B. L'ÉVOLUTION DE LA CHARGE DE LA DETTE

Les crédits consacrés à la charge brute de la dette augmentent de 4,56 milliards de francs, soit 1,85 %, pour s'établir à 253,25 milliards de francs.

Ils sont ainsi répartis :

(en milliards de francs)

 

1998

1999

Ecart

Dette négociable 10( * )

238,308

243,559

+ 2,20%

Dette non négociable

10,036

9,381

- 6,53 %

Charges de gestion de la dette et frais de trésorerie

0,310

0,310

0

Total

248,654

253,251

+ 1,85 %

Il faut déduire de cette charge brute les recettes en atténuation des charges de la dette qui figurent aux lignes 806 11( * ) et 411 12( * ) du fascicule " voies et moyens ". La charge nette de la dette s'élève, en fait, à 237,24 milliards de francs 13( * ) , en progression de 2,4 milliards de francs soit 1,02 %.

La progression limitée à 2,4 milliards de la charge de la dette est liée au bas niveau des taux d'intérêt, soit à des raisons exogènes, indépendantes de la volonté du gouvernement, " l'effet prix ", qui permet ainsi une politique de gestion active de la dette.

A contrario, le montant du déficit budgétaire et de divers engagements de l'Etat, " l'effet volume ", représente 245,5 milliards de francs et contribue à accroître mécaniquement la charge financière de la dette de 12,5 milliards de francs.

La charge de la dette en 1999

L'estimation de la charge de la dette pour 1999 de 237,2 milliards de francs tient compte de plusieurs paramètres :

1. Un effet volume , lié au financement du déficit de l'exercice (236,6 milliards de francs) et de divers engagements de l'Etat pour 9 milliards de francs : les émissions correspondantes entraînent une progression tendancielle des charges de la dette de près de 12,5 milliards de francs.

2. Des effets prix :

il faut d'une part prendre en compte les gains de refinancement des titres longs : la dette à taux fixe arrivant à échéance en 1998 est refinancée à des conditions de taux plus avantageuses ce qui permet d'engranger en 1999 une économie nette de plus de 7,5 milliards de francs ;

a contrario la hausse anticipée des taux courts devrait se traduire par un surcoût net de 1,7 milliard de francs en 1999 de la charge des intérêts des BTF.

3. De la politique de gestion active de la dette : à travers des opérations de rachats et d'échanges, elle permet également de dégager des économies en tirant profit des opportunités qu'offre l'orientation des marchés financiers. A titre d'exemple, une importante opération d'échange sur l'Ecu a été conduite le 15 avril 1998, sur une enveloppe de plus de 60 milliards de francs.

Au total la progression des charges de la dette est de 2,4 milliards de francs par rapport à la Loi de Finances Initiale pour 1998.

Source : Ministère de l'Economie.

S'agissant des hypothèses de taux associées au présent projet de loi de finances, qui correspondent au " consensus du marché ", soit la moyenne des prévisions des principaux intervenants sur le marché obligataire, il convient de relever qu'ils sont plus élevés en 1999 que ceux relevés en 1998.


 

Court terme
(BTF 3 mois)

Moyen terme
(BTAN)

Long terme
(OAT 10 ans)

1998

4%

4,3%

5,0%

1999

4%

4,7%

5,1%

La création d'OAT indexées sur l'inflation.

En matière d'émissions à taux variable, la mise en place d'OAT indexées sur l'inflation devrait permettre à l'Etat, de réaliser des économies sur la charge de la dette, et ceci pour deux raisons :

• en garantissant à l'investisseur qu'il est couvert contre tout risque inflationniste, l'Etat récupère la prime de risque sur inflation qui est comprise dans toute obligation émise à taux fixe ;

• l'Etat bénéficiera également de la diversification qui sera rendue possible par l'émission d'obligations indexées sur l'inflation : en diversifiant ses possibilités de faire appel aux marchés de capitaux entre produits à taux fixe, produits à taux variable et produits indexés sur l'inflation, l'Etat bénéficiera d'un coût d'emprunt optimal et d'un effet d'attraction renforcé.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page