E. LE RÉGIME FISCAL DES JOURNALISTES

La loi de finances pour 1997 avait tout à la fois prévu l'allégement du barème de l'impôt sur le revenu et la suppression de toutes les déductions forfaitaires supplémentaires pour frais professionnels. La suppression de ces déductions - par abaissement progressif du plafond de déduction jusqu'en 2000 - était une mesure, qui n'était pas propre aux journalistes.

L'abandon de cette réforme avait logiquement conduit le gouvernement de M. Lionel Jospin à rétablir les abattements dans le texte du projet de loi de finances déposé sur le bureau de l'Assemblée. La suppression, à l'initiative de la commission des finances de l'Assemblée, des dispositions du projet de loi de finances pour 1999, rétablissant les abattements pour les 109 professions en dépit du maintien du barème actuel par l'Assemblée nationale, a suscité les protestations de certaines professions concernées et, notamment, des journalistes qui considèrent que l'avantage fiscal fait partie de leur statut.

Compte tenu de ces difficultés et des hésitations du gouvernement sur la méthode de compensation 2( * ) , la commission des finances du Sénat avait, l'année dernière, proposé et fait accepter par le gouvernement un report d'un an de la mesure.

On note que le paragraphe II de cet article 10 de la loi de finances pour 1998 disposait que ce report devait être mis " à profit pour engager une concertation avec les professions concernées afin de dégager une solution équitable et durable ".



Force est de constater que la solution contenue au paragraphe IV de l'article 2 du présent projet de loi de finances, n'a pas été acceptée par les professionnels qu'elle est censée satisfaire ; plus grave encore, elle est juridiquement fragile 3( * ) .

Votre rapporteur spécial adhère à la logique développée par le rapporteur général de la commission des finances du Sénat : le plan du précédent gouvernement était équilibré : d'un côté , on allégeait le barème, de l'autre on éliminait les niches. L'un ne va pas sans l'autre. L'arrêt du processus de baisse de l'impôt implique celui du démantèlement des déductions supplémentaires

Mieux vaut alors, dans l'attente d'une solution satisfaisante conserver le statu quo en reportant d'un an supplémentaire le début de l'élimination de l'avantage fiscal pour toutes les professions concernées .

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page