ANNEXE 2

LA PONCTUALITÉ DES TRANSPORTS AÉRIENS

Les indicateurs de retard toutes causes confondues prennent en compte plus de soixante-dix causes. Les principales causes sont liées à l'appareil (problème technique), au traitement des passagers (retards à l'enregistrement, problèmes de sûreté), à la météorologie, aux infrastructures au sol (problèmes aéroportuaires) et en l'air (contrôle aérien). Ces retards mesurent la différence entre l'heure de départ prévue (heure annoncée au passager sur son billet) et l'heure de départ réelle. C'est de ce constat factuel qu'on tire une moyenne.

La ponctualité s'est très nettement dégradée en 1997. Le retard moyen par vol réalisé a été, selon les mois, de 14 à 20 minutes.

Selon le mois, 25 à 40 % des vols ont été retardés de plus de 15 minutes et de 3 à 5 % des vols l'ont été de plus de 60 minutes.

Sur les premiers mois de l'année 1998, la ponctualité s'est pratiquement maintenue au même niveau et au second trimestre le retard moyen par vol a été de 18 minutes.

Cette situation a des origines multiples :

- difficultés rencontrées par les compagnies aériennes en raison d'une utilisation tendue des flottes et des équipages ou de mouvements sociaux ;

- sensibilité accrue au retard due à la création de plates-formes de correspondance ("hubs") qui, en concentrant les vols, multiplient l'effet de cascade d'un retard sur un vol;

- progression du trafic en 1998 qui, en nombre de mouvements, devrait être une des plus fortes enregistrée ces dix dernières années (+ 8,1 % sur les sept premiers mois de l'année).

Sur ce dernier point, des études ont montré qu'une augmentation de trafic de 1 % était de nature à générer 5 % de délai supplémentaire, ce qui démontre une certaine rigidité d'adaptation face au développement du transport aérien.

Le retard dû au contrôle aérien (ATC) est calculé à partir de la différence entre le créneau de départ attribué par le système de contrôle aérien et l'heure de départ demandée par la compagnie (ce calcul se fait sur 16 aéroports français). Il ne correspond pas à un constat factuel puisque le départ réel peut encore être retardé suite aux autres causes potentielles citées ci-dessus.

Les retards générés par l'ATC représentent de 20 à 25 % des retards "toutes causes". Ils ont, selon l'administration, trois causes essentielles :

- la forte croissance du trafic, la "pointe" du trafic 1997 (6.981 mouvements dans la journée) a été atteinte 20 fois pendant les premiers 9 mois de 1998 (avec une pointe à 7.599 mouvements en augmentation de 8,8 % sur la pointe 1997) ;

- un manque d'espace, particulièrement dans le quart Nord-Nord-Est de la France, entraînant une saturation à certaines époques ; cette partie de la France génère à elle seule 70 % des retards français ;

- les phénomènes de pointe de trafic renforcés par la création des hubs (Paris-Charles-de-Gaulle, Nice, Bâle-Mulhouse, Clermont-Ferrand).

C'est ainsi que les retards accusent une augmentation pendant la période d'été. La part de l'ATC dans le retard moyen par vol réalisé varie de 2 à 6 minutes mais, en juillet 98, 16 % des vols ont été retardés de plus de 15 minutes à cause du contrôle aérien.

Dans ce domaine, un début d'amélioration est cependant perceptible. Une comparaison entre les résultats enregistrés en septembre 1997 et en septembre 1998 met en évidence une diminution en pourcentage des retards imputables aux centres français de navigation aérienne.

L'amélioration est particulièrement sensible pour deux centres. Celui d'Aix-en-Provence voit son pourcentage européen de retards passer de 7,1 % à 2,3 % et celui d'Athis-Mons de 11,2 % à 7,3 %.

Le centre de Reims diminue légèrement ses retards -de 9,4 % à 8,5 %- malgré une hausse du trafic contrôlé (+ 7 % depuis le 1er janvier 1998).

Par ailleurs, on note une stabilisation du pourcentage des retards enregistrés à Brest et Bordeaux dont le nombre de vols a respectivement augmenté de 26,3 % et 9,2 % pendant la période du 1er janvier au 30 septembre 1998.

Cette tendance à l'amélioration devrait se confirmer à la suite de l'accord intervenu entre le ministre de la défense et le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur une meilleure utilisation de l'espace aérien. La mise en oeuvre de cet accord prendra tout son effet en 1999, dégagera de l'espace au profit du trafic civil dans le quart Nord-Nord-Est et augmentera la capacité du contrôle aérien dans des zones à haute fréquentation.

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