite également sur son territoire nombre d'activités criminelles à dimension transnationale.

La Russie reste une zone très sensible au regard du trafic international d'héroïne provenant d'Afghanistan et des pays d'Asie centrale. Elle constitue un pays de transit vers l'Europe, mais aussi de plus en plus un pays de consommation. Les gangs internationaux opérant sur cette route de la drogue se spécialisent, les uns dans la contrebande en provenance d'Afghanistan, les autres dans l'acheminement vers la Russie, les pays de la CEI et l'Europe et d'autres enfin dans l'écoulement des produits vers les consommateurs.

Au delà de ce problème majeur, on sait que les organisations criminelles ont prospéré en Russie et qu'elles étendent leur ramifications sur le reste du continent dans de très nombreux domaines : proxénétisme, blanchiment, trafics divers.

La coopération franco-russe en matière policière était étroite avant même la conclusion de l'accord bilatéral. Un attaché de sécurité intérieure est en poste à Moscou depuis juin 1999 et il est assisté d'un adjoint depuis septembre 2000. Des échanges de renseignements opérationnels entre services d'enquête français et russes, notamment sur le trafic de stupéfiants, s'effectuent régulièrement.

Il faut également signaler que depuis novembre 2003, un accord de coopération entre Europol et la Russie prévoit des échanges d'informations techniques et stratégiques.

Plus globalement, la coopération bilatérale franco-russe s'inscrit dans les priorités du « Plan d'action pour la lutte contre la criminalité organisée » adopté en avril 2000 par la Russie et l'Union européenne . Les officiers de liaison français à Moscou sont en charge, avec leurs homologues européens, de la mise en oeuvre et du suivi de ce plan qui inclut notamment des actions de formation des personnels et d'assistance à la réorganisation des services de police. Le programme indicatif 2004-2006 alloue près de 90 millions d'euros, dans le cadre des fonds Tacis, pour la coopération Union européenne - Russie dans les domaines des réformes judiciaires (32 millions d'euros), de lutte contre le crime organisé, notamment la corruption, le blanchiment, les trafics (20 millions d'euros), les questions de migration (20 millons d'euros) et les actions de soutien à la société civile (20 millions d'euros). En outre, une enveloppe spéciale de 25 millions d'euros est prévue pour le développement de l'enclave de Kaliningrad, un volet sécuritaire étant envisagé compte tenu des activités criminelles qui s'y sont développées.

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