CHAPITRE PREMIER

L'ADMINISTRATION DES ANCIENS COMBATTANTS

I. LES SERVICES DU MINISTÈRE

A. LA POURSUITE DE LA RÉDUCTION DES EFFECTIFS

En 1998, l'ajustement des effectifs se poursuit : 88 emplois sont supprimés dont 2 en administration centrale et 86 dans les services déconcentrés. Il s'agit d'emplois vacants dont la suppression est rendue possible par la diminution des tâches, l'amélioration de la productivité, la formation à la polyvalence et le partenariat entre les directions.

Pourtant, les dépenses en personnel augmentent très légèrement (+ 0,47 %) pour s'élever à 847,2 millions de francs, du fait de l'augmentation des dépenses de pensions et allocations pour le personnel en retraite .

B. DES MOYENS DE FONCTIONNEMENT EN PROGRESSION

Les crédits disponibles au titre III augmentent de 2,7 % pour s'élever à 87,8 millions de francs. Cette hausse est largement liée au renforcement des moyens des services déconcentrés.

Par ailleurs, la nomenclature a été simplifiée. Ainsi, les moyens de fonctionnement des services, autrefois répartis entre le chapitre 34-95 (dépenses d'informatique et de télématique) et le chapitre 34-96 (moyens de fonctionnement des services) ont été regroupés dans un chapitre unique (chapitre 34-98, moyens de fonctionnement des services centraux). De même, le chapitre 37-93 (plan de modernisation) a été supprimé et ses crédits ont été répartis entre le nouveau chapitre 34-98 déjà évoqué et le chapitre 37-61 (moyens de fonctionnement des services déconcentrés).

II. LES ÉTABLISSEMENTS SOUS TUTELLE

A. L'OFFICE NATIONAL DES ANCIENS COMBATTANTS

1. Les missions de l'Office exercées pour le compte du ministère des anciens combattants

L'Office national des anciens combattants (ONAC), dont la création remonte à une loi du 27 juillet 1917, est un établissement public à caractère administratif dont la mission est "de veiller en toutes circonstances sur les intérêts matériels et moraux de ses ressortissants".

Les services départementaux de l'ONAC permettent d'offrir aux anciens combattants un service de proximité que les directions interdépartementales du ministère, par définition, ne peuvent pas assurer.

Cette complémentarité entre le ministère et l'Office est illustrée par les missions que le second exerce pour le compte du premier : instruction au niveau départemental des demandes de cartes et titres, secrétariat des commissions départementales pour l'information historique et la paix, accueil et conseil des bénéficiaires du fonds de solidarité pour les anciens combattants d'Afrique du Nord en situation de chômage de longue durée.

2. Les missions qui lui sont propres

- l'assistance administrative : aide et conseils à ses ressortissants pour des démarches de toute nature relevant aussi bien de la législation spécifique aux anciens combattants que de la législation de droit commun (logement, fiscalité, famille...) ;

- les relations publiques au profit des associations d'anciens combattants : participation aux congrès et à toutes les manifestations commémoratives publiques et privées.

- l'action sociale individuelle ou collective : prêts et secours d'urgence à ses ressortissants, protection des pupilles de la Nation ;

- la gestion des 10 écoles de rééducation professionnelle ;

- l'administration des 15 maisons de retraite. A cet égard, votre rapporteur tient à souligner que la nécessité, pour les maisons de retraite de l'ONAC, d'obtenir les agréments pour les sections de cure médicale afin que le prix de journée soit remboursé par la sécurité sociale a permis de développer une relation constructive avec les directions départementales sanitaires et sociales (DASS). Toutefois, votre rapporteur s'inquiète de la lenteur des actions menées pour remédier aux insuffisances constatées en matière de qualification et de formation des personnels d'une part et de mise aux normes de sécurité des équipements et du bâti d'autre part. Or, tant que ce travail ne sera pas effectué, les maisons de retraite ne pourront pas recevoir l'agrément de la part des DASS et seront confrontées à une situation financière difficile.

3. Les moyens de l'ONAC

Pour 1998, la subvention de fonctionnement à l'ONAC versée par le secrétariat d'Etat aux anciens combattants diminue de 2,55 %. L'ONAC reçoit par ailleurs deux subventions complémentaires de la part du secrétariat d'Etat aux anciens combattants :

- la première (chapitre 57-91) est destinée à financer la remise aux normes de sécurité des maisons de retraite relevant de l'Office. 5 millions de crédits sont mis à sa disposition pour 1998, contre zéro en 1997 ;

- la seconde (chapitre 46-51) est affectée à ses dépenses sociales : d'un montant de 41,7 millions de francs, elle diminue de 10,7 % par rapport à 1997. Cette diminution constitue une mise en garde du gouvernement vis-à-vis de l'ONAC. En effet, ce dernier estime que la création du Fonds de solidarité pour les anciens combattants d'Afrique du Nord et d'Indochine aurait dû entraîner une diminution des dépenses sociales de l'ONAC. Or, aucune baisse notable n'est intervenue. En outre, le gouvernement a lancé un contrôle de gestion de l'ONAC mené par deux membres du contrôle général des armées.

Votre rapporteur tient à rappeler son souci de défendre la pérennité de l'ONAC auquel les anciens combattants sont très attachés . Par ailleurs, il est conscient qu'une bonne gestion de cette organisme est la meilleure garantie contre les velléités récurrentes de remettre en cause l'existence de cet organisme. Dans la mesure où votre rapporteur ne dispose pas des informations suffisantes pour porter un avis sur la gestion de l'ONAC et, le cas échéant; proposer des solutions pour améliorer son efficacité, une mission d'information et de contrôle sur l'ONAC sera lancée en 1998.

L'ONAC dispose également de ressources propres, qui représentent un peu moins de la moitié de son budget.

B. L'INSTITUTION NATIONALE DES INVALIDES

1. Les missions de l'Institution

L'INI est un établissement public de l'Etat à caractère administratif chargé de la gestion de deux centres d'accueil :

- un centre de pensionnaires, résidents permanents, qui peut accueillir 105 personnes, bénéficiaires de l'article L.115 du code des pensions d'invalidité, c'est-à-dire ayant une invalidité supérieure ou égale à 85 % et âgées de plus de 50 ans ou, quel que soit leur âge, ceux dont le taux d'invalidité est supérieur à 100 %. A cet égard, votre rapporteur se félicite de l'augmentation du nombre de journées depuis 1996. Toutefois, il regrette qu'actuellement, le centre des pensionnaires ne puisse accueillir tous les invalides remplissant les conditions faute de place. Il rappelle que face à cette situation, le conseil d'administration a exprimé le souhait que la capacité réelle du centre des pensionnaires atteigne la capacité théorique de 105 lits décidée par une directive ministérielle. Cette mesure pourrait être suivie d'effet dans la perspective du départ de certains organismes de l'Hôtel national des Invalides et de la réaffectation des locaux qui devrait en découler ;

- un centre médico-chirurgical qui comprend des services de chirurgie et de rééducation, un laboratoire d'analyse, avec une capacité d'accueil de 95 lits au total.

2. les moyens de l'Institution

Les crédits à la disposition de l'Institution Nationale des Invalides sont en hausse de 3,37 % par rapport à 1997. La subvention d'exploitation de l'Etat est affectée en totalité à la rémunération des personnels. Deux facteurs expliquent cette augmentation :

- la revalorisation des rémunérations pour tenir compte de la hausse du point de la fonction publique ;

- la nécessité de créer trois emplois pour l'année 1998 pour anticiper les conséquences de la suppression du service national sur les effectifs du personnel soignant de l'INI.

En effet, la suspension programmée du service national conduit l'Institution nationale des invalides à recruter en 1998 un médecin résident, un interne et un praticien odontologiste.

L'INI dispose d'un budget et d'un patrimoine propre, son système comptable étant celui d'un établissement public hospitalier. Les subventions budgétaires représentent 30 % de son budget.

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