II. UN PARTENAIRE PROMETTEUR POUR L'UNION EUROPÉENNE ET POUR LA FRANCE EN ASIE ORIENTALE

A. L'UNION EUROPÉENNE, UN « TROISIÈME VOISIN » PRIVILÉGIÉ POUR LA MONGOLIE

1. Des relations de voisinage lointain

L'Union européenne est le troisième partenaire commercial de la Mongolie après la Chine et la Russie . Le commerce UE-Mongolie tend à baisser depuis 2014 (403 millions d'euros en 2015 contre 408 millions d'euros en 2014 et 579 millions en 2013), en lien avec les difficultés conjoncturelles de la Mongolie. L'UE est largement bénéficiaire : les exportations européennes vers la Mongolie ont représenté 319 millions d'euros en 2015 ( machines et équipements de transport, en majorité ), tandis que les importations de l'UE en provenance de Mongolie ont représenté 84 millions d'euros ( matières premières pour l'essentiel ).

Dans le cadre de la programmation 2014-2020 de l'Instrument de financement de la coopération au développement (ICD), un montant de 65 millions d'euros a été alloué par l'UE à la Mongolie avec deux secteurs prioritaires : l'amélioration de la gouvernance financière en vue d'une croissance durable et inclusive du secteur minier en Mongolie et le soutien à l'emploi dans les zones rurales .

Selon des estimations de l'ONU, 58 500 Mongols vivaient à l'étranger en 2010 (pour 2,9 millions d'habitants), dont un quart dans l'Union européenne (14 400) ; plus de 82 % de ces derniers vivaient dans six Etats membres : République tchèque (rassemblant près de 37 % des Mongols vivant dans l'UE, soit près de 5 300 personnes), Royaume-Uni et Autriche (environ 11 % chacun), France et Hongrie (environ 9 % chacune) ainsi que Suède (près de 6 %). Selon ces estimations, la majorité des émigrés mongols vivaient toutefois en Fédération de Russie (près de 21 000) et en Corée du Sud (plus de 20 000).

2. Un partenariat qui s'inscrit dans la relation de l'Union européenne avec l'Asie

Au regard de sa population ou de son niveau de développement, la Mongolie n'est pas pour l'UE un partenaire stratégique au même titre que peuvent l'être la Chine, le Japon ou la Corée. Néanmoins, à côté des enjeux liés au développement économique du pays, les valeurs que l'UE et la Mongolie partagent et son positionnement central en Asie orientale plaident pour le renforcement de la relation UE-Mongolie.

Outre qu'elle est très attachée aux droits de l'homme , la Mongolie accorde en effet une importance particulière à la stabilité en Asie du Nord-Est. Dans une allocution au Parlement européen, le 9 avril 2015, le Président Elbegdorj a proposé que la Mongolie soit un point d'ancrage pour l'UE en Orient afin de mieux défendre les intérêts et les valeurs de l'UE dans cette partie du monde. La Mongolie constitue à ce titre un partenaire privilégié pour l'Union européenne sur ces questions.

Par ailleurs, la relation de l'Union européenne avec la Mongolie s'inscrit dans le cadre plus large d'un rapprochement de l'UE avec les pays d'Asie . L'Union européenne a engagé la négociation de nouveaux accords-cadres avec ses principaux partenaires asiatiques. Des accords-cadres similaires à l'accord UE-Mongolie ont ainsi été signés avec la Corée en 2010 et avec le Vietnam et les Philippines en 2012.

Le partenariat stratégique entre l'Union européenne et l'Asie sera d'ailleurs mis à l'honneur lors du prochain sommet du Dialogue Asie-Europe (Asia-Europe Meeting, ASEM) qui se tiendra à Oulan-Bator les 15 et 16 juillet 2016. Intitulé « vingt ans d'ASEM : un partenariat pour l'avenir grâce à la connectivité », ce sommet est celui du vingtième anniversaire de ce forum, qui n'est pas une organisation internationale et n'a pas d'existence institutionnelle. La présidence mongole a d'ores et déjà détaillé les thèmes qui seront abordés, qui vont tous dans le sens d'un renforcement du partenariat global Europe-Asie pour la troisième décennie d'existence de l'ASEM.

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