CONCLUSION

Les Quinze apparaissent aujourd'hui déterminés à renforcer la coopération de leurs forces de police : cette volonté, réaffirmée au Conseil européen d'Amsterdam, se manifeste dans plusieurs des stipulations du projet de traité d'Amsterdam.

Il convient de s'en réjouir, même si la mise en oeuvre d'une coopération concrète reste une voie semée d'embûches.

Europol pourrait constituer une étape décisive dans ce processus. Malgré certaines incertitudes que l'avenir pourra lever, cet organisme repose sur un équilibre satisfaisant entre les principes d'une coopération intergouvernementale et le souci d'efficacité d'une part, entre sauvegarde de la confidentialité et protection des données d'autre part. Europol n'est pas ainsi devenue, comme certains pouvaient le craindre, cette agence supranationale aussi menaçante pour les souverainetés nationales que pour les droits des citoyens.

Sans doute, le projet de traité d'Amsterdam trace-t-il des perspectives d'évolution pour Europol, notamment avec la mise en place d'équipes conjointes comprenant des représentants d'Europol à titre d'appui pour conduire des enquêtes, voire des actions opérationnelles. Ces dispositions restent cependant d'une portée limitée et le nouveau traité confirme, par ailleurs, le maintien de la règle de l'unanimité pour la coopération policière comme du reste pour la coopération judiciaire en matière pénale.

Dans la situation actuelle, ce sont les insuffisances de la coopération policière plutôt que ses excès qu'il convient de regretter.

C'est pourquoi votre rapporteur vous propose de donner un avis favorable aux deux présents projets de loi.

EXAMEN EN COMMISSION

La commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées a examiné les présents projets de loi lors de sa séance du mercredi 24 septembre 1997.

A l'issue de l'exposé du rapporteur, un débat s'est instauré entre les commissaires.

M. Michel Caldaguès s'est étonné de l'information citée par M. Nicolas About d'après un rapport des Nations unies, évaluant à 8 % du commerce mondial les recettes liées au trafic de stupéfiants. Il a estimé qu'une approche efficace de cette question difficile devait se défier des exagérations et qu'à cet égard, l'évaluation des Nations unies apparaissait excessive.

M. Claude Estier s'est interrogé sur les différences entre le fichier Schengen et le fichier Europol. M. Nicolas About a précisé que le système informatique Schengen ne prévoyait pas que les données stockées dans le " fichier de référence " puissent être modifiées à la suite de l'introduction de nouvelles informations par d'autres Etats. Il a également indiqué, à l'intention de M. Jacques Habert, que l'architecture du système Europol reposait sur deux éléments : d'une part, un système d'informations générales, d'autre part, des fichiers créés aux fins d'analyse, destinés à appuyer l'enquête criminelle, dont l'accès était réservé aux seuls Etats directement intéressés par les informations en question, tandis qu'un système d'index permettait aux officiers de liaison d'établir que les fichiers d'analyse contenaient des informations concernant leurs Etats d'origine. Il a également souligné qu'il ne pouvait y avoir de connexion entre le système d'informations Schengen et le système Europol.

M. Nicolas About a indiqué à M. Hubert Durand-Chastel que les compétences de l'organisation couvraient les grandes formes de criminalité internationales, et notamment le blanchiment de l'argent.

Le rapporteur a également précisé à M. Xavier deVillepin, président, que tous les Etats membres de l'Union européenne avaient adopté la convention relative à Europol.

La commission a alors, suivant l'avis de son rapporteur, approuvé les deux projets de loi qui lui étaient soumis.

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