B. L'ENSEIGNEMENT PRIVÉ

Les subventions à l'enseignement technique et supérieur privé sous contrat s'élèveront en 1998 à 2.573,44 millions de francs, soit une progression de 7,98 % par rapport aux crédits inscrits en 1997 en loi de finances initiale.

Ce taux de progression paraît plus favorable que celui de l'enseignement public, cette différence tenant, comme les années précédentes, à l'impact du rattrapage des subventions aux établissements à temps plein, et à la comparaison des crédits de loi de finances à loi de finances, qui ne prend pas en compte les crédits de report. Elle est également amplifiée par le relèvement de 2 à 3 % de l'objectif de limitation de la croissance des effectifs retenu pour la rentrée 1997.

Comme l'an dernier, en effet, les subventions à l'élève accordées aux établissements d'enseignement technique sous contrat sont calculées en fonction du " taux de croissance raisonnée " des effectifs, ajoutant ainsi à l'octroi -et au montant- des aides une condition qui ne figure pas dans la loi. Un protocole conclu le 26 février 1997 entre le ministre de l'agriculture et les représentants des trois " familles " de l'enseignement privé sous contrat a ainsi fixé à 3 %, 2,5 % et 2 % les " taux de croissance raisonnée " des effectifs que devront respecter les établissements aux rentrées 1997, 1998 et 1999.

1. Les subventions à l'enseignement technique privé

Elles s'élèvent à 2.468 millions de francs pour les subventions de fonctionnement (soit + 8,1 %) et à 2,77 millions de francs en crédits de paiement pour les subventions d'équipement (soit + 12 %).

a) Les subventions de fonctionnement

Le tableau ci-après indique leur répartition par catégorie d'établissements :

RÉPARTITION DES AIDES AU FONCTIONNEMENT DES ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE PRIVÉS
(Chapitre 43-22)
(en millions de francs)

Projet de loi de finances 1998

Article 20 - Subvention de fonctionnement par élève (établissements à temps plein)

500,01

Article 10 - Rémunération des enseignants contractuels (établissements à temps plein)

1 079,06

Sous-total - Établissements de temps plein

1 579,07

Article 20 - Subvention de fonctionnement aux établissements de rythme approprié

862,84

Article 20 - Autres dépenses

- formation des enseignants

- gratuité des manuels scolaires en 4e et en 3e

- conventions avec les unions fédérales

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· Les aides au fonctionnement des établissements à temps plein

Elles comprennent la rémunération des personnels enseignants et de documentation, qui sont des contractuels de l'Etat, et la subvention de fonctionnement à l'élève destinée à couvrir les autres dépenses de fonctionnement des établissements sous contrat.

* La rémunération des personnels contractuels

Les crédits prévus s'élèvent à 1.079,06 millions de francs soit une augmentation de 4,82 % par rapport aux crédits prévus pour 1997 (1.029,49 millions de francs).

* La subvention de fonctionnement à l'élève

La loi du 31 décembre 1984 a prévu que les établissements à temps plein bénéficient d'une subvention représentative des coûts de fonctionnement à l'élève (hors rémunération des enseignants) et assurant, pour les élèves externes, la gratuité de l'enseignement.

Aux termes d'un protocole conclu le 5 avril 1995 entre le ministère de l'agriculture et les représentants des établissements concernés, ces dispositions devaient être enfin appliquées à partir de 1998 à l'issue d'une phase de rattrapage mise en oeuvre à partir de l'exercice 1995. Celle-ci était fondée sur les coûts à l'élève de l'enseignement public constatés au cours de l'année scolaire 1993-1994 réévalués en fonction de l'évolution moyenne du point d'indice.

La " mise à niveau " prévue en 1995 par le " plan Puech " devait permettre d'assurer en 1998 le rattrapage intégral de la subvention représentative des coûts de fonctionnement à l'élève externe et de porter à 50 % du coût moyen observé dans les établissements publics la part " hébergement " accordée pour les élèves internes, la part " restauration " accordée pour les élèves demi-pensionnaires devant quant à elle rester au même niveau.

Comme tous les engagements pluriannuels de l'Etat, le plan de rattrapage a été étalé l'an dernier sur une année supplémentaire, ce qui revient à retarder d'un an de plus la " mise à niveau " de l'aide avec le montant prévu par la loi de 1984, qui ne sera donc appliquée sur ce point qu'en 1999, soit 15 ans après sa promulgation.

L'an dernier, il avait déjà été décidé que cet étalement ne concernerait pas la part " externat ". Un protocole d'accord conclu le 26 février 1997 confirme ce choix : la " part externat " sera donc mise à niveau en 1998, et représentera 6.815 francs. La part " demi-pension " s'élèvera à 1.024 francs et la part " hébergement " à 3.567 francs, ces deux dernières aides ne devant atteindre leur montant définitif, soit respectivement 1.396 francs et 4.228 francs (en francs 1997), qu'en l'an 2000.

Pour 1998, les crédits prévus pour la subvention de fonctionnement à l'élève s'élèveront à 500 millions de francs, sur la base d'un effectif en progression de 3 % par rapport à l'effectif constaté à la rentrée 1996.

Pour la rentrée 1997, d'après les informations communiquées à votre rapporteur, les effectifs de l'enseignement agricole privé à temps plein ont progressé par rapport à 1996 de 3,27 %.

· La subvention forfaitaire à l'élève versée aux établissements à rythme approprié

Les établissements " à rythme approprié " ne perçoivent qu'une aide unique de l'Etat, sous la forme d'une subvention forfaitaire à l'élève qui est égale au produit du nombre de formateurs (calculé en fonction du nombre et du niveau de scolarisation des élèves) par le coût du poste de formateur, déterminé par référence au coût moyen des postes correspondants d'enseignants contractuels dans les établissements à temps plein.

Au total, les crédits de subvention à l'élève des établissements à rythme approprié s'élèveront en 1998 à 862,84 millions de francs, en hausse de 10 % par rapport à 1997 (780,58 millions de francs).

L'effectif pris en compte a été, conformément à l'accord du 26 février 1997, calculé sur la base d'une hausse de 3 % des effectifs en 1997 par rapport aux effectifs constatés en 1996. Il faut rappeler qu'en 1996, compte tenu des difficultés engendrées pour certains établissements par l'application du " quota ", il avait été décidé de supprimer la revalorisation du coût du poste de formateur afin, à crédit égal, de pouvoir accueillir plus d'élèves en 1996-1997.

A la dernière rentrée scolaire, le taux de croissance des effectifs constaté dans l'enseignement agricole de rythme approprié a été de 4,97 % : la hausse des subventions ne correspondra donc pas, une nouvelle fois, à l'augmentation des effectifs.

b) Les subventions d'investissement

Elles restent très faibles, s'élevant à 2,77 millions de francs en crédits de paiement et à un million de francs en autorisations de programme. On doit cependant noter que le montant des crédits de paiement représente un retour aux niveaux observés avant la baisse de 1997.

2. Les subventions à l'enseignement supérieur privé

a) Les subventions de fonctionnement

Elles avaient été l'an dernier simplement reconduites en francs courants. Les conséquences de la stagnation des crédits n'ont pu qu'être partiellement compensées par des reports de crédits. Pour l'exercice 1998, elles sont en augmentation de 4 % par rapport à 1997 et s'établissent à 101,3 millions de francs.

Les crédits ont été déterminés sur la base d'un effectif d'élèves en progression de 2,5 % par rapport à l'année précédente et du taux d'augmentation de la valeur du point indiciaire de la fonction publique, les autres paramètres demeurant inchangés.

La subvention de fonctionnement à l'élève, sur la base des effectifs constatés, s'établirait pour 1998 à 31.083 francs .

Votre rapporteur note qu'il conviendrait de réexaminer les modalités de calcul des subventions aux écoles d'ingénieurs privées sous contrat.

b) Les subventions d'investissement

Ces subventions, qui correspondent aux engagements pris dans des contrats de plan Etat-régions, sont maintenues en francs courants en autorisations de programme, soit 1,4 million de francs, et sont ramenées à 1,37 million de francs en crédits de paiement (- 18 %). Elles ne concernent que deux établissements.

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