CHAPITRE II - LES PRINCIPAUX SECTEURS DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE

Pour compléter la description des crédits du ministère, un survol des principaux secteurs de l'industrie française en 1995 et au premier semestre de 1996 est ici proposé.

I. MÉTALLURGIE - CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES

A. LA MÉCANIQUE ET LA MACHINE OUTIL

Le chiffre d'affaires des industries mécaniques a progressé de 8 % en 1995. Les exportations à ce titre ont progressé de 12 % contre 4 % seulement de croissance du marché intérieur. 60 % des entreprises de ce secteur exportent. Des aides au préfinancement des marchés peuvent leur être accordées par la Caisse mutuelle de garantie de la mécanique et la SOFARIS.

Le secteur de la machine outil regroupe, en France, quelque 150 entreprises et 10.000 salariés.

Après avoir touché le fond, le marché s'est redressé et en 1995, les ventes en France ont progressé de 12 %, à près de 6 milliards de francs.

Compte tenu des délais de livraison de ces machines à fort contenu technologique, l'année 1996 semble assurée.

Cependant, les commandes effectuées pour 1997 au premier trimestre 1996 ont été considérées comme résultant d'un marché « mou ».

En dépit d'une offre technique renouvelée, les constructeurs s'interrogent à présent sur leurs capacités à préserver leurs marges. L'offre occidentale demeure, selon les commentateurs, encore éclatée et la concentration semble inévitable à moyen terme. De nombreuses marques jadis indépendantes sont désormais fédérées au sein de groupes internationaux.

Du fait de la faiblesse de leur taille et de leur situation de bilan, les entreprises du secteur font difficilement face aux contraintes auxquelles elles sont confrontées : activité fortement cyclique ; cycle de fabrication long, conditions de paiement mauvaises ; marché européen, voire mondial, imposant des investissements commerciaux lourds. Elles souffrent en outre d'une image encore trop négative auprès des investisseurs et des banquiers.

Les entreprises développent une politique de « niches », et sont présentes dans le secteur des machines spéciales, destinées à de grands clients, alors que le Japon ou l'Allemagne sont aussi de grands producteurs de machines « catalogues », fabriquées en grande série. Sur ces créneaux à fort contenu technologique, les produits français disposent d'une bonne image de marque, ainsi qu'en atteste le niveau des exportations, réalisées en très grande partie sur les pays de l'OCDE (Allemagne, Italie, Espagne), marchés particulièrement exigeants.

La profession est articulée autour de quelques groupes de taille relativement significative assurant près de 50 % du total de l'activité du secteur :

- Renault Automation (Établissement de Castres) et Peugeot Citroën Industrie (SCEMM à Saint-Étienne) réalisent l'une et l'autre un chiffre d'affaires d'environ 500 millions de francs dans le domaine des machines spéciales pour l'automobile ;

- le Groupe CATO créé en 1990 à l'initiative de Cazeneuve qui a repris SOMAB, ERNAULT et VERNIER. Spécialiste des machines de tournage le groupe réalise un chiffre d'affaires de 450 millions de francs environ ;

- FOREST LINE/René CLEMENT (groupe SFPI). Cet ensemble constitué depuis 1993 (reprise de BRISARD) spécialisé dans le domaine des «machines lourdes» (fraisage, centres d'usinage) réalise un chiffre d'affaires de 250 millions de francs environ ;

- COMAU FRANCE (HURON GAMBIN, issu de la reprise de GAMBIN par HURON en 1994), est le premier producteur français de machines à fraiser catalogues. Son chiffre d'affaires est de 200 millions de francs environ. HURON est filiale à 100% de COMAU (groupe FIAT).

Enfin, les producteurs peuvent s'appuyer sur des partenaires fabricants de composants (NUM, PARVEX, etc..) possédant un bon niveau technologique.

Grâce aux commandes obtenues en 1995, le secteur devait connaître en 1996 une nouvelle progression de ses facturations. Toutefois, cette progression devrait être limitée (de l'ordre de 5 %). En effet, les données du premier trimestre montraient un certain ralentissement des prises de commandes qui semble persister, tant sur le marché intérieur qu'à l'exportation.

Votre commission appelle de ses voeux le rapprochement des constructeurs de machines-outils et de leurs grands donneurs d'ordres industriels.

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