B. 2007 : DES PERSPECTIVES RAISONNABLEMENT OPTIMISTES

1. Une prévision de croissance du PIB pour 2007 plausible, bien qu'excédant légèrement celle du consensus

Pour 2007 , la prévision du gouvernement est de 2,25 % (avec une marge d'erreur de 0,25 point), soit identique à celle retenue pour 2006. Elle est légèrement supérieure à celle du consensus qui est de 2 %.

Ces prévisions correspondent à un « retour à la normale », le PIB croissant par rapport au trimestre précédent à un taux annualisé de l'ordre de 2 %, soit analogue à la croissance potentielle.

2. Une marge d'erreur « habituelle » de l'ordre de 1 point de croissance

Comme pour chaque année, les prévisions de croissance relatives à l'année 2007 sont soumises à d'importants aléas.

On peut rappeler, à cet égard, que les capacités prédictives du consensus des conjoncturistes se sont révélées ces dernières années plutôt décevantes .

De 1999 à 2006, les erreurs de prévision du consensus ont été 6 fois sur 8 de l'ordre de 1 point de croissance. Les seules exceptions concernent les années 2004 et, semble-t-il, 2006. Il y a eu 4 erreurs à la hausse et 4 erreurs à la baisse.

On peut d'autant plus s'interroger sur le contenu informatif de la prévision de croissance du PIB du consensus que celle-ci est chaque année très proche (avec un écart nul en moyenne) à la moyenne entre la croissance du PIB de l'année en cours et la croissance tendancielle de l'économie, de l'ordre de 2,2 %.

La prévision du gouvernement est quant à elle égale en moyenne à celle du consensus, augmentée de 0,2 point. Celle du consensus étant, en moyenne, égale à la croissance observée, elle surestime en moyenne la croissance du PIB de 0,2 point.

Le graphique ci-après permet de comparer ces différentes prévisions, ainsi que la croissance effectivement observée.

Quel est le contenu informatif des prévisions de croissance du PIB ?

(croissance du PIB prévue et réalisée, en %)

Sources : Insee, projets de lois de finances, commission économique de la Nation, calculs de votre commission des finances

Ce caractère décevant des prévisions vient du fait que la croissance du PIB est dépendante de phénomènes en pratique difficiles, voire impossibles à prévoir.

Or, les conjoncturistes supposent généralement que l'année suivante verra un certain « retour à la normale », ce qui s'est rarement produit ces dernières années.

Parmi les causes de l'écart entre la prévision et l'exécution de ces dernières années , on peut mentionner :

- en 2000-2002, la correction, à l'échelle mondiale, d'un surinvestissement des entreprises, avec l'éclatement de la « bulle technologique », et une chute des indices boursiers mondiaux ;

- en 2003-2004, un « ratage » de la reprise mondiale par la zone euro, provenant notamment de l'appréciation de l'euro ;

- une demande intérieure supérieure aux prévisions en 2004 ;

- un « décrochage » des exportations en 2005.

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