MISSION « AGRICULTURE, PÊCHE, FORÊT ET AFFAIRES RURALES » ET COMPTE D'AFFECTATION SPÉCIALE « DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL » : M. Joël Bourdin, rapporteur spécial

PRINCIPALES OBSERVATIONS
DE VOTRE RAPPORTEUR SPÉCIAL

1. L'exécution 2007 dépasse largement la prévision et témoigne du sous-calibrage global des crédits de cette mission en loi de finances initiale. La gestion est contrainte par l'importance des reports de charges , estimés à 600 millions d'euros à la fin de l'année 2008.

2. Le plafond d'emplois ministériel fait l'objet d'une gestion prudente . La sous-consommation constatée en 2007 a été partiellement utilisée pour effectuer des rattrapages indemnitaires .

3. Le bilan du ministère de l'agriculture et de la pêche est marqué par le poids des passifs d'intervention . 7 dispositifs d'intervention représentent à eux seuls un passif d'1,9 milliard d'euros.

4. Dans le cadre du programme 154 « Gestion durable de l'agriculture, de la pêche et développement rural », de nombreux dispositifs d'intervention ont dû être abondés en gestion , témoignant de prévisions insuffisantes en loi de finances initiale.

5. La crise traversée par le secteur de la pêche a rendu nécessaire le recours à un décret d'avance pour financer des mesures d'urgence. Cette situation s'est reproduite au mois de juin 2008. Par ailleurs, la transformation en subvention définitive des avances remboursables consenties au Fonds de prévention des aléas de la pêche entraîne la constatation d'une perte de près de 70 millions d'euros dans le cadre du présent projet de loi de règlement des comptes.

6. En 2007, le coût du remboursement à l'ACOSS des exonérations de cotisations sociales au profit des organismes d'intérêt général installés en zones de revitalisation rurale a été réévalué de 4,28 millions d'euros à 172 millions d'euros . La question se pose de savoir comment le ministère de l'agriculture et de la pêche fera face à cette dépense.

7. Pour la deuxième année consécutive, l'absence de dotation du FNGCA en loi de finances initiale a conduit à l'abonder par une partie des crédits de la prime nationale supplémentaire à la vache allaitante (PNSVA). La dotation de cette dernière a été reconstituée à l'aide d'un décret d'avance , ce qui relève d'une compréhension extensive des notions d'urgence et d'imprévisibilité qui doivent motiver, en principe, le recours à un tel instrument réglementaire.

8. Plus de 160 millions d'euros ont été ouverts en loi de finances rectificative pour faire face aux refus d'apurement communautaire notifiés en 2006, et pour lesquels la loi de finances initiale ne prévoit jamais de crédits . Aucune dotation n'est actuellement prévue pour les refus notifiés en 2007, estimés à 98 millions d'euros.

9. Les recettes du compte d'affectation spéciale « Développement agricole et rural » (CAS-DAR) sont en augmentation alors que ses crédits sont relativement sous-consommés. Le déplafonnement de la taxe sur le chiffre d'affaires des exploitants agricoles pourrait prochainement accentuer l'écart entre dépenses et recettes du compte .

10. Le CAS-DAR présente une justification au premier euro très insuffisante . Rien, dans les documents budgétaires, ne permet de s'assurer que les crédits transitant par les chambres d'agriculture, les instituts techniques et les organismes nationaux à vocation agricole vont aux projets de développement davantage qu'aux structures.

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