B. LES BOURSES ACCORDÉES AUX ÉTUDIANTS ET CHERCHEURS ÉTRANGERS EN FRANCE

On pourrait s'étonner que votre rapporteur évoque, dans l'analyse des actions conduites par l'AEFE, la question des bourses servies aux étudiants étrangers désireux de poursuivre en France une partie de leurs études supérieures.

Le lien est cependant clair. Notre réseau scolarise sur programmes français 60 % d'élèves étrangers, qu'ils soient nationaux (du pays d'implantation de l'établissement) ou étrangers tiers, et chaque année près de 2 000 d'entre eux quittent le réseau munis de leur baccalauréat. Or ceux-ci, parvenus à la fin du cycle secondaire, s'éloignent de notre réseau pour poursuivre leurs études supérieures aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne. Comme le rappelle judicieusement le rapport Weill : " aucune complémentarité n'est recherchée entre cette action et celle visant à faciliter la venue d'étudiants étrangers en France qui concerne marginalement les lycéens devenus bacheliers : ils souffrent des plus grandes difficultés à s'inscrire dans les universités françaises et très peu de bourses leur sont offertes ".

Le tableau ci-dessous rappelle pour les cinq dernières années dont les données sont disponibles l'évolution des crédits destinés aux bourses, et celle des bénéficiaires.

1992

1993

1994

1995

1996

Dépenses réelles en millions de francs

534

494

469

460

502

Nombre de boursiers

19 867

19 975

19 148

19 380

19 970

Nombre de non-boursiers

90 702

79 647

75 066

72 472

70 212

Durée moyenne en mois

456

3,98

3,92

3,73

3,52

Il ressort notamment de ce tableau que si l'effectif des bénéficiaires demeure stable, c'est au prix d'une diminution régulière de la durée moyenne des séjours (3,52 mois).

Afin de redonner logique, cohérence et efficacité à notre politique de bourses, qui s'inscrit pleinement dans nos préoccupations culturelles extérieures, le rapport Weill préconise des aménagements de bon sens que votre rapporteur ne peut qu'appuyer.

- considérer les bacheliers étrangers de notre réseau d'établissements hors métropole comme les autres bacheliers, notamment pour les facilités et formalités d'inscription en université ;

- instaurer pour les premiers cycles des " bourses de démarrage " d'une durée de deux ans maximum ;

- valoriser l'offre française de formation de haut niveau en donnant à nos services culturels les moyens d'en présenter les caractéristiques et les opportunités ;

- lever les obstacles liés aux difficultés administratives rencontrées préalablement à la demande de visas ou dans le cadre de cette demande.

L'instauration d'un nouvel équilibre s'impose donc entre une offre de cursus universitaire qui soit crédible et attractive, d'une part, et un allégement ciblé des règles d'entrée et de séjour d'étudiants étrangers en France, d'autre part. Il convient également de poursuivre l'amélioration, engagée depuis quelques années, des conditions d'accueil et surtout de suivi pédagogique réservées aux boursiers étrangers. Cette dernière préoccupation est d'ailleurs désormais au centre de la stratégie conduite par la Direction générale en la matière.

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