II. LES PRINCIPALES ORIENTATIONS POUR 1998

A. UNE EVOLUTION DES MISSIONS

Le ministre de l'intérieur a annoncé, sans toutefois préciser selon quelles modalités, son intention de recentrer l'administration centrale sur les fonctions de conception, en la déchargeant le plus possible des tâches de réalisation.

Il a également fait part de sa volonté de renforcer l'administration centrale dans deux domaines :

- la fonction étude, recherche et perspectives, à travers la création d'un centre d'études et de prospective ;

- la capacité des services en matière d'action internationale, à travers la création d'une délégation aux affaires internationales, qui sera chargée de renforcer la cohérence de l'action des services du ministère. La création de cette délégation intervient parallèlement à la mise en place d'EUROPOL. En effet, le projet de loi autorisant la ratification de la convention sur la base de l'article K3 du traité sur l'Union européenne portant création d'un Office européen de police a été adopté par l'Assemblée nationale, après l'avoir été par le Sénat. EUROPOL sera une structure intergouvernementale, ce qui explique que les Etats membres se dotent de structures permettant d'en contrôler l'activité.

B. LA POURSUITE DE LA MAITRISE DES DEPENSES

1. Le processus d'apurement progressif de la dette du ministère de l'intérieur

La situation du ministère de l'intérieur vis-à-vis de ses créanciers s'est fortement améliorée depuis 1993, et les dettes à l'égard de la RATP et de la SNCF ont été apurées.

a) La mise en oeuvre d'un plan de remboursement de la dette à l'égard de France Télécom

Le remboursement de la dette

Le budget de la sécurité pour 1998 prévoit que 90 millions de francs seront consacrés à la première tranche du remboursement progressif de la dette du ministère de l'intérieur à l'égard de France Télécom.

Le montant de cette première tranche peut paraître modeste au regard du montant total de la dette, qui s'élève à 1 milliard de francs. Cependant, la moitié a été contractée avant 1992, avant le changement de statut de France Télécom, et correspond à une écriture comptable entre deux entités publiques. En outre, la volonté manifestée par France Télécom depuis 1992 de recouvrer sa dette au plus vite s'explique par son souhait de valoriser ses actifs en vue de la privatisation. Par conséquent, le ministère de l'intérieur a considéré que, compte tenu des contraintes budgétaires qui s'imposent à lui, le montant de la première tranche était suffisant. L'entreprise France Télécom s'est d'ailleurs ralliée à ce point de vue.

La stabilisation de la dette

La mise en oeuvre du plan de remboursement intervient après cinq année de stabilisation de son montant. Ce progrès a été réalisé grâce à une action volontariste du ministre de l'intérieur de 1994 qui a obtenu la globalisation des dépenses de fonctionnement téléphonique et la suppression de 30 % des lignes directes afin de parvenir à une réduction de 15 % des dépenses de l'administration centrale.

En outre, le ministère de l'intérieur a signé en 1995 une convention avec France Télécom imposant des délais de paiements contraignants sous peine de restrictions de service. Une convention propre aux services d'administration centrale est sur le point d'être signée.

Le ministère de l'intérieur a aligné son régime sur le régime de droit commun des abonnés de France Télécom et a mis fin aux accords qui le conduisaient à prendre en charge les dépenses téléphoniques de certaines associations.

b) La dette à l'égard de l'imprimerie nationale

Cette dette se résorbe peu à peu. Elle est due à des commandes d'imprimés fiduciaires passées par le préfectures avant la déconcentration et la globalisation des crédits (66,83 millions de francs), et par la préfecture de police (3,76 millions de francs).

Une convention prévoyant l'étalement du règlement de l'intégralité de la dette en sept ans est en passe d'être signée avec l'imprimerie nationale.

c) La dette à l'égard du ministère de la Défense

Cette dette provient de la fourniture par le ministère de la Défense du carburant des aéronefs de la sécurité civile.

La direction de la sécurité civile a élaboré un protocole avec le service des essences des armées qui a conduit, depuis juin 1996, à ramener la dette de 46,5 millions de francs à 21,9 millions en décembre 1996. Le solde restant en décembre 1997 est estimé à 12,6 millions de francs.

2. La limitation des dépenses de loyers

Le ministère de l'intérieur loue 38 % des immeubles qu'il occupe, ce qui représente 17 % de la superficie dont il dispose. Les dépenses relatives au paiement des loyers figurent, dans les crédits de l'administration générale, au chapitre 34-01 des moyens de fonctionnement globalisés. Les loyers eux mêmes s'élèveront à 99,47 millions de francs en 1998 et les charges communes à 39 millions de francs. Ces deux montants diminuent de 0,1 % par rapport à 1997.

L'augmentation des loyers a été endiguée par une politique de renégociation des baux et d'analyse systématique des implantations existantes.

C. LE SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE ET MEDICAL DES POLICIERS

a) Les mesures nouvelles dans le budget pour 1998

Par convention, les dépenses d'action sociale du ministère de l'intérieur figurent aux crédits de l'administration générale.

En 1998, 25 millions de francs seront consacrés au suivi médical des policiers afin de respecter la règle d'une visite médicale tous les trois ans. 10 millions à la distribution de repas chauds et équilibrés dans les services aux horaires décalés.

En outre, 10 psychologues, un par SGAP, seront recrutés pour répondre aux besoins croissants qui sont progressivement mis à jour aussi bien au travers de tragédies telles que la vague d'attentats de 1996 ou les suicides de fonctionnaires que par les conditions de travail difficiles des policiers. L'ambition du ministère est de parvenir à la conclusion de conventions dans les départements entre les services de police et les hôpitaux ou les médecins libéraux dans le but de couvrir au plus près les besoins du terrain.

b) Les dispositifs en place

Le ministère favorise la sensibilité de la hiérarchie policière à l'approche psychologique des difficultés rencontrés par les fonctionnaires dans l'exercice de leur métier.

Des stages sont prévus à cet effet au centre de formation des formateurs de Clermont-Ferrand et à l'école nationale supérieure de police de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or. Les autorités départementales peuvent demander aux commissaires et aux commandants de suivre des formations à l'accompagnement des fonctionnaires en difficulté, notamment en cas de suicide. Des bilans d'analyse (les " débriefings ") sont organisés dans les services à la suite d'événements particuliers, notamment en cas d'actes violents ou de stress lié à la garde de points sensibles ou à la vie à l'étranger.

Un réseau de soutien se met en place avec les assistantes sociales du ministère, les psychologues qui seront recrutés l'année prochaine et des professionnels extérieurs. A la suite du plan VIGIPIRATE, une permanence psychologique a été installée afin de répondre dans l'urgence, 24 heures sur 24, aux difficultés liées à des attentats.

En 1998, votre rapporteur se propose de procéder à une mission de contrôle des moyens dont dispose la police pour l'action sociale et le soutien psychologique en faveur des fonctionnaires.

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