b) L'espace Schengen

La convention de Schengen constitue l'amorce d'une politique concertée de l'immigration en provenance de pays tiers.

Cette convention a créé un espace commun aux Etats parties, dénommé " espace Schengen ", constitué du territoire des pays concernés.

Le contrôle de l'immigration était auparavant effectué par chaque Etat à ses frontières.

Désormais, le contrôle de l'immigration en provenance de pays tiers est assuré, pour le compte des Etats membres, par celui dont les frontières correspondent à celles de " l'espace Schengen ". Ces frontières sont qualifiées de " frontières extérieures ", par opposition aux " frontières intérieures " qui séparent des Etats signataires de la convention de Schengen.

La plupart des frontières terrestres de la France sont des " frontières intérieures de l'espace Schengen " (sauf la frontière Franco-Suisse).

En revanche, les aéroports internationaux et les ports constituent à la fois des frontières intérieures (pour les étrangers en provenance d'un État membre) et extérieures (pour les étrangers en provenance de pays tiers).

Prenons l'exemple d'un étranger ( non ressortissant d'un État signataire de la convention de Schengen ) qui souhaite pénétrer dans " l'espace Schengen " par l'Allemagne. C'est alors aux autorités allemandes qu'il reviendra de contrôler l'accès de cette personne dans l'" espace Schengen ".

Cet étranger pourra ensuite entrer et circuler librement en France, sauf si son admission y est refusée pour menace à l'ordre public.

Si les conditions de délivrance d'un titre de séjour sont plus souples en France qu'en Allemagne ou en Italie, par exemple, l'étranger pourra être tenté de demander à séjourner en France.

Si, ne pouvant pas prétendre au bénéfice du séjour, il s'avérait plus facile de demeurer illégalement en France, il pourrait être tenté de s'installer clandestinement dans notre pays.

La France pourrait alors renvoyer ce clandestin vers le pays par lequel il est arrivé dans l'" espace Schengen ", pays responsable de son entrée dans cet espace, -au lieu de le renvoyer vers son pays d'origine-.

Le même principe vaut pour l'étranger en provenance d'un pays tiers qui pénètre dans " l'espace Schengen " par la France. Il pourra ensuite entrer et circuler librement en Italie, par exemple.

Si cet étranger demeurait en situation irrégulière en Italie, il pourrait être renvoyé vers la France, pays responsable de son entrée dans " l'espace Schengen ".

On perçoit donc bien la réelle interdépendance entre les politiques suivies par les Etats membres de la convention de Schengen et la nécessité d'une coopération étroite entre ces derniers.

Surtout, il apparaît clairement qu'une politique moins rigoureuse menée par la France, par rapport à ses partenaires européens, ne pourrait qu'orienter les flux migratoires vers notre pays. En tout état de cause, la politique migratoire de la France aura des répercussions importantes sur la situation de ses partenaires.

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