EXAMEN EN COMMISSION

Réunie le mercredi 19 novembre 1997, sous la présidence de M. René Régnault, vice-président, la commission a procédé à l'examen du budget des charges communes et de l'article 63 rattaché.

M. Claude Belot, rapporteur spécial, a rappelé qu'en 1998, les crédits des charges communes, qui représentaient 36 % des dépenses brutes du budget général, s'élèveraient à près de 675 milliards de francs, en progression de 3,7 %. Au sein de cette enveloppe, les crédits consacrés à la charge brute de la dette diminuent de près de 2 milliards de francs, pour s'établir à 248.654 milliards de francs.

M. Claude Belot, rapporteur spécial, a souligné que la charge nette de la dette s'élevait à 234,84 milliards de francs en 1998, en progression de 2,2 milliards de francs, mais que cet écart n'était pas significatif, car l'évaluation initiale de la charge de la dette en 1997 serait révisée en forte baisse dans le collectif de fin d'année : l'accroissement du service de la charge serait en fait de plus de 10 milliards de francs, après un accroissement de 6,5 milliards de francs en 1997.

M. Claude Belot, rapporteur spécial, a souligné à cet égard que l'effet de la baisse des taux s'estompait en 1998 et que les taux réels avaient d'ailleurs conservé un niveau élevé.

M. Claude Belot, rapporteur spécial, a ensuite précisé qu'en 1998, les dépenses de garanties progressaient de près de 1 % et atteignaient 1.566 millions de francs, le poste le plus important en volume de ces dépenses étant celui des garanties afférentes à l'exportation qui atteint 850 millions de francs en 1998. Au sein des quatre procédures de garantie gérées pour le compte de l'Etat par la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (COFACE), c'est la garantie du risque économique qui justifie cette progression, en raison de la persistance de contrats importants (train à grande vitesse coréen, vente d'armements à Abu Dhabi).

M. Claude Belot a estimé que la COFACE devait pouvoir jouer son rôle d'assureur sans solliciter le budget de l'Etat.

Il a ensuite présenté les dépenses de remboursements et dégrèvements d'impôts qui s'élèvent, en 1998, à 280,23 milliards de francs, en progression de 11,6 %. Il a insisté sur l'hypothèse de hausse des admissions en non valeur, qui révèle selon lui un problème d'organisation des services de recouvrement et d'assiette de l'impôt.

M. Claude Belot, rapporteur spécial, a ensuite rappelé que les dépenses des pouvoirs publics s'élevaient à 4,395 milliards de francs, en progression de 2,8 %.

Abordant ensuite les dépenses du titre III, M. Claude Belot a insisté sur l'inscription d'une provision de 3 milliards de francs en vue de financer la négociation salariale ouverte le mois dernier avec les syndicats de la fonction publique. Il a rappelé qu'une revalorisation en année pleine de 1 % du point d'indice de la fonction publique coûterait 6,2 milliards de francs au budget de l'Etat.

M. Claude Belot, rapporteur spécial, a ensuite précisé que les dépenses de pensions inscrites au budget des charges communes s'élevaient à 11,850 milliards de francs, en progression de 8,1 % : en loi de finances initiale, n'apparaissent pour l'essentiel que les pensions des agents de France Télécom, à hauteur de 9,63 milliards de francs pour 1998, soit + 4,5 %.

M. Claude Belot, rapporteur spécial, a ensuite rappelé qu'un crédit de 51,659 millions de francs était inscrit, au titre des charges sociales de l'Etat, dont 18,6 milliards de francs au titre de la compensation démographique des régimes de sécurité sociale.

S'agissant des dépenses de fonctionnement, M. Claude Belot, rapporteur spécial, a précisé que l'essentiel des dépenses concernaient les services rendus par la Poste à l'administration pour lesquels les crédits diminuaient de 232 millions de francs, pour s'établir à 1 milliard de francs en 1998. Ces crédits retracent les frais d'affranchissement des avis et avertissements des administrations financières.

S'agissant des dépenses diverses, M. Claude Belot, rapporteur spécial, a insisté sur la rémunération des prestations de la Banque de France inscrite à hauteur de 690,5 millions de francs, au même niveau que celui de 1997 ; ces crédits sont consacrés à la rémunération de services rendus par la Banque de France à l'Etat dans le cadre du statut rénové de la Banque par la loi du 4 août 1993.

Enfin, il a rappelé que les dépenses diverses des charges communes comportaient, conformément aux articles 10 et 11 de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959, une dotation pour les dépenses "éventuelles" de l'Etat, de 285 millions de francs (+16,3 % en 1998) ainsi qu'une dotation pour dépenses "accidentelles" de 260 millions de francs (+30 % en 1998).

S'agissant des dépenses d'interventions publiques, M. Claude Belot, rapporteur spécial, a souligné que le fonds national de péréquation de taxe professionnelle, doté d'un produit déterminé chaque année par le comité des finances locales, recevait en 1998 une dotation de l'Etat fixée à 638,372 millions de francs.

M. Claude Belot, rapporteur spécial, a ensuite présenté les mesures en faveur de l'emploi dont le financement représentait 43 milliards de francs consacrés, pour l'essentiel, à la compensation des exonérations de charges sociales sur les bas salaires, initiée en 1993. Il a souligné l'inscription d'une provision de 3 milliards de francs au sein de ces crédits, qui est destinée à financer la future loi sur les 35 heures.

S'agissant de la politique du logement, M. Claude Belot, rapporteur spécial, a rappelé que le budget des charges communes comportait les encouragements à la construction immobilière dont le poste essentiel était constitué des primes épargne logement, dont les crédits progressent de 6 milliards de francs, à 8,1 milliards de francs en 1998. Il a souligné la dérive de ce dispositif en définitive peu orienté vers le logement, mais plutôt vers la rémunération d'une épargne longue.

Le rapporteur spécial a ensuite présenté les dépenses d'action sociale, en insistant sur les crédits consacrés aux rapatriés pour lesquels les crédits d'indemnisation s'élèvent à 860 millions de francs, et les crédits d'aide au rachat de cotisations d'assurance vieillesse à 470 millions de francs.

Présentant enfin les dépenses d'investissement, M. Claude Belot a rappelé que ces dépenses ne comportaient plus de dotation en capital des entreprises publiques depuis la création d'un compte d'affectation des produits de cessions de titres du secteur public, à partir duquel sont désormais financées ces dotations.

M. Claude Belot, rapporteur spécial, a enfin présenté l'article 63 rattaché au budget des charges communes qui opère la revalorisation traditionnelle -cette année au taux de 1,3 %- des taux de majorations applicables aux rentes viagères constituées entre particuliers, servies en réparation d'un préjudice, ou constituées au profit d'anciens combattants.

A l'issue de cet exposé, un débat s'est ouvert au sein de la commission.

M. Alain Lambert, rapporteur général, a fait écho aux préoccupations du rapporteur spécial concernant la politique du logement et a rappelé que ces critiques avaient déjà été émises à l'encontre des précédents gouvernements. Il s'est ensuite interrogé sur l'opportunité de maintenir plus d'un tiers des crédits pour l'emploi au budget des charges communes ; il est enfin convenu de l'absence de clarté de présentation de la provision de 3 milliards de francs pour le financement de la future loi sur les 35 heures.

Le rapporteur général a ensuite insisté sur le fait que les fruits d'une gestion active de la dette étaient déjà manifestement consommés, ce qui ne pouvait qu'inciter à un effort supplémentaire de réduction du déficit.

Répondant à M. Jean-Philippe Lachenaud, le rapporteur spécial, a précisé que le coût des structures de défaisance ainsi que les dotations en capital des entreprises publiques apparaissaient désormais à travers les crédits des comptes spéciaux du Trésor.

En réponse à M. François Trucy, il a fait remarquer que les coûts d'affranchissement facturés à l'Etat par la Poste pourraient peut-être être réduits au prix d'une organisation différente des envois de courriers ; il a ensuite précisé les notions de dépenses accidentelles et dépenses éventuelles, au vu de l'ordonnance du 2 janvier 1959.

Répondant à MM. Maurice Blin et François Trucy, le rapporteur spécial, a estimé qu'il serait préférable d'inscrire des provisions de revalorisation salariale au sein de chaque ministère.

Puis, il a souligné la possibilité de difficultés commerciales et financières rencontrées par la France dans le marché du train à grande vitesse (TGV) coréen.

Enfin, répondant à MM. René Régnault et Michel Mercier, le rapporteur spécial a précisé que le doublement des crédits destinés à la présidence de la République représentait un ajustement aux besoins réels.

A l'issue de ce débat, la commission a adopté, sur proposition du rapporteur spécial, un amendement tendant à réduire de 3 milliards de francs les mesures nouvelles du titre III, ainsi qu'un amendement proposant de réduire de 5,1 milliards de francs les mesures nouvelles du titre IV.

La commission a ensuite décidé de recommander au Sénat l'adoption du budget des charges communes ainsi modifié.

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