II. LA LOI PORTANT MESURES URGENTES A CARACTERE FISCAL ET FINANCIER

En juin 1997, le nouveau gouvernement commande un audit sur la situation des finances publiques.

Cet audit, réalisé par MM. Nasse et Bonnet, met en exergue l'insuffisance des recettes fiscales qui conduirait à un creusement du déficit budgétaire compris entre 15 et 17 milliards de francs, et évoque, s'agissant des dépenses, des " dérapages localisés, bien identifiés et dont l'ampleur reste sous contrôle ", mais dont le montant peut être évalué à 30 milliards de francs. Le rapport évalue le déficit 1997 des administrations publiques au sens de Maastricht dans une fourchette allant de 3,5 à 3,7 % du PIB.

Le projet de loi portant mesures urgentes à caractère fiscal et financier présenté par le gouvernement à l'automne 1997 a donc pour objet de faire face au creusement du déficit des comptes publics de 35 à 51 milliards de francs, pour permettre à la France de faire face à l'échéance de la monnaie unique.

Le choix est fait de revaloriser les recettes du budget général.

La loi présente donc un volet fiscal important, puisqu'elle crée une surtaxe temporaire sur le taux de l'impôt sur les sociétés pour les entreprises qui réalisent plus de 50 millions de francs de chiffre d'affaires, fixée à 15 % en 1997, elle élargit l'assiette de l'impôt sur les sociétés en y incluant les plus-values à long terme (hors titres de participation) et, elle modifie le régime des acomptes pour assurer le rendement de ces mesures dès 1997.

Ces dispositions devaient rapporter respectivement 14,4 et 6,7 milliards de francs de recettes supplémentaires au budget de l'Etat, soit un total de 21 milliards de francs en 1997.

III. LA LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE DU 29 DÉCEMBRE 1997

Eu égard à son contenu et à la brièveté des délais d'examen, le collectif budgétaire de fin d'année est traditionnellement considéré davantage comme un texte de régularisation comptable et financier que comme un projet de loi ouvrant une marge de manoeuvre significative au Parlement.

Néanmoins, en l'espèce, ce collectif présentait un intérêt politique certain car il illustrait une double orientation budgétaire : d'une part, l'absence d'une maîtrise volontariste de la dépense publique et d'autre part, le recours à des prélèvements fiscaux supplémentaires expliquant au total l'amélioration de 14,11 milliards de francs du solde budgétaire. Le solde des opérations définitives a été atténué de 14,48 milliards de francs et la charge nette des opérations temporaires progresse de 0,36 milliard de francs.

A. LES OUVERTURES DE CRÉDITS

Les ouvertures de crédits supplémentaires nets des remboursements et dégrèvements s'élevaient au sein du budget général à 16,7 milliards de francs 1( * ) se répartissant comme suit :

14 milliards de francs pour les dépenses ordinaires civiles ;

2,1 milliards de francs pour les dépenses civiles en capital ;

0,6 milliard de francs pour les dépenses militaires.

Au sein de ces ouvertures de crédits, il convient de relever les mouvements suivants :

4,75 milliards de francs sont affectés au budget des charges communes au titre des " mesures exceptionnelles en faveur de l'emploi et de la formation professionnelle " qui contribuent pour l'essentiel au financement de la ristourne dégressive sur les bas salaires ;

2,08 milliards de francs sont destinés aux aides personnelles au logement, les besoins ayant été sous-estimés en loi de finances initiale ;

1,35 milliard de francs de crédits sont ouverts au budget de l'industrie principalement au titre des aides à la construction navale ;

790 millions de francs qui sont liés au sein du budget de l'agriculture, à la politique agricole commune.

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