B. L'IMPACT NÉGATIF DE CETTE EXPOSITION SUR LA SANTÉ SOMATIQUE DES JEUNES ET LE NEURODÉVELOPPEMENT DES ENFANTS
Cette exposition aux écrans et à des contenus inappropriés, via notamment les réseaux sociaux, a des effets négatifs sur la santé des enfants, reconnus très largement par la communauté scientifique.
La commission d'experts précitée a ainsi, dans son rapport, très bien démontré l'impact de cette exposition sur la santé somatique des jeunes - avec des effets négatifs notamment sur la qualité et la quantité de sommeil, la pratique physique, et la vue en raison de la lumière bleue émise par les appareils. Plusieurs études scientifiques démontrent, par ailleurs, l'effet négatif de l'usage des écrans pour le neurodéveloppement des jeunes enfants, altérant notamment le développement du langage, des émotions et des compétences socio-relationnelles.
C. L'UTILISATION DES ÉCRANS ET NOTAMMENT DES RÉSEAUX SOCIAUX EST UN FACTEUR AGGRAVANT DE RISQUE, EN MATIÈRE DE SANTÉ MENTALE, CHEZ LES JEUNES
S'agissant des adolescents, l'utilisation des écrans, et notamment des réseaux sociaux, est un facteur aggravant de risque, en matière de santé mentale, chez les jeunes présentant des vulnérabilités, comme l'indique le rapport de la commission d'experts précité. Certaines fonctionnalités des réseaux sociaux - basées sur des algorithmes et des systèmes de recommandation addictifs - visent, en effet, à maximiser le temps passé en ligne et à enfermer les jeunes dans des « bulles de filtre ».
La commission d'enquête du Sénat sur le réseau social TikTok3(*) a ainsi démontré que l'algorithme de recommandation de ce dernier était particulièrement efficace et qu'il mettait souvent en avant des contenus dangereux ou inappropriés : contenus liés aux désordres alimentaires et au suicide davantage proposés aux personnes vulnérables (dont les adolescents), défauts de modération face à la multiplication des « challenges » dangereux sur l'application, politique de modération ambigüe sur les contenus « hypersexualisés », etc.
L'accès à des contenus inappropriés peut ainsi être traumatique pour ces jeunes adolescents, dont le niveau d'exposition à de tels contenus est extrêmement inquiétant : début 2023, 7 jeunes sur 10 âgés de 11 à 18 ans considéraient eux-mêmes avoir déjà été exposés à des « contenus choquants sur Internet ou sur les réseaux sociaux »4(*), comme des contenus à caractère violent ou pornographique. 2,3 millions de mineurs en France fréquenteraient des sites pornographiques chaque mois, selon une étude de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) de mars 2023.
* 3 Commission d'enquête sur l'utilisation du réseau social TikTok, son exploitation des données, sa stratégie d'influence - MM. Mickaël Vallet, président, et Claude Malhuret, rapporteur - « La tactique TikTok : opacité, addiction et ombres chinoises » - Rapport n° 831 (2022-2023), tome I, déposé le 4 juillet 2023.
* 4 Génération numérique, Enquête sur les contenus choquants accessibles aux mineurs, février 2023.