II. LA COOPÉRATION FRANCO-AMÉRICAINE DANS LE DOMAINE SPATIAL

Ainsi que votre rapporteur l'a indiqué plus haut, cet accord-cadre a été signé au début de cette année alors que des coopérations sont engagées de longue date entre le CNES et les agences spatiales américaines.

A. LES PROGRAMMES D'OBSERVATION

1. La surveillance des océans : les satellites Topex-Poséidon et Jason

La coopération franco-américaine dans le domaine de la surveillance des océans a donné lieu au lancement le 10 août 1992 du satellite Topex/Poséidon dont la mission était d'observer et de comprendre la circulation océanique. Issu d'un partenariat entre la NASA et le CNES, ce satellite avait à son bord deux radars altimètres et différents systèmes de localisation précise. Tous les dix jours, le satellite a fourni la topographie mondiale des océans et du niveau de la mer mesurée avec une précision inégalée. Cette mission s'est terminée en octobre 2005, suite à un incident sur une des roues d'inertie du satellite. Elle a posé les fondations pour une surveillance des océans à long terme.

Lui aussi issu d'une coopération entre la NASA et le CNES, Jason 1 est le successeur de Topex/Poséidon, dont il reprend les caractéristiques majeures (orbite, instruments, précision des mesures, etc.). Il a été mis en orbite le 7 décembre 2001.

Les objectifs scientifiques de Jason 1 sont l'océanographie et les prévisions océaniques, la climatologie et les prévisions climatiques, la météorologie marine et la géophysique. A cette fin, la charge utile est constituée d'un radar altimètre et d'un système de localisation par effet Doppler (Doris) qui ont été fournis par le CNES, la NASA ayant pour sa part fourni des radiomètres, un réflecteur laser et un système GPS.

Le projet Jason 2 vise quant à lui à répondre aux besoins des programmes internationaux d'étude et d'observation des océans et du climat visant à la mise en place d'un système mondial d'observation des océans à l'échelle de la planète. Il fait l'objet d'une coopération entre le CNES, la NASA, la NOAA et Eumetsat, organisation intergouvernementale fédérant actuellement 20 nations européennes en vue de l'exploitation des satellites météorologiques. La charge utile sera composée d'un radar altimètre Poseidon-3 fourni par le CNES, un radiomètre micro-ondes fourni par la NASA, et d'un triple système d'orbitographie précise comprenant l'instrument Doris (CNES), un récepteur GPS et un réflecteur laser (NASA).

La mise en orbite de Jason 2 est prévue en juin 2008 par un lanceur américain.

2. Les autres programmes d'observation

Le CNES participe également à une constellation franco-américaine de 6 satellites baptisée « A-Train » destinée à l'étude du climat et de la pollution à travers l'observation de l'atmosphère. Il comprend les satellites Aqua et Aura (NASA), Calipso (NASA/CNES), Cloudsat (NASA, Agence spatiale canadienne), Parasol (CNES) et OCO (NASA en 2008).

Volant en formation à quelques minutes d'intervalle sur une orbite héliosynchrone, les satellites composant cette constellation permettront de mettre en oeuvre quasi simultanément toutes les techniques d'observation actuellement disponibles pour scruter l'atmosphère terrestre. Les différentes missions de l'A-Train s'intéressent toutes au climat et à l'étude des interactions entre rayonnement, nuages, aérosols et cycle de l'eau. Ses instruments apporteront à la communauté scientifique une moisson de données sans précédent pour tester et améliorer les modèles de prévision numérique aussi bien du temps que de la pollution et du climat.

Le CNES participe avec la NASA à la réalisation du satellite Calipso , qui fait partie de la constellation A-Train. Il fournit des profils verticaux de l'atmosphère, utiles pour connaître la distribution verticale des propriétés des aérosols et des nuages fins, afin d'améliorer la prise en compte de ces fines particules en suspension dans l'atmosphère dans les modèles numériques utilisés par les climatologues et d'améliorer la fiabilité de la prévision du changement climatique. La NASA est responsable de l'ensemble du système, de la charge utile, de l'instrument lidar, de la caméra visible et du centre de données scientifiques américain. Le CNES se charge quant à lui de la plate-forme, de l'ingénierie, de l'assemblage et des tests du satellite, puis de son contrôle en orbite. Il fournit également l'imageur infrarouge, y compris les algorithmes de traitement et le centre d'expertise chargé de calibrer l'instrument.

Le CNES réalise également le satellite Parasol lui aussi partie intégrante de la constellation « A-Train ». Il embarque à son bord un radiomètre imageur mesurant les caractéristiques directionnelles et la polarisation de la lumière réfléchie par l'ensemble Terre/atmosphère, afin d'améliorer la connaissance des propriétés radiatives et microphysiques des nuages et des aérosols.

Si la coopération se traduit souvent par une contribution française à des projets américains, l'inverse n'est pas exclu. Ainsi, la NASA devrait fournir certains capteurs du microsatellite Taranis en cours de développement au CNES et destiné à l'étude des phénomènes optiques dans l'atmosphère. Ce microsatellite de la filière Myriade du CNES, et dont la charge utile scientifique est conçue par le Laboratoire de physique et chimie de l'environnement d'Orléans, doit être lancé en 2011 en l'état actuel des prévisions.

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