2. Dans les départements d'outre-mer

Le phénomène termite existe depuis de nombreuses années dans certains départements d'outre mer, notamment dans les Antilles françaises et à la Réunion.

• La Guadeloupe

Les dégradations annuelles ont été estimées à plus de 10 millions de francs et se répartissent sur tout l'Archipel.

Le climat tropical océanique de la Guadeloupe est caractérisé par une humidité relative de l'air dépassant le plus souvent 80 %, soit le double de la métropole, ce qui confère au bois un taux d'hygrométrie interne d'environ 20 %, précisément le seuil habituel où se développent les pourritures.

Si le recensement comporte 11 espèces dans ce département, seules trois espèces causent d'importants dégâts :

- une espèce de bois sec,

- deux espèces souterraines.

Les dégâts occasionnés par ces insectes concernent toutes sortes de matériaux : bois, papier, carton, tissus, revêtements de sol et de mur, isolants de fils électriques...

Les plantations sont, elles aussi, touchées. En outre, les termites fragilisent le béton compromettant ainsi la résistance et la tenue des matériaux des ouvrages exposés à l'agression des ouragans, tremblements de terre...

Ce phénomène est en constante progression et entraîne des coûts importants tant au niveau de la collectivité que pour les particuliers.

• La Réunion

Contrairement à Madagascar (Cachan, 1949, 1950, Paulian 1970) ou à l'Ile Maurice (Moutia, 1936), l'île de la Réunion n'a fait jusqu'ici l'objet d'aucun inventaire précis pour les termites. Une lettre du CIRAD en date du 10 novembre 1994 adressée à la Direction départementale de l'équipement de la Réunion fait état de l'identification par M. J. Ruelle de Captotermes formosanus et d'Allotermes paradoxus [10] .

Au cours d'une mission effectuée à la fin de l'hiver austral, du 10 au 30 septembre 1996, la faune des termites de cette île volcanique de l'océan indien a été inventoriée. La prospection a été menée en milieu urbain et en milieu naturel. En milieu urbain, les termites présents ont été récoltés dans les maisons, les jardins et les parcs ainsi que les arbres des rues et des avenues.

Neuf espèces de termites ont été trouvées au cours de cette première mission menée par une équipe de l'Université de Bourgogne : huit espèces de termites inférieurs appartenant à deux familles (Kalotermitidae, Rhinotermitidae), une seule espèce de termite (Termitidae) appartenant à la sous-famille des Termitinae. Les termites de bois sec sont nettement majoritaires d'un point de vue spécifique, six espèces contre deux espèces seulement pour les termites souterrains, mais leurs colonies sont beaucoup moins populeuses.

Toutes les espèces récoltées peuvent être considérées comme des espèces nuisibles dans la mesure où elles s'attaquent aux bois d'oeuvre ou aux arbres cultivés (manguiers, figuiers, avocatiers, tamarins, filaos...). En réalité, les dommages occasionnés aux arbres semblent limités, et les espèces récoltées dans la nature participent à l'équilibre écologique de l'Ile. En revanche, les dégâts faits aux maisons et aux meubles sont considérables et même inquiétants pour l'avenir . De nombreuses habitations de construction récente (1 à 10 ans) et des établissements publics très fortement endommagés par l'activité des termites, aussi bien au niveau des planchers, des faux plafonds et des charpentes qu'au niveau des meubles, ont été visités. Certaines de ces habitations privées ou publiques représentent même des dangers réels pour les occupants, il est à craindre notamment des chutes de faux plafonds faits de grandes plaques de bois contreplaqué ou l'effondrement de lourdes étagères, voire de toitures.

L'importance de l'infestation des habitations de l'île de la Réunion et des dégâts causés par ces deux espèces de termites nécessite une prise en compte rapide du phénomène par les autorités administratives du département.

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